Chapitre 35

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          Si Ésmée avait penser que son voyage au Brésil allait être de tout repos, elle s'était totalement trompée. Charles ne lui adressait plus la parole depuis leur nuit ensemble au Mexique. Il avait ignoré le seul message qu'elle lui avait envoyé et elle n'avait pas chercher à forcer.

          Sauf que le voir débarquer sur le paddock avec une jeune femme brune le samedi n'avait pas plus à la jeune femme, loin de là. Il l'avait totalement ignoré pendant la journée du vendredi et semblait bien parti pour continuer ce petit jeu mesquin. Carlos qui était avec elle et sa copine à ce moment là avait froncé les sourcils tout en fusillant son coéquipier du regard. A quoi jouait-il ?

          Il ne voulait pas vraiment se mêler des histoires de Charles et Esmée mais voir la jeune femme se décomposer devant lui l'avait touché. Et puis, Isa la réconfortait donc il ne pouvait pas faire comme s'il ne voyait rien. Surtout que ne rien faire pourrait être interprété comme un choix de camps.

          Elle avait passer sa journée à ruminer et à éviter le pilote le plus possible. Étrangement il avait chercher à lui parler. Ce n'est pas comme s'il l'avait éviter depuis quelques temps : elle comptait bien lui rendre la monnaie de sa pièce. L'italienne était revancharde quand elle ne se laissait pas abattre par ses démons et s'il ne l'avait pas compris, il allait le comprendre.

           Elle avait donc passer sa journée en compagnie de George et Lando. Les deux anglais lui avaient changé les idée et c'était pour le mieux. Elle avait presque oublié les évènement de la matinée.

          Seulement quand elle fut invitée à venir boire un verre pour fêter la victoire en course sprint et donc la pôle position pour le lendemain de son ami, elle ne pouvait pas refuser. Lando était resté avec elle tout son temps libre et avait bien convaincu la brune de faire regretter le monégasque.

           Elle avait doucement sourit avant de lui montrer les différente robe qu'elle avait choisies. Le britannique avait sourit à son tours en voyant la rouge courte rouge sang de la mannequin.

- C'est celle-ci et pas une autre.

            Esmée avait rit doucement avant d'aller l'enfiler dans la salle de bain. Elle s'était rapidement préparée avant de descendre les escaliers au bras du pilote britannique. Lui souriait, fière de voir sa meilleure amie affronter le problème de face et vouloir lui faire mordre la poussière. Charles allait regretter.

          Seulement la brune n'avait pas toutes les tenants et aboutissants de cette histoire. Puisque la fameuse brune n'était pas là pour Charles, loin de là, mais pour son meilleur ami français. En effet Kika était sa petite amie mais elle était arrivée plus tard que le français, en même temps que Charles.

          Le monégasque avait vite regretté cette scène en voyant le visage dégouté de sa brune. Lui qui voulait se rattraper de l'avoir ignorer, il était déjà mal engagé. Seulement la jeune femme ne lui avait pas laissé le temps de s'expliquer. Il comptait bien le faire ce soir, se refusant une nouvelle soirée loin d'elle.

          Alors quand elle fut à l'écart du groupe sur la piste de danse, il se demanda s'il devait saisir cette opportunité. Elle le faisait constamment douter sur ses actes. Il avait peur de la brusquer, peur d'en faire trop, peur de la perdre. Encouragé par George, il avait prit son courage à deux mains et s'était dirigé vers elle.

          Elle le fusilla directement du regard à peine avait-il osé s'approcher d'elle. Il n'était pas impressionné, loin de là. Il saisit alors son épaule et se rapprocha d'elle afin qu'elle puisse l'entendre.

- Je pense qu'on doit parler.

          La jeune femme s'avoua vaincue plutôt rapidement et suivit le monégasque sur la terrasse où étrangement il n'y avait personne. Elle s'accouda à la rambarde et l'observa, attendant qu'il ouvre la bouche.

- Cette fille, il cherche ses mots, c'est Kika la copine de Pierre. C'est pas vraiment encore officiel sur les réseaux donc elle est arrivée plus tard et s'est retrouvée en même temps que moi. Je l'ai rencontré la semaine dernière donc je la connaissais déjà et j'ai accepté de la conduire jusqu'au garage de Pierre.

- Pourquoi je te croirais ?

- Demande à Pierre si tu veux. Je doute qu'il te mentirait.

- Parce que toi oui, pique-t-elle.

- Je ne t'ai jamais menti Esmée, je pensais que tu t'en doutais, souffle-t-il.

- Je ne sais pas Charles, elle souffle, tu es si compliqué à cerné parfois que ça en est perturbant.

- Moi aussi j'ai du mal à me cerné quand il s'agit de toi.

          Un blanc entoura les deux jeunes. Aucun des deux ne trouvaient la force d'avouer les maux qu'ils avaient sur le coeur. Trop apeurés par le rejet de l'autre, même après tout ce qu'ils avait vécu ensemble.

- Et dire que ces derniers jours j'ai pensé que te détester me ferait oublier les sentiments que j'ai pour toi.

- Tu quoi ?

          La mannequin sourit devant la mine déconfite du pilote. Il ne s'y attendait pas et elle non plus a vrai dire. Elle ne pensait pas que cela sortirait aussi facilement, mais il faut croire que tout est plus simple quand Charles est à ses côtés, ou dans sa vie en général.

- J'ai besoin de toi, de ton sourire, de tes promesses et de ton soutien.

          Le pilote était sa bouée de sauvetage depuis près d'un an maintenant. Il l'avait sauvé de ses démons plusieurs fois. Charles avait débarquer dans sa vie et l'avait chamboulé malgré elle. Mais la vérité est là, elle n'aurait pas pu s'en sortir sans lui et elle a besoin de lui à ses côtés pour continuer.

           Sans crier gare, le pilote prit la jeune femme dans es bras et cacha immédiatement sa tête dans son cou. Il huma son odeur comme pour se donner du courage et trouva enfin la force de lui répondre. Le temps était aux confessions et si la brune avait réussi à s'ouvrir, il réussirait lui aussi.

- J'aimerais t'avoir tout les jours auprès de moi. Ça me fait si mal de t'aimer mais de ne pas pouvoir même te prendre dans mes bras.

          Le coeur de la jeune femme dégringola dans son estomac. Elle sentit presque ses jambes fléchir sous l'émotion de cette aveu. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il s'ouvre aussi rapidement.

- Tu m'apaises et pour quelqu'un qui à une vie aussi stressante que la mienne, ce n'est pas rien.

          N'y tenant plus, la jeune femme remonta le visage du pilote au niveau du sien et l'embrassa. Elle revivait. Si c'était ça le paradis, elle acceptait de mourir sur le champs. Charles l'aimait et c'était tout ce qui comptait à cette instant. Elle n'en doutait plus vraiment puisqu'il l'avait déjà sous-entendu, mais l'entendre le dire n'avait pas la même saveur.

A contre sensOù les histoires vivent. Découvrez maintenant