A contre sens

Chapitre 10

- Les strass et les paillettes de la jet-set et des stars ! C'est pour ça que j'aime le GP de Monaco, s'exclame Sofia aux côtés de son amie.

Esmée hocha simplement la tête. Elle qui était pourtant en partie à domicile ne se sentait pas à sa place dans toute cette agitation. Trop de monde, trop de m'as-tu-vu, trop de choses superficiels; on en perdait le but premier : le sport. Pour un circuit et un grand prix historique c'était bien dommage.

- Esmée, s'exclame un fort accent australien dans son dos.

Elle s'arrêta et se retourna, les deux pilotes McLaren étaient derrière elle. Elle s'avança pour les prendre dans ses bras.

- Comment vont mes oranges préférés ?

- Super ! Alors prête pour ce grand prix à la maison ?

- Oh tu sais c'est plus là où habite mes parents que moi.

- Tu habites où toi alors ?

Elle tourna la tête vers le petit brun qui venait d'ouvrir la bouche, coupant alors la discussion entre son coéquipier et la mannequin.

- Je suis à Milan.

- Oh, s'exclame Daniel, soirée chez toi le week-end de Monza alors ?

- Si vous voulez.

Elle haussa les épaules avec un sourire. Celui de l'australien s'agrandit encore plus et attrapa le bras de la jeune femme pour l'escorter. Sofia ria de la situation puis reporta son attention sur Lando avec qui elle reparla du projet de shooting avec la marque du pilote.

- Alors, toujours pas avec Leclerc.

- On se reparle avec Arthur c'est déjà beaucoup. Vous êtes tous trop pressés.

- Attend, Arthur ?

Elle fronça les sourcils et s'arrêta, forçant Daniel à s'arrêter aussi.

- Bah oui Arthur. Je vois du quel on peut parler autrement.

Daniel se rendit compte de sa bêtise. Pour lui c'était tellement évident de voir l'italienne avec le monégasque qu'il en avait oublié son petit frère mais aussi la copine du pilote.

- Oui oui Arthur, accusa-t-il avec un sourire forcé et un ton bien trop gêné.

La jeune femme fit abstraction de tout ça et reprit la route, le bras toujours au coude de l'australien. Ils arrivèrent devant l'hospitalité de l'équipe rouge et les deux pilotes abandonnèrent les deux jeunes femmes pour rejoindre celui de leur équipe.

Elles entrèrent et furent surprise du monde présent dans l'habitacle. Il y avait foule. Directement accueillit par un membre de l'équipe, elles furent conduites auprès des deux pilotes. Ils étaient tous deux avec leurs compagnes respectives et des amis à eux spécialement venus pour l'occasion.

La famille du monégasque n'était pas encore arrivée. Ce qui signifiait que son petit-ami non plus. Elles s'assirent pour discuter avec le petit groupe. Seulement, Esmée réfléchissait encore à la discussion avec Daniel. Elle était perdue dans ses pensées et cela n'échappa pas aux deux pilotes. Carlos fut le premier à se lever et à emmener la brune vers le bar pour être un peu au calme. Charles restait auprès de sa petit-amie, n'ayant pas vraiment compris le comportement de la jeune italienne.

- Alors dis-moi ce qu'il se passe.

Elle releva la tête surprise que l'espagnol lui demande.

- Je-

- N'essaie pas de me dire qu'il n'y a rien. On peut lire en toi comme dans un livre ouvert.

Elle fut encore surprise. On lui avait rarement parlé avec autant de fermeté quand elle n'était pas dans son assiette.

- Qu'est-ce qu'il se dit sur Charles et moi dans le paddock ?

L'espagnol était sur le cul. Elle n'avait donc rien remarqué ?

- Tu n'as rien vu, elle secoua la tête et il souffla, gêné de devoir expliquer, pas mal pensent qu'ils se passent un truc entre vous.

- Mais, c'est un ami, et puis il a une copine, et puis-

- Détends-toi, tu n'as pas à te justifier. Quand c'est dit tu es directement défendue. Et puis on sait que tu en pinces plus pour Arthur que pour Charles.

Elle rougit violemment et poussa Carlos. Ce dernier ne croyait pas un mot de ce qu'il disait. Lui même était persuadé qu'il y avait quelque chose entre eux. Cela se voyait comme le nez au milieu de la figure. Mais il doutait de son sens visuel car elle était encore plus rayonnante auprès d'Arthur même s'ils ne sont pas encore ensembles.

Ils revinrent tous les deux avec un verre à la main et reprirent le fil de la conversation comme si de rien n'était. Après avoir rempli certaines obligations le petits groupes de pilotes habituels a tous dérivés vers le port pou une soirée plus privée.

Comme à son habitude, elle était avec les anciens roockies, Daniel, Carlos, Pierre et Charles étaient avec eux aussi. Arthur devrait les rejoindre d'ici une heure avec des amis à lui tandis que les compagnes de la plupart sont plus à l'écart. Esmée aurait aimé faire connaissance avec elles, mais elle est trop gênée pour s'incruster dans ce groupe donc elle reste en terrain connu avec les plus jeunes.

- D'ailleurs les gars, j'annonce que nous sommes tous conviés chez Esmée lors du grand prix de Monza.

La brune secoua la tête en riant face à la joie groupe suite à l'annonce de Daniel. Elle croisa le regard de Pierre qui était mort de rire, tout comme Charles à ses côtés : les deux connaissant la taille de l'appartement de la brune. Elle vivait seule et n'avait donc pas besoin de grands espaces. Or si un groupe de pilote s'incrustait chez elle, ce serait sûrement plus compliqué.

- Alors on te revoit quand après ?

Elle se tourna vers Alex.

- Tu veux déjà plus me voir ? Le week-end vient tout juste de commencer.

Il secoua la tête et George prit le relais.

- Après ce merveilleux week-end en ta compagnie, quand aurons-nous la chance de te revoir ?

Elle ria de bon coeur face aux pincettes prises par le britannique.

- Je passe deux semaines aux Etats-Unis juste avant le grand prix du Canada donc je vous rejoins là-bas directement.

- Trop bien ça !

Elle hocha la tête et continua à discuter un bon quart d'heure avant que son copain n'arrive. Toute son attention fut alors portée sur lui. Il fronça les sourcils en la voyant entourée des trois jeunes.

Il s'approcha d'elle et Esmée se leva pour lui faire la bise. Il plaça sa main sur la taille de la jeune femme en même temps. George ayant bien compris cette tentative de marquer son territoire de la part du châtain, leva les yeux au ciel. Les deux autres à côté sifflèrent les deux jeunes monégasques, ce qui reporta l'attention de tous les présents sur eux. Esmée rougit, gênée, et replaça une mèche de cheveux derrière son oreille. Arthur ne lâchait pas sa taille et la mannequin se décolla un peu brusquement pour qu'il le fasse. Il lui envoya un regard noir avant de retourné avec ses amis, visiblement vexé par les agissements de sa copine.

L'échange n'avait échappé à personne, mais très peu avaient saisi l'ampleur de leur échange. Pierre le premier, il était inquiet pour les deux jeunes qui semblaient s'éloigner un peu plus chaque jour.

La soirée continua comme si de rien n'était et les deux jeunes s'ignoraient comme des enfants. Ce week-end sur leur terre natale n'allait peut-être pas être aussi idyllique qu'espérer pour eux.