Anime-moi - Dramione

Déclaration de guerre

Hermione était seule dans le couloir, les bras balants, surprise.
Jamais elle n'aurait cru, un jour, que Malefoy l'effraierait. C'était un fait : elle avait eu peur. Lorsqu'elle avait vu ses yeux, leur intensité... Ils étaient à la fois gris métallique, brillants mais aussi changeants. Ils passaient du gris clair au gris foncé, comme le ciel lors d'un orage intense : lumineux lors d'un éclair mais sombre lorsque le tonnerre gronde. Ils étaient un peu comme son esprit : colériques et tristes. Il n'y avait pas que de la haine dans ses yeux. Non, pas seulement. Il y avait dans ces yeux gris une certaine mélancolie, une certaine déception. Hermione ne savait pas quoi penser ni quoi comprendre de ce regard auquel elle s'était heurtée. Peut-être avait-il plus de sentiments qu'il ne laissait paraître ?
Elle se décida à retourner à sa chambre, tout en se promettant de surveiller Malefoy et de sermonner Blaise.

Drago marchait encore dans les couloirs. Sa petite altercation avec la Gryffondor l'avait profondément agacé. Ce léger air supérieur qu'elle arborait sans cesse, ce ton autoritaire qu'elle prenait. C'était une insupportable miss-je-sais-tout. Il marmonait pour lui même quand il passa devant un balcon. Il s'avança pour regarder ce qu'il se passait dehors et fut frappé par la beauté de la lune, ce soir là. Elle était haute et pleine. Elle se reflétait avec brillance sur le lac noir qui semblait à présent fait d'acier. La lune illuminait de ses rayons la nature et celle-ci était féerique. Le jeune homme se sentit tellement happé par cette nature, qui semblait si irréel, si apaisante, qu'il était aussi immobile que si on lui avait lancé un sort. Il ne pouvait se faire à l'idée de ne pas sortir. Il se mit donc à marcher, d'un pas pressé, en direction du lac. Ses pieds nus effleuraient le sol avec légèreté, sans un bruit. Il tendait tout de même l'oreille, n'ayant aucune envie de se retrouver nez à nez avec Granger, une nouvelle fois.

Lorsque sa peau entra enfin en contact avec l'herbe fraîche et humide, il souffla d'aise. Il adorait cette sensation, semblable à une caresse. Il regarda la lune une dernière fois et se transforma. Son corps se recouvra de poils, ses oreilles s'allongèrent, sa taille se rapprocha du sol et une queue apparut. Il était là, Drago Malefoy, animagus, transformé en un magnifique félin. Il était un lynx. Il devait faire quatre-vingt centimètres de haut, et un mètre trente de long. Son corps était recouvert d'un épais pelage gris et duveteux. Ses oreilles étaient elles- même surmontées d'une petite touffe de poils. Il regarda devant lui, le lac qui s'étendait à perte de vue, et la verdure. Il se mit alors à courir, se vidant l'esprit à chaque pas, chassant ses pensées les plus noirs.
Il courut beaucoup cette nuit là, plus qu'habituellement. Il avait fait plusieurs kilomètres. Il avait fait le tour du château, était passé près de la forêt interdite et était même passé par la cabane hurlante avant de promener dans Pré-au-lard qu'il n'avait jamais vu de nuit avec ses yeux d'animaux. Lorsque le soleil avait commencé à se lever, il s'était assis pour le regarder, puis avait décidé de se retransformer. Malheureusement il avait mal choisi son endroit, car un lynx agile n'avait aucune difficulté à tenir sur un rocher humide, contrairement à un jeune homme aux pieds glissants. C'est ainsi qu'il glissa lamentablement et se retrouva dans l'eau froide du lac. Il en sortit rapidement en maudissant sa bêtise. Il jurait à haute voix, se promettant de ne plus être aussi idiot.
Il ne prit pas la peine de se sécher à coup de baguette et se dirigea vers le château.

Dans les dortoirs, certains élèves matinaux s'èveillaient déjà. Hermione en faisait partie. Elle s'approcha de Ginny, sa compagne de chambre et amie, pour la réveiller. Celle-ci, lorsque Hermione était rentrée de sa ronde, lui avait demandé de la réveiller le matin, pour qu'elle puisse tout lui raconter, avant le petit déjeuner. La jeune femme aux cheveux de feu s'éveilla de bonne humeur. Elles s'habillèrent, puis sortirent de leur dortoir. Hermione racontait à son amie sa rencontre avec le serpentard, lors de sa première ronde, tandis qu'elles se dirigeaient vers la cour. Elle en arrivait au regard orage qu'il lui avait lancé quand celui - ci apparu au tournant d'un couloir, face à elles. Il était trempé. Son t-shirt blanc était maintenant presque transparent; son pantalon noir lui collait à la peau, et des gouttes d'eau tombaient devant ses yeux, de ses mèches blondes platines. Son visage était crispé par la colère. Hermione avait deux mots à lui dire. Elle invita Ginny à rejoindre Harry, qui était probablement levé, tandis qu'elle parlerait à Malefoy. Elle se plaça sur son chemin et lui dit :

- Malefoy ! Je n'avais pas fini de te parler hier !

- Et tu ne finiras pas non plus aujourd'hui, cracha-t-il en la dépassant.

Hors d'elle, elle sortit sa baguette ni une ni deux et lança :

- Immobilus !

Instantanément, Malefoy fut incapable de bouger. Il la vit ensuite devant elle, l'air furibond.

- Je t'ai dis que je n'avais pas fini ! Alors premièrement, je t'enlève dix points pour avoir été trouvé hors de ton dortoir après le couvre - feu ! Deuxièmement je t'enlève dix points pour avoir pénétré dans la salle de bain des préfets sans y être autorisé ! Ensuite cinq points pour avoir manqué de respect à un préfet. Et puisqu'on y est cinq points pour ta tenue inapropriée. J'espère que les autres serpentard ne seront pas trop déçus de voir qu'ils ont perdu trente points alors qu'ils n'en ont peut-être même pas !

Elle avait déballé sa réplique d'une traite, de peur de perdre à nouveau ses moyens devant le regard perçant du beau blond. Il la fusillait des yeux, elle aurait pu en mourir mais elle tint bon. Des élèves passaient dans ce même couloir et assistaient à la scène avec incompréhension et étonnement.

- Écoute moi bien, Granger. Si tu n'annule pas immédiatement ton sortilège, tu le paieras cher. Et prépares toi à me surveiller sans cesse car je serai l'élève le moins dans son dortoir cette année et, tu ne pourras rien y faire car tu ne sais rien sur moi, miss-je-sais-tout.

- Ce sont des menaces, Malefoy ?

- On dirait bien que oui, dit-il avec fierté et amusement.

Sa colère s'était soudainement évanouie. Il voyait maintenant cette situation comme un jeu auquel il était hors de question qu'il perde.

- Eh bien je t'attends ! Tu ne seras pas déçu, siffla-t-elle entre ses dents.

Elle lui tourna le dos, sans s'occuper plus de son cas.
La voyant partir sans annuler le sort, qu'elle lui avait lancé, le jeune homme s'écria :

- Granger ! Reviens ici !

Elle continua de marcher la tête haute et avant de tourner au coin du couloir elle se retourna vers lui, baguette en main et lança :

- Finite !

Et elle partit.

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