Chapitre 14

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                      La nuit avait été très longue pour la jeune femme. Elle avait eu du mal à s'endormir suite à cette conversation et lorsqu'elle allait s'endormir, elle avait été sortie de cette phase d'endormissement par son copain qui l'appelait. Elle n'avait pas répondu. Elle avait coupé son téléphone et avait tourné dans son lit une bonne heure encore.

                      Le jeune homme n'avait pas mieux dormi et en se levant le matin il se rappela que peut importe les essais du jours ou les qualifications du lendemain : il partirait fond de grille. Il avait besoin de ce changements, mais il avait aussi besoin de faire une bonne course pour retrouver la confiance et le moral. Moral qui n'était pas au plus haut après la discussion d'hier.

                       Il prit rapidement son petit déjeuné et se rendit sur le circuit pour commencer la journée. Il avait un éveil musculaire, puis du renforcement musculaire avant de faire un briefing avant la première séance. Il mangea dans son coin et parti s'échauffer avant de monter dans sa monoplace. Il fit le vide dans sa tête et signa de très bons temps.

                       La brune avait eu quelques rendez-vous en visioconférence le matin et avait mangé à l'hôtel. Elle ressentait le vide de ne pas avoir de réels amis dans ces moments là. Les garçons travaillaient, son copain dormait, sa manageuse aussi et elle n'avait personne d'autre à contacter ou à emmener avec elle. Elle avait fait énormément de trie dans son entourage suite à certains soucis rencontrés à cause de sa célébrité.

                       Mais aujourd'hui elle était vraiment seule. Et cela ne s'arrangea pas pendant le week-end. Elle avait suivit les différents essais du vendredi et du samedi. Les qualifications venait de se terminé et malgré son temps en Q3, elle savait que Charles ne partirait à cette position et qu'il allait être mal.

                      Elle était aller le voir et il avait mauvaise mine. Elle le prit dans ses bras, sans un mot. Il apprécia l'étreinte. Il souffla. Il relâchait la pression accumulé et son mal être par la même occasion.

- Ça va aller ?

- Je crois.

                     Elle était triste de le voir aussi brisé. Il se mettait trop de pression pour rendre fière ceux qui le regardaient depuis le ciel et pour ces proches encore là. Alors ces soucis de stratégies, ses erreurs et le manque de fiabilité de la voiture l'affectaient bien plus qu'il ne le montrait.

- Tu veux qu'on mange ensemble ?

                    Il enleva la tête du cou de l'italienne et planta son regard vers dans celui de la brune. Il chercha une once de plaisanterie mais il n'en trouva pas. Elle était parfaitement sérieuse.

- Tu voulais pas prendre tes distances ?

- On va faire une exception, déclare-t-elle.

                   Il fut surpris de sa franchise. Il ne s'y attendait pas. Il était encore plus perdu face à la belle mais il ne dit rien. Il hocha la tête avant de la serrer un peu plus contre lui, comme s'il craignait qu'elle s'en aille après qu'il ait accepté sa proposition.

                   La jeune femme tremblait lorsque le courant d'air de la porte se fit sentir. Elle était encore mouillé des averses qu'il y avait eu. Charles s'éloigna d'elle pour lui donner un sweat Ferrari qui trainait dans le placard de sa driver room. Il l'aida à l'enfiler et du se retenir de ne pas franchir cette limite quand elle eut passée la tête par le col et qu'elle le regardait. La tension entre les deux était palpable.

                   Un raclement de gorge les éloigna vivement. Carlos les attendait devant la porte. Cette même porte qui était fermée mais qui avait provoqué un courant d'air. Esmée percuta dans sa tête :  Carlos avait tout vu.

- On y va ?

                 Ils hochèrent la tête et elle suivit Charles de loin, gênée que Carlos ait vu cet échange. Les deux garçons marchaient devant elle et avec les capuches de ses sweats et de son manteau plus le léger vent qui fouettait leur visage : elle ne les entendait pas.

- Tu joues à quoi Charles ?

- Je ne joue pas.

- Charles, je suis ton ami, et je dois te dire quand tu fais de la merde. Là tu en fais une énorme. Tu en fais quoi de Charlotte ?

- On fait une pause.

- Et la petite ? Mec, c'est l'ex de ton frère, elle lui reparle, tu peux pas jouer avec elle comme ça. Tu sais très bien que ça aura des conséquences sur ta famille.

- On ne fait rien.

- Me prend pas pour un con.

                    Il avait légèrement hausser le ton, ce qui avait surpris le monégasque qui avait marqué un demi-temps d'arrêt.

- Il se serait passé quoi tout à l'heure si je n'avais pas parlé ? Tu voulais la bouffer sur place limite. Et c'est le cas depuis le début.

                    Ils rirent difficilement suite au ton un peu plus léger mais toujours accusateur de l'espagnol. Carlos avait raison et il avait l'impression de se faire engueuler comme un gamin de cinq ans.

- Je gère la situation.

                   Carlos hocha la tête. Ils arrivèrent à la voiture et rentrèrent à l'hotel. La mannequin n'avait pas ouvert la bouche du trajet et le fit uniquement pour savoir à quelle heure et où ils allaient mangé. Charles se souvint de sa discussion avec Carlos et décida qu'ils allaient commandé et mangé dans une chambre plutôt que de sortir, surtout la veille de course.

                  Elle appela Arthur et eu du mal à trouver une excuse pour ne pas lui dire où elle allait manger ce soir et surtout avec qui. Il avait déjà assez mal pris la dernière fois à Imola pour qu'elle ne retente l'expérience. Elle n'aimait pas lui mentir, mais elle se sentait obligée de le faire quand cela concernait Charles.

- Vas y entre.

                  Elle pénétra avec le sac de nourriture qu'elle avait récupérer avant de le rejoindre. Ils mangèrent devant une série et discutaient par la même occasion. Ce sont ces moments de complicités qui commençaient à manquer à la jeune femme. Elle ne les avait pus, ou du moins plus autant qu'avant, avec son copain et cela la rendait nostalgique des débuts.

- Tu vas bien ?

                   Elle reposa son regard sur le monégasque et sourit automatiquement.

- Pourquoi tu souris comme ça ?

- Parce que je suis bien là.

                    La jeune femme rougit violemment. Il n'avait pas le droit d'agir et de parler comme ça. C'était mauvais. Il sentit son malaise et changea aussitôt de discussion. Il évitait désormais de la regarder trop longtemps, trop apeuré de ne plus avoir autant de contrôle face à l'attirance qu'il avait pour elle. Esmée restait dans ce déni, mais pas lui, plus maintenant.

A contre sensOù les histoires vivent. Découvrez maintenant