12 : Immersion totale

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Je pars de la classe. J'ai l'impression d'avoir un poids sur les épaules. Comme si quelqu'un m'enfonçait sous l'eau de force. 

L'ambiance est macabre. On m'ammène dans le bureau de Mr.Bens. J'entre et voit mon frère Jay. Il a trois ans de plus que moi et fais ses études à Harvard au Usa. Quesqu'il fait là ? 

- JAYYYY ! Je souris en me jetant dans ses bras. 

- Comment ça va princesse? Me dit il en ébouriffant mes cheveux. 

Je lui souris affirmativement et Mr. Bens nous invite à nous assoir. 

- Au vu de la situation, vous allez rentrer chez vous pour quelques jours.

- Quelle situation ? Je demande, intrigué. 

- Je t'expliquerais, me dit Jay en me prenant la main. 

J'hoche la tête affirmativement. Le poids, qui s'était envolé quand j'ai aperçu Jay vient de me retomber dessus. Quelque chose de grave est arrivé. Je le sais. 

Je suis septique. Premièrement, pourquoi ce n'est pas mon père qui est venu ? Deuxièmement, pourquoi Jay s'est t'il déplacé ? 

- Fais tes affaires, je t'attends dans le hall. Me dit Jay, avec un sourire bienveillant. 

- Mes futures condoléances. Me glisse Sam quand je passe devant lui. 

Je me retourne brusquement. 

- De quoi tu parles ?? Je crache. 

Josh émet un rire nerveux. 

- La propre fille même pas au courant... 

- De quoi tu parles ? Je réitère. 

- L'accident de ton père enfin, me dit Josh, sourire au lèvres, t'est pas au courant ? Ça fait la une des journaux : Dave Winston, accident de voiture. La piste criminelle est retenue. Si il meurt, tu verra ce que ça fais.  Dit il d'un ton mauvais en m'envoyant un journal que j'attrape au vol. 

Je parcours d'article des yeux, ça dit que mon père est dans le coma. Je sens les larmes monter à mes yeux. Je lève la tête et je vois Josh me sourire niaisement. 

- Tu veux bien me rendre mon journal ? Je ne voudrait pas que tu le salisse de tes mains impures. 

Je sors du pensionnat avec un sourire crispé. Les autres, sortis pour la pause du midi me regardent bizarrement. Ils m'observent comme un animal en pâture. 

Jay appelle un taxi et je monte sur la banquette arrière à côté de lui. 

- Papa a eu un accident. Je dis gravement.

- Que...Comment tu sais ça toi ? Me dit il surpris. 

- On me l'a dit. 

Il soupire avant d'ajouter :

- Je ne voulais pas que les autres te charrie avec ça...

- Il va bien ? Je demande doucement. 

- Il est dans le coma, mais les médecins disent qu'il va s'en sortir. 

- Pourquoi tu me l'as pas dis dés le début ? Je demande, irrité. 

- Je ne voulait pas te choquer ou même...

- C'est mon père Jay, je suis autant digne que toi de savoir ce qu'il lui ai arrivé. 

- Je ne voulait pas te le dire devant le proviseur, j'avais un peu peur de ta réaction...

J'hoche la tête. J'essuie les larmes en regardant un passant dehors promener son chien sous la pluie. 

Il pleut des cordes. J'ai l'impression de me déplacer avec un nuage gris au dessus de ma tête en permanence. Ou pire, un orage. 

Quand un problème se règle, on en trouve deux nouveaux. C'est comme les cheveux blanc, on en arrache un et il en repousse dix. 

 Le taxi s'arrête devant l'hôpital. Je sors la première et entre dans le hall, Jay sur mes talons. 

- Chambre 211, 3ème étage. Nous dit l'hôtesse d'accueil. 

On prend l'ascenseur et on avance dans le couloir à pas feutrés. J'ai l'impression que mon père est suspendu sur le fil de la mort. 

Notre père est là, derrière une vitre de verre. Il semble endormi, il garde une cicatrice visible de l'accident sur son front, à travers la couverture qui le recouvre jusqu'au coup, son ventre se soulève et s'aplati anormalement. Il a une perfusion à son bras et respire avec l'aide d'une machine. Il semble dans une transe, dans un autre monde à travers sa bulle de verre.  

- Vous êtes la famille de Mr.Winston ? Nous dit une voix, derrière nous. 

Alors que je reste penché sur la vitre de verre, Jay se retourne et répond affirmativement. 

- Il va s'en sortir, ne vous inquiétez pas.Les docteurs ne sont absolument pas inquiet, depuis hier déjà, il a commencé à donner des signes de potentiel réveil.  

Je souris, il va s'en sortir. Une partie de moi aimerait être à sa place. 

Coupé de tout contact avec le monde, ne plus rien entendre. Ne plus pouvoir penser, être en paix. 

Peut être que je ne supporte plus les moqueries. Peut être que je ne veux plus tout simplement vivre. 



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