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68 : Retrouvailles

C'est tout ce que je me rappelle, je suppose que mon père à du me trouver et appeler les urgences. 

Je regarde autour de moi. Mon père et Jay parlent avec les médecins derrière la vitre. Ça fait quelques minutes qu'ils sont là. Je n'entends pas ce qu'ils disent mais ça semble assez intéressant vu le regard de mon père, qui plisse les yeux et qui sourit. 

Si ils pensent que j'ai envie de les voir...

Jay entre et me regarde. Il porte un sweat-shirt gris et un jean bleu, et arbore un sourire de soulagement quand il me voit. Puis me prend dans ses bras.

- Tu m'as fait très peur Kim...

Je le serre moi aussi dans mes bras en pleurant, le sentiment de solitude en moi disparait petit à petit. Il me regarde et me sourit, puis m'ébouriffe affectueusement les cheveux. 

- Papa finit de parler avec les médecins et il arrive. Me dit il sur un ton rassurant. 

J'hoche la tête, la dernière fois que j'ai vu mon père il ne m'a pas dit des compliments. Je crois que j'ai besoin de lui. C'est mon père, je ne peux pas l'abandonner. Je l'aime tellement. 

- Kim ! Me dit il en entrant. Ma chérie ! Comment vas tu ? Tu nous a fait très peur à Jay et à moi. 

Il me serre dans mes bras et je souris. Je me sens à nouveau protégé, chérie et aimé. J'ai toujours eu besoin de cet amour masculin. Que ce soit fraternel, amoureux ou paternel. 

- Tu es toute maigre, me dit Jay en passant une main sur mes hanches. Il fallait nous dire que ça n'allait pas. On aurait été là pour toi. 

Je ne sais pas quoi répondre, je suis à la fois gêné et heureuse. 

- Je sais..je dis avec un sourire gêné....désolé. 

Mon père me lance un sourire bienveillant avant de m'annoncer : 

- Le médecin a dit que tu pouvais sortir dans deux jours environs. 

Je le remercie et pense à demain. Je vais sans doute retourner à Standhill. Encore. Encore. Et encore. 

Je hais Standhill.

- Ma chérie, tu vas voir ça va aller...me dit mon père en me souriant. 

Jay et mon père partent une demi heure après. Je me retrouve seule. Seule avec mon suicide, ma poche d'oxygène, et ma morfine. 

Ça me fait bizarre de me dire que je suis ici, que j'en suis arrivé là. Mais tant d'éléments faisaient que je me sentais mal, tant d'éléments faisaient que j'avais envie de me tuer. 

Ma famille qui me laissait, le harcèlement que je subissait, mes viols répétés, le décès de ma mère, Josh qui me quitte...

Je n'en pouvais plus. J'était totalement immergé. La tête sous l'eau, sans aucun oxygène pour respirer. 

Alors je me suis noyé. 

Puis je suis remonté à la surface malgré moi. Et c'est comme ça que je suis atterri dans cet hôpital. 

La porte s'ouvre et découvre Hap', un bouquet de fleurs à la main. 

- Kim !! Me dit elle en courant vers moi pour m'embrasser. Tiens, pour toi ! 

- Merci. Je répond en souriant. 

- Comment tu te sens ? 

- Mal. Ma famille est passé et m'a un peu remonté le moral. 

- Kim, kim...il est important que tu sois bien dans ta peau pour être bien dans ta vie tu sais.

- Oui, je sais. Un psychologue est passé ce matin et me l'a répété toute la séance. 

Elle éclate de rire et commence à me parler des psy et de quelques anecdotes marrantes qu'elle a vécue. On rit toutes les deux pendant une bonne heure et ça me fait un bien fou. 

Rire,  réflexe à une émotion plaisante, qui se manifeste par un enchaînement de petites expirations saccadées accompagné d'une vocalisation inarticulée plus ou moins bruyante, et par une expression faciale associée à cette émotion.

Merci Wikipédia. 

J'aime rire. J'adore rire.