Chapitre 31

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Prêt d'un mois et demi était passé depuis cette soirée. Cette soirée qui avait viré à la catastrophe. Qui aurait pu prévoir tout ça ? Toute personne censée. Pierre les avait prévenus pourtant : tout fini par ce savoir.

La jeune femme enchainait les défilés, les tapis rouges et les shooting avec les fashion week. Cela l'arrangeait bien de ne pas pouvoir être dans le garage de Ferrari. Elle voulait éviter ce monde et les personnes qui s'en rattachaient. Elle n'avait donné de nouvelles à personne et elle était déçue de constater que même ses amis les plus proches n'en prenaient pas vraiment non plus. Finalement elle était seule.

Elle devait s'envoler pour le grand prix d'Austin, mais elle n'en avait pas envie. Elle voulait rester chez elle et peut être passé sa journée à se morfondre. Ressasser tout ce qu'elle avait pu faire de mal, chose qu'elle faisait déjà depuis Monza.

Lorsqu'elle descendit de l'avion, elle souffla un bon coup. Elle voulait faire demi-tours, cependant le message de Lando lui annonçant qu'il y avait plein de surprise ce week-end qui allaient lui plaire avait attiré son attention. Elle prit un taxis et arriva en plein milieu des deuxièmes essais du vendredi.

Elle passa son badge au portique et fut interpellée par quelques fans. Elle prit le temps de discuter avec eux avant de filer au garage Ferrari. L'équipe était concentrée alors elle fit attention à se faire discrète.

Esmée était peut être invisible aux yeux des ingénieurs et mécaniciens à ce moment là, mais pas pour lui. Actuellement sur le muret des stands à donner des conseils au jeune pilote qui se trouvait dans sa monoplace, il l'avait remarquée. Elle était vêtue de rouge et semblait rayonner malgré tout.

Il devait rester concentrer mais il était trop tard, toutes ses pensées étaient tournées vers elle. Celle qui faisait battre son coeur anormalement. Plus d'un mois sans la voir et sans lui parler lui avait paru comme une éternité. Mais la discussion qu'il avait eu avec son frère à leur retour à Monaco l'avait bien calmé.

Arthur les détestait, c'était un fait. Il leur en voulait et c'était compréhensible. Seulement, le jeune monégasque n'était pas dupe. Malgré lui, il avait bien vu ce soir-là, à Milan, comment les deux ce regardaient et la dimension qu'avait pris leurs sentiments. Il avait comprit que tout cela les avait dépassés depuis longtemps. Finalement, il ne voulait juste pas entendre parlé d'eux. Il supporterait son frère puisque les liens de sangs passent avant tout, mais il ne voulait plus entendre parler de la brune. Persuadé que leur idylle ne durerait pas éternellement.

La journée passa sans encombre, les deux s'évitant mutuellement. Cela n'échappa à personne et les questions commencèrent à fuser. Leurs amis n'en parlèrent qu'au monégasque, voulant préserver l'italienne. Mais cette dernière l'avait bien remarqué et commençait à en avoir assez qu'on la sous-estime. Qu'on la surprotège. Certes elle n'était pas la plus stable mentalement, mais elle avait l'impression d'être une enfant qu'on protège des problèmes d'adultes.

- Il se passe quoi avec la gamine Charles ?

Le monégasque rencontra le regard de son coéquipier avant de la dévier sur la brune qui discutait avec leur pilote de réserve. Il fronça les sourcils en la voyant rire avec lui. Il n'aimait pas ça.

- Il n'y a rien, répondit-il sèchement.

- Ne me prend pas pour un con. Ça a un rapport avec ton frère ? On ne les a plus vu ensemble depuis-

- Ils ne le sont plus. Garde le pour toi, nous ne sommes pas énormément à le savoir.

- Tu sais pour quoi ?

Il haussa les épaules pour seule réponse. Il n'avait clairement pas envie de revivre ce genre de discussion. Même si son coéquipier était un bonne ami, il ne se sentait pas à l'aise d'en discuter avec lui. Il avait déjà dû subir le jugement de sa famille, il ne veut pas que ses amis fassent de même. S'il devait le savoir, ce ne sera pas tout de suite.

- Tu sais que tu n'as plus besoin de la surveiller pour ton frère non ?

- Je surveille surtout qu'elle ne parte pas en vrille.

Le lendemain rien n'avait changé, les essais du matin c'était bien passé et c'était de bonne augure pour la suite de la journée. Il mangea avec l'équipe Ferrari, elle était là, elle aussi. Une nouvelle fois leur regard se croisèrent mais rien de plus. Pas un mot échangé. Il l'observait rire avec Carlos tandis que lui se forçait à finir son repas avant que son physio ne le gronde.

- P1 Carlos, good job.

La brune sauta de son siège. Elle était contente pour lui. Elle regarda le résultat de Charles, il était juste derrière lui, mais partira dix places plus loin pour un changement sur sa voiture. Elle attendit que les garçons reviennent au garage pour les féliciter. Elle prit Carlos dans ses bras avant de faire de même avec Charles. C'était étrange de l'étreindre de nouveau après autant de temps. Les deux savourèrent cette courte étreinte avant que la mannequin ne se détache.

- Tu vas au concert ce soir ?

- Je ne pense pas, commence la brune en regardant l'espagnol, tu sais la foule etc c'est pas mon truc.

- Même avec deux super gardes du corps ?

- Je ne doute pas de vos capacités, elle rit, mais à part créer une émeute je ne suis pas sure que vous fassiez quelque chose.

Les deux se regardèrent choqués, et surpris de la réaction de la jeune femme. Elle qui était effacée depuis son arrivée, elle les piquait ouvertement. Elle en était fière en plus, elle souriait grandement : se moquant ouvertement d'eux.

- Tant pis pour toi alors.

Les deux pilotes partirent et laissèrent l'italienne seule. Elle avait  des choses à régler encore avant de rentrer à l'hôtel. Lorsqu'elle se rendit sur le parking, elle trouva Charles. Il l'attendait et semblait avoir fait l'allée-retour entre temps. Il lui sourit doucement tout en se redressant au fur et à mesure qu'elle approchait.

- Qu'est-ce que tu fais ici ?

- Je te kidnappe. On va directement sortir comme ça tu n'as pas le choix et tu ne peux pas rentrer à l'hôtel.

- Charles, elle souffle, Je n'ai pas forcément envie qu'on nous voit ensemble.

- Qui te dit qu'on sera que tout les deux ? Ne t'en fait pas on va avoir notre zone avec les autres et on ne rentrera pas tard.

Elle soupira en s'avouant vaincue. Elle réussit quand même à convaincre le pilote de retrouver à l'hôtel pour qu'elle puisse se changer et prendre une rapide douche. Il accepta mais lui donna un temps imparti pour être sûr que la jeune femme ne se perde pas sous la douche.

Il aurait aimé pouvoir plaisanter ensemble comme ils le faisaient avant, mais aujourd'hui, se genre de blagues ne seraient pas les bienvenue. Presque tout a changé en presque un mois.

A contre sensOù les histoires vivent. Découvrez maintenant