Chapitre 22

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                    La scène n'avait échappé à personne de leur entourage. Dès qu'elle était apparue dans son champs de vision, le brun s'était illuminé. Il avait retrouvé la gaieté qui lui manquait en ce début de soirée. Même elle, son visage rayonnait alors que jusque là : elle semblait tendue. Le lien qui unissait les deux monégasques étaient flous pour tout le monde, leur relation semblait évoluer rapidement et peu de monde doutait du caractère amicale de la relation. Qui sauf les plus proches le pourrait ? Cela serait trop absurde, surtout depuis que le couple de la brune était public.

                    Mais les plus proches se questionnaient. George savait. George était au courant de ce qu'il s'était passé à Silverstone. Il gardait cela pour lui, mais entendre les messes basses des autres l'inquiétait. Il voyait bien que le pilote et la mannequin ne prenaient pas leur distances, du moins, n'arrivaient pas à la tenir. Et pourtant, elle donnait le change avec son copain. Esmée ne jouait pas avec eux, mais le déni qui l'enveloppait allait la perdre. Elle pourrait bientôt atteindre le centre de cette spiral et la chute serait d'autant plus grande.

- Mais non Esmée !

                    Et voilà que leur bulle se brisa par le britannique qui s'incrusta entre eux. Elle sourit vivement face à son ami et le prit à son tours dans ses bras. Le pilote McLaren était surexcité. Il ne sembla pas se préoccuper du pilote Ferrari et entraina l'italienne un peu plus loin pour danser. Il regarda les deux plus jeunes s'éloigner sans un regard, le sourire aux lèvres. Charles alla alors retrouver ses amis et fuyait habilement leur regard inquisiteur.

- Quoi ?

- Ça y est tu es content, le taquine Pierre.

                  Le monégasque se tendit et se sentirait presque rougir, honteux d'être pris la main dans le sac. Les deux hommes observaient les plus jeunes se déhancher sur la piste de danse.

- Il se passe quoi avec elle ?

- Rien, on est ami.

- Heureusement que tu me regardes pas comme ça alors.

                      Il lança un regard désabusé à son ami. La situation était absurde. C'était la copine de son frère et même s'il se passait des choses en privé; cela n'était pas visible lorsqu'ils étaient entourés. Du moins il l'espérait vraiment. Qu'il subisse les remarques était une chose, qu'elle en souffre en était une autre. Il voulait la protéger à tout prix. Même si cela signifiait mentir à son meilleur ami.

                    Il ne se voyait pas en parler à Pierre. Bien qu'il soit son meilleur ami, il n'arriverait pas à mettre des mots sur cette situation plus que flou. Il n'en avait pas forcement l'envie non plus : le déni; encore une fois.

                    Le groupe rejoignait Lando et Esmée au niveau des platines où le britannique s'était installé. Esmée à ses côtés ondulait son corps au rythme de la musique. Ses longs cheveux bruns lissés pour l'occasion suivaient le mouvement de son corps. Avant que le monégasque ne puisse la rejoindre, elle fut entourée de Daniel et George. Ils riaient ensembles.

                    Mais après une bonne heure avec eux, la soif se fit ressentir. La belle brune quitta le duo et se dirigea vers le bar. Un coca frais lui fera le plus grand bien. Elle ne buvait que très rarement : sa diététicienne était beaucoup trop à cheval sur l'alcool pour prendre le risque.

- C'est pour moi, s'exclame une voix dans son dos.

                     Elle la reconnue directement. Il l'avait suivie. Le corps du monégasque passa de derrière elle à ses côtés et elle lui sourit doucement avant d'attraper la paille entre ses lèvres et s'abreuver. Elle le regardait dans les yeux et l'allumait clairement du regard.

