The Erebe's Sons MC Tome 1 - Ewen

Chapter V - EWEN

🥀

Tu as fait ton chemin, je te demande juste de me laisser faire le mien.

Ce n'est jamais ce qu'on croit, parce que la plupart du temps, c'est bien pire.

Dans un sens, elle a raison.

Il y a beaucoup de choses que j'aurais pu, dû, faire différemment.
La liste est tellement longue, mais surtout non exhaustive, que ça me prendrait des heures de la rédiger.

Les "et si" affluent constamment dans ma boite crânienne, même si je sais que ça ne changera rien à notre situation actuelle.

Et si?

Et si, il y a dix ans, quand j'ai vu cet abruti de Kevin mettre sa langue dans sa bouche, j'avais réalisé que ma colère n'avait rien de celle d'un "frère" surprotecteur, mais bien celle d'un homme amoureux et jaloux...

Et si, plutôt que de sauter sur tout ce qui bougeait quand les hormones ont pris mon corps d'assaut, j'avais regardé plus loin que les bouches grandes ouvertes des brebis...

Et si, ce fameux soir, je ne l'avais pas laisser en plan pour me taper l'une d'entre elles...

Et si je lui avais demandé de rester...

Et si je lui avais rendu visite à New York...

Et si j'étais parti avec elle...

Et si, et si, et si...

Rien. Absolument rien ne change.

La voir me repousser m'a fait du mal, mais finalement, ce n'est rien comparé à ce que je lui ai fait subir toutes ces années.

Je sais que Marley n'a jamais eu de relations suivies, que ce soit au lycée ou à l'université, ce n'était que des flirts sans importance. Même si de mon coté, il n'y avait pas plus d'importance dans celles que j'entretenais, elle m'a tout de même vu avec une pelletée de nanas accrochées à moi comme des moules à leurs rochers.
Alors, si ce que Leroy m'a dit tout à l'heure est vrai, qu'elle m'aime depuis toujours, ça signifie que je la fais souffrir depuis autant de temps.

Je me rappelle ce soir-là, lorsqu'elle a tapé à ma porte alors que j'étais en pleine action avec Jody, malgré la colère qui sortait par tous les pores de sa peau, la douleur dans son regard aurait pu me foutre à genoux.
J'ai essayé de la retenir, mais le temps que j'enfile un futal et que je descende, elle quittait déjà le club house.

Rien n'était prémédité, j'étais prêt pour aller grignoter au Waterfront Park comme prévu, lorsque Jody m'a alpagué dans le couloir et puis une chose en entraînant une autre, on a fini à poil.

Lorsque je suis remonté dans ma piaule, Jody était toujours là, nue, étalée sur mon lit, attendant que je finisse ce que j'avais commencé. Seulement, l'envie m'avait déserté, la miss s'est vexée et a fait une réflexion sur la pauvre petite Marley dont je venais de briser le cœur.

Après ça, j'ai vrillé.

Ses paroles m'ont mis en colère, son comportement m'a mis en colère, alors je l'ai dégagée de ma chambre, puis du club. Et seulement là, la réalité m'a sauté aux yeux : cette colère m'était destinée, et mon cœur était tout aussi brisé que celui de ma puce.

Puis le silence qu'elle m'a imposé, mon incapacité à me rendre à Savannah pour étaler carte sur table à cause des missions pour le Club, et enfin, l'annonce de son départ.

Et même là, j'ai encore merdé, parce que ne rien lui promettre était surtout une façon de ne pas m'engager, de continuer à vivre sans compromis, sans parole de fidélité à tenir.