Chapitre 26

1.7K 60 10
                                    

Charles avait obtenu la pôle la veille. La tension chez le jeune homme était palpable. Il ne tenait plus en place : il voulait gagner une nouvelle fois. Le week-end de course précédent ne lui avait pas suffit : il en voulait toujours plus. Même si la première place était désormais loin et presque hors de portée vu la forme de RedBull, il se devait de sécuriser la seconde place : objectif initiale de cette saison. Il s'était levé plus tôt pour aller marcher un peu avant qu'il ne fasse trop chaud. Il évitait légèrement ses amis, souhaitant se retrouver seul. Il avait besoin de tout poser dans sa tête même s'il s'interdit de penser à elle avant la course.

La jeune femme arriva peu avant le début du grand prix, vêtu d'un petit short léger et d'un top à fines bretelles. Des lunettes de soleil vissées sur la tête et une casquette la protège du soleil le temps de traverser le paddock. Elle passa à l'hospitalité pour prendre un rafraîchissement et pressa le pas jusqu'au garage. Lorsqu'elle arriva elle salua tout le monde. Son copain l'attendait un peu plus loin, équiper d'un casque. Elle sourit et s'approcha de lui avant de l'embrasser. Il lui proposa de prendre un casque à son tours et elle accepta. Ils prirent un selfie qu'elle posta en story.

- Tu fais quoi pendant notre pause estivale ?

- J'ai pas mal de petit contrat et de fitting à faire. Je pense rejoindre Lando et le groupe quelques jours mais autrement je ne sais pas.

- Même pas tu pars avec moi ?

- Bah c'est pas comme si je m'entendais bien avec tes amis.

- C'est vrai, il rit doucement, on fera un petit truc sur Monaco ou Milan dès que tu as du temps.

Elle hocha la tête et se concentra sur les écrans. Le tours de formation venait de commencer. Elle était tendue. L'ambiance du garage déteignait sur elle. Charles réussit son départ et tout le début de la course était tendu. Verstappen ne le lâchait pas et la mannequin redoutait l'accrochage. Quand la pression fut trop grande elle sortit du garage et regarda simplement depuis l'écran de la diffusion internationale. Elle prit le temps d'envoyer un message pour rassurer son copain avant de repositionner son regard sur l'écran. Elle ne voyait plus uniquement les Ferrari mais c'était mieux comme cela. Se concentrer sur le reste du peloton lui permettait de se détendre.

Soudain elle entendit les exclamations du publique. Elle chercha une quelconque information sur l'écran mais la diffusion mettait du temps à tout afficher. Quand elle comprit que Charles venait de finir dans le mur elle se crispa. Bordel. L'italienne se précipita dans le garage pour avoir des informations. Toute l'équipe était tendue. Elle brancha automatiquement son casque et entendit la voix enroué du pilote à la radio.

Son crie de rage lui brisa le coeur. Elle se sentait totalement démunie face à la situation La tension dans le garage était à son comble. L'ambiance était mitigée entre celle de la course qui se déroulait encore et celle où l'équipe était déçue et frustrée par l'abandon du monégasque.

De son côté, il était énervé. La rage coulait dans ses veines. Il était énervé et déçu de lui. Comment pouvait-il faire une erreur pareil ? Il en venait même à penser qu'il ne méritait pas sa place dans cette écurie. Le pilote rentra à son garage en trainant les pieds. Il avait entendu ses supporters l'applaudir mais il s'en fichait : il voulait juste être seul. Ce n'était pas la meilleure des idées puisqu'il savait pertinemment qu'il allait ruminer toute sa course pendant des heures, sauf qu'il s'en fichait totalement. Lorsqu'il arriva au garage Charles lança un regard glacial à quiconque voulait l'approcher. Il savait qu'il devait aller en zone d'interview avant de pouvoir vraiment être tranquille et cela le faisait clairement chier. Le brun se contentait d'hocher la tête quant aux informations que lui donnait son ami et pressa le pas pour se débarrasser de cette tâches.

L'italienne l'avait aperçu de loin, comme un mirage : il avait disparu aussi vite qu'il était arrivé. Elle s'était concentrée sur la fin de la course et n'avait même pas vu le pilote revenir. Son frère était parti le voir pour prendre la température mais il s'était vite fait envoyé bouler. Il devait partir par la suite et se maudissait de dire au revoir trop rapidement à Esmée. Cette dernière n'avait pas l'air de réaliser qu'ils ne se verraient pas avant longtemps, trop occupée à discuter avec un ingénieur.

La seule chose qui la sortie de son intérêt pour la discussion avec ce dernier fut son téléphone qui vibra dans sa main : quelqu'un l'appelait. Elle fut surprise de voir le prénom du pilote Ferrari s'afficher. Même lui ne savait pas pour quoi il l'appelait mais il avait besoin de sa présence. Esmée pressa automatiquement le pas vers les quartiers du pilote et entra doucement dans ces derniers. Elle ne savait pas comment elle allait le retrouver et redoutait un peu son comportement.

Il releva instinctivement la tête de ses pieds lorsqu'il entendit la porte s'ouvrir puis se refermer. Elle était là, pour lui remonter le moral, une nouvelle fois. Il ouvrit instinctivement les bras et l'italienne sourit avant de s'y glisser. Elle enroula ses bras autour du torse du pilote et le tifosi posa la tête sur son épaule. Ils restèrent de longues minutes comme ça : à attendre que lui de détache de l'autre. Mais rien n'y faisait; ils n'en avaient pas envie et profitaient des derniers instants qu'ils leur restaient ensemble. Les deux amants n'allaient surement pas se revoir avant le Grand Prix de Monza et cela paraissait très loin.

- Qu'est-ce que tu dois avoir honte de supporter une équipe et un pilote comme moi, avoue-t-il la voix enrouée.

- Non, elle secoue la tête et attrape son visage de ses deux mains, j'aurais honte si tu étais mauvais. Tu ne l'es pas, loin de là.

- Tu vas pas m'abandonner toi ?

Elle secoua simplement la tête, attendrie par le jeune homme devant elle qui ressemblait plus à un petit garçon apeuré qu'à un pilote de f1.

- Je ne compte pas partir Charles.

- J'aime quand tu prononces mon prénom, sourie-t-il.

Elle rougissait violemment sous les mots du monégasque. Que lui prenait-il ? Était-ce le choc qui lui montait finalement à la tête ? Il dévia son regard un long instant sur les lèvres de la jeune femme et cette dernière sourit doucement avant de faire le premier pas et d'embrasser le pilote. Il était ravie de cette initiative et semblait trouver un nouveau souffle grâce à cette échange. Ils ne se détachaient plus mais la tension dans la pièce n'était pas là, l'atmosphère était calme et reposant : il n'avait rien de sexuel comme cela pouvait arriver avant.

- Alors Charles comment tu, la voix se coupa rapidement, mais merde vous foutez quoi là ?

A contre sensOù les histoires vivent. Découvrez maintenant