                    Il fixait ses lèvres autour de la paille, rêvant d'y goûter encore une fois. Il ne pouvait pas se le permettre entant dans un lieu public mais il en mourait d'envie. Tout comme elle. Ce n'était pas l'alcool qui parlait puisqu'elle était totalement sobre mais son corps parlait pour elle. Son cerveau ne contrôlait pas tous ses agissements.

- Tu as fait une bonne course.

                   Le monégasque sourit en comprenant le sous-entendu dans la phrase de la jeune femme. Effectivement, il avait bien rouler, tellement bien qu'il avait gagné.

- Défi relevé ?

                   Un sourire en coin vint se dessiner sur ses lèvres. Lui non plus n'avait pas oublié cette partie de leur dernière soirée. Elle attendait qu'il fasse un pas vers elle et qu'il lui montre ce qu'il pensait de toute cette situation; mais il ne faisait rien. Lui aussi voulait jouer à ce petit jeu. Il aimait jouer avec elle, même s'il ne gagnait pas souvent.

                   Alors elle se leva non sans quitter son regard et contourna le brun en le frôlant. Le parfum de l'italienne embruma le sens olfactif du pilote et il ne pouvait retenir ses yeux de la suivre. Il la regardait s'éloigner dans la foule. Elle s'approcha de ses amis et leur dit quelque chose à l'oreille. Lando et George froncèrent les sourcils : ne semblant pas comprendre ce qu'il se passait. Puis elle se dirigea vers la sortie de la boîte. Quelques secondes passèrent où le monégasque restait contre le bar, comme un idiot.

Esmée
Ta chambre dans vingt minutes.

                   Il n'en fallut pas plus pour faire monter l'adrénaline dans ses veines. Elle venait clairement de prendre les devants. Il n'était pas bête. Il savait très bien où elle voulait en venir et cela ne l'aidait pas à garder les idées claires pour trouver une excuse et rentrer la rejoindre.

                    Comme prévu, vingt minutes après elle était devant se porte. Arthur n'était pas rentré mais cela l'importait peu. La brune ne pensait plus du tout à son copain depuis qu'elle était entrée dans cette boite de nuit après les messages du brun.

                     A peine avait-il ouvert la porte qu'elle se jeta sur ses lèvres. Il n'y avait plus rien de timide entre eux. Si les autres fois ils avaient conscience de l'interdit, ce n'était pas le cas ici. Charles ferma la porte et poussa son amante contre cette dernière. Il l'embrassa encore avant de descendre dans son cou et sur sa clavicule. Il sentait la respiration de la brune s'accélérer et se couper par moment.

                    Il la voulait pour lui. Il voulait lui montrer ce qu'il ressentait puisqu'il était impossible de l'exprimer autrement. Il remonta son regard vert perçant vers le sien, brulant. Il cherchait un quelconque signe de désaccord : il n'en trouva pas. Il l'aida à se déshabiller et elle fit de même avant de la porter jusqu'au lit. Leurs bouches se rencontrèrent de nouveau et leurs mains se faisaient de plus en plus baladeuses.

                    Un gémissement passa les lèvres de la brune lorsqu'il titilla le bord de son tanga. Il était largement encourager à continuer et cela lui plaisait. Son plaisir fut encore plus décupler quand elle prit les devant de son côté aussi. Leurs corps réagissaient aussi bien : libérés de la tension qui les suivaient depuis plusieurs mois désormais. Le brun perdit totalement la tête lorsqu'elle n'arrivait même plus à réfléchir et ne communiquait qu'en italien.

                     Les deux s'attiraient comme des aimants. Cela n'avait aucun sens. Mais ils semblaient apprécier le goût du risque autant que de succomber à leur pulsion. Charles luttait depuis qu'ils avaient parlé de prendre de la distance. Esmée essayait de ne pas revenir vers lui et le repousser lorsque c'était le monégasque qui revenait. Aucun des deux n'y parvenait. Il tombait malgré l'interdit. Et elle aussi.

A contre sensOù les histoires vivent. Découvrez maintenant