22 : Au sommet du château

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🎵 Stan, Eminem 

Dans cette tour, c'est comme si j'échappais à ma vie, comme si je rêvais. Ou que j'étais dans une sorte de transe. L'ameublement  est entièrement blanc et la vue est majestueuse. Depuis petite, c'est mon endroit à moi. 

Quand je suis triste, ça m'arrive de me venir ici. 

Ça fait cliché Kim. 

Ouais je sais, mais c'est la réalité. 

Comme pour échapper à ta vie 

Je m'assois en tailleur sur les coussins de la balancelle. Je soupire. 

Mauvais choix sur mauvais choix. 

Je me lève et fais les cent pas. 

J'ai cette envie, déchainée de hurler. De me couper pour voir combien ça saigne, de sentir le sang couler sur mes bras, comme leurs insultent qui coulent de leurs bouches. De me balancer par dessus le balcon, de sauter. Sauter dans le vide. 

Sauter dans le vide, commettre l'irréparable. 

Des sanglots s'échappent de ma bouche, une monté d'adrénaline me fait prendre un ciseaux et je trace de longs traits sur mes bras. Ça saigne, beaucoup. 

Et je suis satisfaite. 

Satisfaite ? Kim tu perd la tête, tu deviens folle. 

Je ne suis pas folle, ni malade. Juste brisée.

Je redouble de sanglot, je respire profondément, en regardant le sang qui gicle partout. Je jette mon ciseau par dessus le balcon. 

Plus jamais. 

Puis, je sens deux bras musclés m'encercler la taille et un torse qui se colle à mon dos, puis un menton qui se pose sur mon crâne. Je sens les deux bras se refermer sur mon ventre et ma poitrine, mais sans les toucher. Je sens une impression de chaleur partout dans mon corps. 

Au début je me débat, en continuant de pleurer. Et une odeur boisée et ambré vint se glisser dans mes narines. 

Le bleu de Chanel. 

Je relâche mes muscles et me laisse faire. La sensation me fait du bien et soulève en moi un apaisement immédiat. Il passe une main sur ma joue et m'essuie une larme qui coule, puis la baisse vers mes bras pour constater l'ampleur des dégâts. On reste pendant quelques minutes comme ça, enlacés alors qu'on se sauterait à la gorge en temps normal. 

Puis il rompt le contact, je me retourne et croise ce regard vert marais. 

- Tiens, je dis, innocemment, en lui tendant sa chemise. Merci de me l'avoir prêté. 

- Pourquoi tu fais ça ? Me demande t'il d'une voix rauque. 

Je baisse les yeux. Sa question est parfaitement justifié, n'importe quelle personne qui me verrais peut penser que je suis folle, que j'en fait trop. Que je me fais souffrir...pour rien. 

Mais c'est ce rien qui m'empêche de vivre

C'est ce rien qui m'empêche de respirer, de penser, d'aimer. 

Tu es folle Kim, malade. 

- Répond moi. M'ordonne t'il, je veux savoir pourquoi tu te fais du mal comme ça. 

- Pourquoi ? Je demande du tac au tac. 

Un sourire se dessine sur ton visage. 

- Pour pouvoir t'en faire encore plus. Ta descentes aux enfers ne fait que commencer, Kimberly. 



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