A contre sens

Chapitre 30

La soirée chez la brune battait son plein. Après les larmes de l'après-midi les deux amants étaient restés dans les bras l'un de l'autre un long moment, à discuter et échanger. Ils évitaient toujours de parler de sentiments, mais les sous-entendus se faisaient de plus en plus grand.

Après l'aveu de la brune, ils avaient essayer de trouver une solution mais tout cela était trop grand pour qu'elle ait le recule nécéssaire. Elle savait que peu importe la situation, elle allait blesser le jeune homme. Elle prenait petit à petit conscience de ce que son coeur essayait de lui dire. Elle était plus longue à comprendre et à mettre des mots sur les sensations que lui procurait le monégasque. Et pour cause, elle avait tellement enfouie ses sentiments qu'il était compliqué pour elle de les déterrer.

Elle s'amusait avec ses amis, ignorant totalement le regard protecteur que Charles posait sur elle. Il était discret, il fallait l'avouer, mais cela l'empêchait aussi de se concentrer sur sa discussion avec Pierre. Le français ne voulait pas mettre la pression à son meilleur ami, mais il espérait vraiment que la situation change pour arrêter tout ce mensonge.

- T'es vraiment piqué, tu le sais ça ?

Le monégasque souriait sans même s'en rendre compte en regardant la jeune femme rire avec son coéquipier et Lando. Elle était heureuse et sur un petit nuage, loin de ses problèmes d'anxiété.

- Ça fait bien longtemps que je me suis fait avoir.

- Je crois que même avec Charlotte tu n'avais pas autant d'étoile dans les yeux.

- C'est elle mon étoile.

À l'autre bout de la pièce, Esmée regardait discrètement son téléphone, redoutant le moment où son petit ami allait arriver. Non pas qu'elle avait peur qu'il découvre le tissus de mensonge qu'elle entretenait, mais plus par peur des réactions de son entourage. Le jeune monégasque était en soirée avec ses amis et avaient promis de rejoindre sa belle dès qu'il le pouvait.

Le canapé s'affaissa à ses côtés et elle remarqua directement Daniel et George se placer à ses côtés. Les deux s'ajoutaient aux plaisanteries de l'autre duo, sous le regard de la brune. Elle rit pendant longtemps avec eux, évitant au passage les regards des deux pilotes qui discutaient toujours ensembles.

Seulement, elle a ses limites. Elle sentait la fatigue mentale prendre le dessus sur elle. Elle refusait de gâcher cette soirée à cause de son anxiété. Alors avant que la crise ne se déclenche, elle prit la décision d'aller prendre l'air. Elle prévint alors ses amis et sortie sur son balcon. Le calme de l'extérieur contrastait avec l'animation de l'intérieur. Il ferait presque frais dehors par rapport à son salon, alors qu'en journée elle meurt de chaud même à l'ombre.

Tellement occupée à observer le paysage milanais devant elle, l'italienne n'entendit pas la porte s'ouvrir dans son dos. Il l'avait rejointe. Il s'était senti obligé de la suivre. Il la regardait de dos avant de se poser à ses côtés. Esmée tourna le visage vers le sien et vint planter son regard dans le sien.

- Tout va bien ?

- Il faut bien un peut de répit à une éponge comme moi.

Il sourit doucement en l'observant. Il est vrai qu'elle était une éponge. Elle absorbait toutes les émotions d'une pièces, elle captait le moindre sentiment.

- Comment tu vas ?

- Bien, il hoche la tête, je crois que je vais bien.

- Vous semblez beaucoup discuter avec Pierre.