Chapitre 21

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                   Comme l'avait prédit le monégasque, l'italo-monégasque avait rejoindre le groupe de la F3. Même si elle se sentait pas vraiment à sa place avec eux, elle voulait faire un effort pour son copain. Pour une fois qu'elle avait l'occasion de passer une soirée avec lui, elle n'allait pas s'en priver. Il quittait souvent  le pays rapidement après la course et cela leur donnait encore moins de temps ensemble. Elle n'avait pas parlé de la réflexion de son ami à son copain, mais cela lui brulait les lèvres. Elle ne revenait toujours pas du culot de ce dernier. Elle ne pouvait cependant retenir les regards noirs envers cet homme.

                    Elle aimait passer des soirées avec Arthur. Tout était simple et sans prise de tête. Même si de base ça l'était aussi avec les autres : ce n'était pas la même chose. Et puis, ils avaient tous à peu près le même âge ici.

                    Un verre à la main, Esmée dansait avec son copain, dans leur bulle, ils ne prenaient pas la peine de faire attention au monde qui les entourait. Dans leur monde, les deux amoureux dansaient. Ils étaient assez proches, pour ne pas dire coller et cela n'échappait pas à leurs amis qui avaient filmé ça pour le mettre dans leur story respective, plus ou moins privées. Leur relation était désormais publique donc il n'y avait aucun soucis apparents à ce qu'ils soient affichés. Même si la brune redoutait toujours autant la pression médiatique.

                    Cela n'échappa bien sûr pas aux amis de la brune qui ne loupèrent aucune des story que les deux jeunes repostaient. Elle avait même posté une photo d'elle et son copain. La brune avec son dos contre le torse de son copain, les bras de se dernier entourant la taille de sa copine tout en lui embrassant la joue. Elle était souriante. Ils rayonnaient. Ils devaient se le dire : ils étaient mignon ensemble.

                    Seulement, le monégasque avait du mal à cacher son amertume. Il lui en voulait de jouer sur deux tableaux. Elle avait beau lui affirmer qu'elle ne jouait pas, il le ressentait comme ça. Et ne pas pouvoir en parler à quelqu'un commençait à peser lourd dans sa poitrine. Il lui en voulait d'être avec son copain plutôt qu'avec eux, avec lui. Cette jalousie qui n'avait pas lieu d'être, et qui le rongeait de l'intérieur, était compliquée à accepter pour le jeune homme. Il voulait fêter sa victoire, mais l'absence de la brune lui pesait sur le moral depuis le début de la soirée. Pourquoi n'était-elle pas venue avec lui ?

Charles
Tu aurais du être la ce soir

Esmée
Charles...
Moi aussi j'aurais aimer être là

Pourquoi tu n'es pas venue avec nous alors ?

Tu sais très bien que c'est trop risqué et qu'on doit prendre nos distances

Je m'en fous
Je te veux près de moi ce soir

                   La brune sentit les battements de son coeur s'accélérer suite aux messages du monégasque. Ils n'avaient pas l'habitude d'être honnêtes sur leurs envies envers l'autre. Et elle n'avait plus envie d'être ici, avec son copain. Elle voulait retrouver le pilote Ferrari et ses amis. Elle voulait être auprès de lui. Le malêtre mit de côté depuis le début de la soirée ressurgit et elle se sentit mal. Elle ne se sentait plus autant à sa place.

Charles
Viens s'il te plaît

                   Il n'en fallait pas plus pour qu'elle récupère ses affaires au carré, sous les yeux étonnés des amis de son copain. Arthur fut le premier à la questionner, retenant son bras lorsqu'elle allait quitter le carré.

- Tu vas où ?

- Je vais rejoindre les autres pour fêter la victoire de ton frère. Je t'avais dit que je ne resterais pas toute la soirée avec vous.

- Tu vais surtout dit que tu ne rentrerais pas tard.

- Je ne compte pas rentrer aux aurores non plus, réplique-t-elle avec un clin d'oeil.

                   Il se détendit instantanément et embrassa son front. Il profita de cette proximité pour l'étreindre et l'embrasser une dernière fois avant qu'elle ne parte.

- Fais attention à toi.

                  Elle hocha la tête avant de l'embrasser une dernière fois et de sortir de la boite de nuit. Elle envoya rapidement un message à Lando et George pour prévenir qu'elle arrivait et qu'il fallait ne rien dire au monégasque, pour lui faire la surprise. Elle pressa le pas pour arriver au plus vite et souffla une fois devant la porte de la boîte.

                  Elle sourit en apercevant ses deux amis entrain de l'attendre devant la porte. Elle les prit dans ses bras et ils entrèrent. Les basses résonnaient et la musique était forte. Esmée alla directement poser son sac avec ceux des autres. Elle prit le temps de repérer où était Charles avant de se fondre dans la foule pour lui faire la surprise. Dire qu'elle n'angoissait pas serait mentir, mais il lui avait demandé de venir et le seul obstacle était et serait son copain.

                  Comme d'habitude, elle avait peur des médias et de ce qu'ils pourraient inventer. Elle en avait trop souffert avant pour revivre ça. Surtout que là, elle ne serait pas dans la meilleure des postures. Ils n'avaient pas fait trop de vagues à l'annonce de leur couple et ça l'avait rassurée. Esmée ne passait pas ses journées à regarder la presse à ragot, mais elle aimait juger ce qu'il se disait sur elle et son entourage. Et ce qu'il se disait dans le paddock suffisait à la brune, elle n'avait pas besoin qu'ils se rajoutent.

                   Carlos et Daniel qui étaient avec lui aperçurent l'italienne bien avant lui, mais ils ne dirent rien, se contentant de faire des signes discrets pour qu'elle approche. Lorsqu'elle se retrouva dans le dos du brun, elle prit appuie sur les épaules du brun pour se hisser jusqu'a son oreille. Malgré ses talons, il lui fallait quand même un appuie pour se mettre sur la pointe des pieds.

- Come sta il mio campione ?

                   Il se retourna vivement, reconnaissant la voix, l'accent et l'odeur de la brune. Et surtout : il n'y avait qu'elle pour lui parler en italien. Il adorait ça. Il aimait cette langue, mais l'entendre de la bouche de l'italienne n'avait pas la même saveur à ses yeux. Ni les mêmes sensations : souvent il parlait en italien avec son équipe, mais ça n'avait pas la même saveur qu'avec la brune. Rien n'avait la même saveur avec elle.

A contre sensOù les histoires vivent. Découvrez maintenant