Chapitre 23

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Malgré tout ce qui pourrait être contre eux, on aurait pu croire que le réveille des deux amants aurait été plus doux. Seulement, alors que le monégasque se réveillait doucement, il se rendit compte que la place à côté de lui était vide et froide. Il se releva en vitesse et ne remarqua qu'a ce moment là, la voix qui émanait du balcon.

Elle était encore là. Elle était seulement au téléphone dehors, sûrement pour ne pas le réveiller. Il se concentra sur ce qu'il pouvait entendre mais il avait du mal à la comprendre. Il avait beau être bilingue en italien, elle parlait vite quand elle était énervée et n'articulait pas tant que ça. Si l'on rajoute la distance et le fait qu'elle soit dehors : il ne captait que quelques mots.

Il se remémora alors la nuit qu'ils venaient de passer ensemble. Il allait devenir accro à cette gamine si ça continuait. Mais malgré cette attirance, il n'oubliait pas son frère, loin de là. Il se détestait d'agir ainsi. Il mentait à tout le monde par rapport à elle, il trahissait son petit frère et pourtant rien ne le retenait. Elle était comme un aimant qui l'attirait laissant sur place toute sa bonne volonté à la repousser.

Elle finit par raccrocher et retourna à l'intérieur. Elle devait partir au plus vite pour rejoindre sa famille. Elle ne s'attendait clairement pas à voir le pilote assit sur son lit et surtout réveiller. Elle voulait éviter la situation tant elle la gênait. Alors elle fit ce qu'elle sait faire de mieux : elle se mura dans le silence, l'ignorant au passage et fit sa valise.

Lui la regardait faire, attenant une quelconque attention. Il comprit qu'il n'en n'aurait pas et qu'elle le faisait exprès quand elle prit les derniers vêtements pour se changer dans la salle de bain. Alors il attendit sagement qu'elle ressorte pour cette fois-ci la confronter.

Elle retardait ce moment, ne s'attendant pas à ne réaction particulière. Elle ne savait pas, ou plus, comment agir avec lui après cette nuit là. Sentir son regard sur elle pendant dix minutes le temps qu'elle fasse sa valise avait été plus qu'oppressant. Esmée prit alors son courage à deux mains et sortit de la salle qui lui servait de refuge. Elle croisa directement le regarde émeraude du pilote et se figea sur place.

- Tu vas m'ignorer encore longtemps ?

- Tu vas rester encore longtemps ?

Elle pinça ses lèvres, regrettant tout de suite ce qu'elle venait de dire. Elle était loin d'être méchante à la base, mais la mannequin n'avait que ce système pour ce défendre en-dehors de son mutisme.

- Wow, je vois, il marque une pause, merci Esmée.

- Charles, tente-t-elle, je-

- Non c'est bon j'ai compris.

Il commença à se lever et reprit ses vêtements de la veille. Vêtu seulement d'un caleçon, l'italienne eut bien du mal à détacher le regard de son corps et rester concentrer sur la situation.

- Compris quoi au juste ? Si tu continues de penser que cette situation m'amuse tu te mets le doigt dans l'oeil Charles.

- Ah oui ? Et donc pour quoi tu agis comme ça ?

- Je dois rentrer à Monaco, j'ai des affaires de famille à régler, elle marque a son tours une pause, et je vais avoir un autre soucis à gérer ensuite.

- Lequel ?

Le pilote était loin d'être compréhensif. Il la défiait à chaque réponse et ne pouvait se retenir de la regarder de haut. Seulement, quand leurs regards s'accrochaient, l'ambiance était tout autre. Il voulait jouer le dur, mais il n'avait qu'une envie : la prendre dans ses bras et la rassurer. Mais ce n'était pas son rôle : c'était celui de son copain.

- Ton petit-frère Charles.

Il se tendit. Il n'aurait jamais cru qu'elle soit aussi honnête et franche d'un seul coup. Arthur. Forcément. Mais qu'allait-elle faire ? Comptait-elle lui dire ? Soudain il se mit à angoisser. Il avait peur de ce que la jeune femme pourrait dire ou faire. Il lui demanda de developper un peu pour mieux comprendre où elle voulait en venir, mais son ton était beaucoup trop tendu et cela ne lui échappa pas.

- Respire Charles, je ne compte pas lui dire. Il faut seulement que je trouve une excuse pour ne pas avoir été avec lui cette nuit, pour le peu de vidÉos de nous deux proches et essayer de te sortir de ma tête.

Son coeur loupa un battement. Est-ce qu'elle venait vraiment de dire cela ? Elle même ne semblait pas en revenir. Elle était beaucoup trop honnête. Elle lui sourit doucement, gênée de cet aveu.

- Ne m'oublie pas non plus.

Il s'approcha d'elle, instinctivement. Il avait besoin de la sentir contre lui une dernière fois avant qu'ils ne doivent vraiment prendre leur distance.

- Il faut qu'on arrête de jouer avec le feu, on a été trop loin hier, murmure-t-elle dans son cou.

- Je le sais jolie coeur.

Il se détache d'elle et la regarde droit dans les yeux. Une main sur sa joue, il vient simplement embrasser son front. Il finit de s'habiller et il regarde la belle partir. Il resta un moment dans la chambre qui n'était pas la sienne avant de rejoindre celle qu'il occupait à la base, toujours dans ses pensées. Il allait se forcer d'ici le prochain grand prix à prendre ses distances avec elle. Il n'y aura plus de messages ou d'appel.

La brune partait le coeur lourd. Elle aurait tellement aimé que tout se passe autrement. Mais aujourd'hui tout était si complexe. Elle ne pouvait pas agir d'un cote ou de l'autre puisque les deux garçons qu'elle appréciait étaient frères.

Elle les mit dans un coin de sa tête le temps du voyage en avion et ils s'estompèrent totalement de son esprit lorsqu'elle se retrouva face à ses parents. Elle n'avait aucune hâte de les revoir et cela ne l'enchantait pas de remettre les pieds dans cette maison qu'elle avait fuit dès qu'elle l'avait pu.

Elle était rester plusieurs jours là-bas. Personne n'avait eu contact avec elle et elle n'avait chercher à joindre personne. Et pour son plus grand malheur, les premiers qu'elle allait voir après cet exile forcé n'était autre que les Leclerc. Elle était invité à manger chez eux étant en ville et elle ne pouvait pas refuser malheureusement. Cela ne la dérangeait pas à la base, mais voir Charles n'était pas dans ses plans avant au moins deux semaines. Il devrait être à Maranello en plus mais non, ce jour là, il était présent à Monaco.

A contre sensOù les histoires vivent. Découvrez maintenant