Chapitre 20

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                    Esmée passa son badge au niveau du portique et s'engouffra dans l'allée des paddocks. Elle pressa le pas jusqu'au garage de son petit ami, souhaitant le voir avant qu'il ne monte dans sa monoplace. Lorsqu'elle arriva dans se dernier, elle marqua un temps d'arrêt. Les deux grands frères de son copain étaient présents.

                    Ce fut Lorenzo qui l'aperçue en premier. Il lui fit signe de les rejoindre et elle arriva timidement vers les trois hommes. Arthur passa son bras autour des épaules de sa belle et l'embrassa. Elle sentit ses joues chauffer et fixait ses pieds après ce baiser. Elle n'osait pas croiser le regard du brun en face d'elle.

                    Lui tentait de garder ses émotions pour lui. Il prenait de plus en plus conscience de ce que signifiait cette situation et ce qu'elle pouvait engendrer. Elle était avec son frère et il n'avait pas le droit de la toucher. Et pourtant, hier soir, c'est lui qui l'embrassait et pas Arthur.

                    Une dernier baisé et le jeune monégasque enfila son casque avant de monter dans sa monoplace. On y était, Esmée ne tiendrait plus en place avant qu'il ne soit ressortie de cette voiture de malheur. La victoire lui avait donné de l'assurance mais elle redoutait toujours l'accident.

                    Deux mains se posèrent sur ses épaules alors qu'elle commençait à bouger sur place. Elle reconnut ce parfum : celui qu'elle ne pouvait s'enlever de l'esprit depuis des semaines. Il la colla à son torse et décala doucement le casque de la jeune femme pour qu'elle l'entende.

- Respire ça va aller.

- A quoi tu joues Charles ?

- Je ne joue pas.

                     Elle se tendit immédiatement. Il était très franc, un peu trop pour que le jeune femme parvienne à se voiler la face encore longtemps.

- D'extérieur on dirait simplement le grand frère qui rassure la copine du petit frère, il se colla un peu plus à elle, mais tous les deux on sait très bien qui était en train de me chauffer hier soir.

                     Elle s'empourpra tant en essayant de contrôler son corps et son cerveau. Les images de la veille et l'envie qu'elle avait ressurgir.

- J'ai un co-

- Ne me parle pas de lui car tu l'oublies bien vite quand tu m'embrasses.

                    Elle se sentait prise au piège. Il ne pouvait pas s'amuser avec les sensations qu'il lui faisait ressentir comme ça, il n'en avait pas le droit. Elle se décala de lui et il sourit. C'était une des premières fois qu'elle fuyait de la sorte : non pas par peur, mais pour se protéger de la vérité.

                    La couse passa et le podium n'était pas là. Il était cependant quand même heureux de sa course et il se pressa de rejoindre ses proches. Il prit Esmée dans ses bras mais elle se détacha très rapidement de lui, se plaignait qu'il était trempé de transpiration.

                    Charles les observait, spectateur du désastre qu'il avait entre les mains. Parce que même s'il n'allait jamais le faire, l'idée de détruire leur couple lui avait plusieurs fois traversé l'esprit. Il la voulait, pour lui. Il ne voulait pas seulement de la place de beau-frère et ce depuis qu'il l'avait revu la première fois dans cet ascenseur.

                    Il monta dans sa monoplace pour la course et fit abstraction de tout ça. Il partait en première ligne et il voulait gagner. Il le savait le championnat serait compliqué à remporter mais ce n'était pas inateignable. Les lumières s'éteignirent et la monoplace bondit en avant.  Après la victoire de son coéquipier qui lui avait été offerte en partie par la stratégie de l'écurie, il avait la rage au ventre.

- Il va gagné, s'exclame Arthur alors que son frère entame le dernier tours de piste.

                    L'italienne trépignait à ses côtés. Elle avait peur pour lui, il ne prenait pas plus de risque mais il lui faisait quand même peur. Elle était presque plus inquiète pour lui que pour Arthur. En soit c'était logique non ? Une formule 1 allait beaucoup plus vite qu'une formule 3.

                    Il passa la ligne en tête et ils se pressèrent près du podium. Charles sortit de sa monoplace et alla directement vers son équipe. Le podium passa et il put enfin rejoindre ses proches. Il retrouva Arthur et ses amis accompagnés de la brune. Il prit tout le monde dans ses bras., même elle.

- Je ne suis pas sûre d'avoir envie, tu es plein de sueur et de champagne.

                    Il sourit et défit le haut de sa combinaison qu'il n'avait pas enlevé jusque là, dévoilant son fireproof rouge. Bordel. Elle rougit violemment en le détaillant discrètement. Il sourit en remarquant chacune de ses réactions. Il les connaissait par coeur et il mentirait s'il disait que cette action n'était pas calculée. Il la prit dans ses bras et la colla un peu plus à lui pour sentir son parfum. Elle aussi se délectait de l'odeur du monégasque. Malgré qu'il venait de faire un podium, elle distinguait parfaitement son parfum et l'odeur de son shampoing.

- Grazie tesoro.

                     Elle resserra un instant sa prise avant de s'éloigner. Le vide reprit place une nouvelle fois en eux mais l'attention de la brune fut vite détourner par les garçons qui arrivaient. Son copain, lui, devait partir. Il l'embrasa  avant de la laisser entre les mains des garçons.

- Tu seras avec nous ce soir ?

                      Le monégasque ne put retenir ses yeux de se poser sur elle pendant cette question. Alors qu'il cherchait ses amis du regard, surement pour fuir cette situation légèrement gênante, cette question l'avait ramené sur Terre. Elle hésitait entre la soirée F1 et celle F3.

- Je ne sais pas encore. Surtout avec une victoire Ferrari.

                   Elle lança un regard en biais au vainqueur du jour et il ne sut l'interpréter. Elle se sentait obligé de s'y rendre ? Et si elle faisait pas par obligation et non parce qu'elle envie d'être avec eux ?

- En vrai, va fêter la victoire de ton écurie, ça n'arrive pas souvent cette saison.

                    L'atmosphère s'épaissit autour d'eux. Le plus vieux fusilla du regard le plus jeune. Comment osait-il ? Sentant que la situation pouvait dégénérer, elle prit la décision d'emmener l'ami de son copain loin du pilote de formule 1.

                    Il les observait partir, la mâchoire serrée. C'est à ce moment là que son meilleur ami pointa le bout de son nez. Il observa un instant la brune s'éloigner avant de se concentrer sur son ami. Il le sentait tendu. Directement le pilote Ferrari lui expliqua ce qu'il s'était passé.

- Le petit con. Ton frère tolère ça ?

- Tu crois qu'il oserait ça entouré de nous deux ?

                      Il secoua la tête pour seule réponse.

- Elle vient avec nous ?

- Je ne pense pas. Elle dit qu'elle ne sait pas mais elle a aller avec Arthur.

A contre sensOù les histoires vivent. Découvrez maintenant