The Erebe's Sons MC Tome 1 - Ewen

Chapter I - EWEN

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Bon de commande à la main, je coche chacune des caisses énumérées par le livreur, tandis que les deux branleurs de prospects les stockent dans la réserve au fur et à mesure.

Jonathan - Mon père m'a demandé de voir avec toi si on doit prévoir la même livraison pour la semaine prochaine.
Ewen - Non, j'ai prévu plus large pour le festival de samedi.
En revanche, si tout se passe bien, il y aura encore une grosse commande le mois prochain.
Jonathan - Je prends note. Bon, pour les bouteilles c'est listé, de ton côté?
Ewen - Tout est ok.
Jonathan - Maintenant les fûts, un Black Isle*, un Caledonian*, un Maclay*, un Dragonhead* et un Orkney*.
Ewen - Parfait. Files-moi un coup de main, ça ne te fera pas de mal de faire travailler un peu tes biceps.

Après avoir rangé les fûts à leur place, je rejoins le bar en compagnie de Jonathan afin de lui servir un café. Lorsque j'entre dans la salle, Graham et Callum sont installés à la table réservée aux membres du Club, une mousse devant eux.

Jonathan - Sacha n'est pas là?
Ewen - Elle ne commence que dans deux heures. Un problème?
Jonathan - Il n'y a jamais de problème avec Sacha.

Il dit vrai. Depuis que je l'ai embauchée comme cheffe de salle, il n'y a jamais eu le moindre couac durant le service. Sérieuse dans son travail et toujours ponctuelle, elle est aimable avec les clients, remonte les bretelles des serveuses avec tact, et surtout, faisant partie de la famille, pas de minauderies intempestives avec les frères.

Après avoir bosser pendant trois ans dans un complexe hôtelier de Savannah, il y a quelques mois, Sacha a rendu son tablier, suite à un énième geste déplacé de son responsable.
C'est donc tout naturellement que je lui ai proposé le job, et je n'ai jamais regretté cette décision.

Jonathan - J'ai entendu dire que Marley revenait bientôt.

Marley.

Son seul prénom fait monter ma température corporelle.

J'aimerai pouvoir dire avec certitude, si et quand elle revient, malheureusement, ces derniers mois, nous n'avons jonglé qu'avec des messages par-ci par-là.
Les semaines qui ont suivi son départ, nos échanges téléphoniques étaient nombreux, puis au fil du temps, ils se sont espacés, pour finalement devenir rares et se transformer en simples messages.
Dix-huit mois, c'est long, surtout quand l'un est à New York et l'autre à Darien, et ce n'est pas un simple baiser la veille de son départ qui pouvait changer la donne.
Savoir qu'elle partait à huit cent soixante miles m'a fait réaliser à quel point elle comptait pour moi, mais poser mes cartes à quelques heures de son départ n'était peut-être pas la solution adéquate.
Avant qu'elle parte, nous ne nous sommes rien promis, elle devait vivre cette expérience libre de toute contrainte, quant à moi, vivre dans un club de bikers où rôdent sans cesse des chattes accueillantes, je n'aurais pas tenu deux semaines avant de merder.
Mais encore aujourd'hui, je me demande si ce baiser n'était pas une vaine et égoïste tentative de la faire rester.

Jonathan tapote sa main contre le comptoir, me sortant ainsi de mes pensées.

Jonathan - Bon, je dois y aller, mes livraisons sont loin d'être finies, et puis je dois repasser par l'entrepôt.
Ewen - Ok, bon courage Jo, tu passes samedi?
Jonathan - Sûrement, quel habitant de cette ville louperait La Bénédiction de la flotte?

Je ricane à cette phrase, il est vrai que les locaux ne louperaient jamais ça. Darien est une petite ville et chaque événement est partagé avec l'ensemble de la communauté. Ici, tout le monde se connait, même si les rues, les sites historiques et les hôtels sont sans cesse surchargés, le tourisme en est la cause. Toute l'année.