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J'observe Whitley d'un œil sceptique, ma responsable de service, une magnifique afro d'une quarantaine d'années, oscille lentement de droite à gauche sur son fauteuil de bureau, me rendant la politesse d'un air impassible.
Puis, ses mouvements cessent, un sourire attendri s'épanouit lentement sur ses lèvres, et de son habituelle douce voix, elle me dit :
Whitley - Je suis réellement triste que tu partes, voilà des semaines que je croise les doigts afin de t'entendre m'annoncer que tu souhaites rester parmi nous. Je crois même en avoir choper de l'arthrose!
Elle éclate d'un rire léger, alors que je souffle de soulagement. Les cinq dernières minutes qui viennent de s'écouler m'ont mis le doute face à son comportement inhabituellement froid à mon égard.
Whitley est une femme d'un naturel chaleureux, qui n'a eu de cesse de tout mettre en œuvre afin que je me sente à l'aise chez Price Editions, et ce, dès mon arrivée il y a dix-huit mois. Et bien que j'ai souvent répété mon désir de rentrer chez moi lorsque mon contrat arriverait à son terme, elle n'avait visiblement pas perdu espoir de me voir rester et intégrer définitivement le service traduction qu'elle dirige d'une main de fer dans un gant de velours.
Je m'apprête à m'excuser pour ce temps perdu à espérer vainement ainsi que pour la gêne occasionnée à ses pauvres articulations, mais elle me coupe l'herbe sous le pied :
Whitley - Je sais que ta Géorgie natale te manque et je le comprends tout à fait, je sais également que Monsieur Price est ravi de bientôt te retrouver. Avant toi, il n'a proposé qu'un seul poste après un stage de fin d'études, et c'était à moi.
Marley - Vraiment?
Whitley - Vraiment.
Marley - J'ai conscience de ma chance d'avoir eu une telle opportunité, cependant, je n'ai jamais caché avoir accepter la proposition de Monsieur Price uniquement dans le but d'intégrer l'agence de Savannah. Ne te méprends pas Whitley, j'ai adoré travailler avec toi, et je ne te remercierai jamais assez pour ton accueil si chaleureux.
Whitley - J'ai apprécié ta présence dans mon service, et évidemment, ton travail. Je me rassérène en me rappelant qu'on se verra tout de même au colloque annuel de l'entreprise et celui de cette année aura lieu chez toi, tu pourras me faire visiter!
Marley - Ce sera avec plaisir. Je vais te laisser, je dois encore récupérer mes affaires pour libérer la place, la nouvelle stagiaire arrive dans une heure, et puis, je sais que tu as une visioconférence.
Whitley - On pourrait se retrouver au Lounge ce soir, boire un dernier pot avant ton départ?
Marley - Ça me plairait beaucoup oui.
Whitley - Alors on se dit vingt-et-une heures?
Marley - Vingt-et-une heures.
Whitley - J'appelle pour réserver une table.Sur un clin d'œil de sa part, je sors de son bureau et rejoins mon poste de travail dans l'open-space. Mon carton, que j'ai préparé hier à la fin de ma dernière journée de travail, attend sagement sur mon bureau, mes deux collègues gribouillant dessus.
Marley - Mais qu'est-ce que vous faîtes?
Aussitôt, ils se tournent vers moi, chacun un marqueur d'une couleur différente à la main, et un air loin d'être innocent scotché au visage.
Nicholas - Souvenirs, on ne veut pas que tu nous oublies.
Marley - En dessinant un dindon?
Nicholas - Mais noooon souricette, c'est une licorne!
Marley - Pauvre d'elle! Et c'est quoi ce truc? Non? Qui a osé?
Kathlyne - Oui c'est un pénis. Message subliminal afin que tu n'oublies pas ce que tu dois absolument faire en arrivant chez toi.Si nous étions dans un cartoon, des dizaines de points d'interrogation voltigeraient autour de moi.
Kathlyne - Mais enfin Marley! Réfléchis un peu! De quel sexy biker t'es-tu languis pendant dix-huit mois?
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The Erebe's Sons MC Tome 1 - Ewen
General FictionCertains tentent de déplacer des montagnes, d'autres de décrocher la lune. Et vous? Que seriez-vous prêts à faire par amour? Certains passages de cette histoire ne conviennent pas au jeune lectorat, y figurent des scènes de violence et de sexe expli...