Acceptation

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Sans laisser le temps à la française de répondre ni reboutonner sa chemise, il fit volte-face et, les sourcils froncés, se retourna vers le trio d'or qui se tenait derrière lui.

Il croisa le regard de Hermione et ne put résister. Il lui attrapa la main et l'emmena à sa suite, quittant cette scène de spectacle où il s'était dévoilé. Les autres les regardèrent s'éloigner en ne comprenant pas ce qui poussait le Serpentard à s'entourer de la jeune femme. Il était rare de les voir ainsi.

Sans comprendre, elle le suivit sans rechigner, resserrant un peu plus sa prise sur sa main. C'est lorsqu'ils atterrirent devant le mur de la salle sur demande qu'elle comprit. Il lâcha sa main et fit trois aller-retours devant le mur, jusqu'à ce qu'une porte apparaisse.

Il entra immédiatement, la brunette à sa suite. Elle ne comprenait rien à la pièce. C'était anarchique. Cela ne ressemblait à rien de ce qu'elle avait déjà vu dans la salle sur demande. On aurait dit un mélange entre un cachot et une chambre. C'était si sombre, si froid, si pesant. Sa réflexion lui permit de comprendre : le manoir Malefoy. Le premier manoir, celui qui avait été occupé par les mangemorts et leur maître.

Le jeune tournait comme un lion en cage, le visage fermé et froid. C'est lorsqu'il attrapa un chandelier qui trainait la et le fracassa sur le sol en hurlant qu'elle se décida à agir. Elle se précipita sur lui et lui pris les mains. Son cœur se brisa quand il releva vers elle un regard embué de larmes.

Elle fut désarmée devant la scène d'un Drago désemparé. Elle l'avait déjà vu pleurer mais, jamais ainsi. Il était d'un naturel calme et placide, même lorsqu'il pleurait. Cela n'avait rien à voir avec le visage qu'il affichait à ce moment-là.

Son visage était déformé par les émotions qui le transperçaient de toutes parts. Haine. Rage. Colère. Tristesse. Honte. Toutes se mêlaient.

Elle voulu dire quelque chose mais il se laissa glisser au sol, s'appuyant contre le lit qui trônait au milieu de la pièce.

Elle s'agenouilla auprès de lui et l'incita à relever la tête vers elle en plaçant une main sur sa joue humide.

- Je ne suis qu'un bon a rien un minable... Qu'est-ce que j'ai fait de ma vie, Granger hein ? J'ai même pas été capable de résister. Je me suis laissé faire...

Elle n'eut pas besoin de contextualiser davantage pour comprendre qu'il faisait référence à sa « participation » dans la guerre auprès des forces du mal.

- Tu n'as rien à te reprocher Drago. Tu as fait ce qu'il fallait pour rester en vie. On a tous fait ce qu'on pouvait pour sauver nos vies.

- Ne dis pas n'importe quoi ! J'aurais pu fuir, j'aurais pu me battre, j'aurais du quitter cette maison de malheur !

- Drago... tu ne pouvais pas. Tu ne pouvais pas laisser ta mère. Tu le sais aussi bien que moi.

- Oui mais-

- Arrête d'insister, Drago Malefoy. Tu n'avais pas d'autre choix. Tu es ici et tout va bien. Tu es à Poudlard en sécurité et plus jamais on te demandera de faire du mal à autrui. Tu es libre, Drago. Tu peux faire tes propres choix. Tu peux être ami avec qui tu veux, tu peux aller où tu veux, tu peux faire le travail que tu veux, tu peux épouser qui tu veux. Plus personne ne te retient.

Ses yeux orageux plongés dans ceux de la femme qu'il aimait, il fut surpris. Surpris de l'avoir dans sa vie. Comment était-ce possible ? Comment, lui, qui n'avait jamais rien fait de bon pour qui ce soit, pouvait-il avoir la plus merveilleuse sorcière du monde ? Comment pouvait-elle le pardonner, alors qu'il l'avait harcelé toute leur scolarité ? Comment pouvait-elle le pardonner alors qu'il l'avait regardé se faire torturer par sa tante ? Il ne la méritait pas.

- Qu'est-ce que tu fous avec moi ?

- Quoi ?

Elle ne comprenait pas sa question.

- Je t'aime.

La jeune femme écarquilla les yeux et sa bouche s'ouvrît en forme de O. Elle n'était pas sûre d'avoir bien entendu ? Elle le savait, oui. Enfin, elle croyait. Elle voulait y croire. Mais l'entendre, là, subitement... Elle ne s'y attendait pas. Jamais elle n'aurait pensé qu'il le lui dirait. Tout avait l'air si réel, désormais. 

Il ne s'était pas lui-même attendu à le dire. Lorsque les mots avaient passés ses lèvres il s'en était voulu. Pourquoi avait-il fallu qu'il lui dise ? Il aurait dû rester dans son utopie, à croire que tout allait bien et à rêver qu'on pouvait l'aimer pour ce qu'il était, malgré ses actes. Mais, elle était là, béate, les yeux ronds qui le fixaient bêtement.

- Ne t'embête pas à me répondre, vas-t-en.

Elle cligna des yeux sans comprendre puis, elle souffla. Ce garçon était vraiment un cas désespéré par moment.

- Drago Malefoy, tu es un idiot.

Il fronça les sourcils mais n'eut pas le temps de répondre quoi que ce soit car elle posa sa bouche sur la sienne.

Un peu ailleurs et encore perturbé de ses propres émotions, il mit un moment à réaliser ce qu'elle faisait. De soulagement, il souffla avant de prendre son visage en coupe, la serrant contre lui, dévorant ses lèvres. Celles de la femme qu'il aimait.

Il s'embrassèrent une longue minute avant de se séparer à regret.

- Tu es quelqu'un de bien Drago Malefoy. Quelqu'un de brisé mais, quelqu'un de bien. Tu l'as dit toi-même : tu n'avais pas le choix.

- On a toujours le choix...

- C'est faux. Tu as fait ce qu'il fallait que tu fasses pour survivre, pour que ta mère survive. T'en vouloir montre déjà que tu reconnais tes fautes. Mais tes fautes ne sont pas impardonnable. On t'a tous pardonné, Drago. Il est grand temps que tu le fasses aussi, dit-elle en caressant son joue de son pouce.

Une larme roula sur sa joue. Cette femme était formidable. Il plongea ses yeux bleu dans les siens et bloqua. Il examina chaque parcelle de son visage, chaque grain de beauté, chaque nuances. Il grava en mémoire cette image. La première image de Hermione Granger en tant que sienne. Oui. Il venait de le décider. Il allait épouser cette femme. Et il allait tout faire pour la rendre heureuse.




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Voilà le nouveau petit chapitre !

Un peu plus court que d'habitude !

Qu'en avez-vous pensé ? 🎉

Anime-moi - DramioneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant