LE TERRIER

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LE TERRIER

Harry n'aurait jamais imaginé que les cauchemars auraient toujours été aussi violents après la mort de Voldemort. Pourtant, chaque nuit il se réveille encore, couvert de sueur, la respiration courte et sous les ronflements de Ron.

— Ça va, mon vieux ?

— Ouais, tout va bien.

Mais Ron allume la lampe de chevet et se redresse dans son lit. Ses yeux peinent encore à s'ouvrir alors qu'il se dégage des couvertures et jette un œil par la fenêtre. Le soleil n'a pas encore pointé le bout de son nez mais sa faible lueur éclaire déjà le ciel. Les nuages à l'horizon annoncent un temps parfait pour une partie de Quidditch.

— On va voler ? Demande Ron en se tournant vers lui.

Harry revoit encore le sang, les morts et cette poussière ; cette poussière si dense qui l'empêche de respirer et d'y voir clair. Ron ouvre la fenêtre et l'air frais s'engouffre dans la chambre, emportant la poussière avec elle. Dans la chambre d'à côté, ils entendent les ronflements de Theodore et Blaise qui dorment encore profondément.

Harry jette un coup d'œil à l'éclair de feu qui repose à côté du Nimbus 2001 dans le coin de la chambre. Ron s'est acheté un nouveau balai après la guerre, mais Harry s'est promis de lui en offrir un encore plus beau encore que le sien. Il finit par hocher la tête parce qu'il ne connaît aucun autre remède à son désespoir, c'est juste avant que le visage de Ginny n'apparaisse dans son esprit.

— D'accord, allons-y.

Ils s'envolent tous les deux par la fenêtre de la chambre, toujours dans leurs pyjamas multicolores tricotés par Mrs Weasley. Il n'y a presque pas de vent mais l'air ne s'est pas encore réchauffé et leurs joues prennent vite une jolie couleur rosée. Ron détache ses bras du balai, les écarte en grand lorsqu'ils survolent les champs. Harry se dit que jamais rien ne pourra être aussi bon que ça, aussi bon que le Quidditch et aussi bon que la sensation de voler.

Son regard est attiré par quelque chose, deux formes qui se distinguent du reste du paysage, au bout du chemin menant au Terrier. Ron a déjà piqué vers le bas. Serait-ce des Mangemorts ? Des partisans de Voldemort venant les attaquer ? Des représentants du Ministère venus les arrêter ? Mais à mesure qu'il se rapproche du sol, Harry distingue les valises, une chevelure blonde et une brune, des doigts entrelacés.

Ron laisse presque le balais s'échouer par terre avant de se jeter dans les bras d'Hermione et Harry les rejoint quelques secondes plus tard. Hermione éclate de rire, étouffée par leurs bras mais elle se laisse aller avec plaisir.

— Les garçons ! Je ne me suis absentée que deux jours !

— On sait Hermione mais...

— Ça va, vous m'avez manqué aussi.

Ron la serre une nouvelle fois dans ses bras avant de jeter un regard vers Draco.

— Comment vous allez ? Demande Harry en serrant la main du Serpentard.

— Draco va faire une crise cardiaque, je crois.

— Non je... proteste Draco mais les mots ne franchissent pas la barrière de ses lèvres.

— Tout le monde dort encore, indique Ron.

— Je sais, je suis désolée d'arriver aussi tôt. J'avais vraiment envie de...

Harry hoche la tête. Il comprend, il ressent la même chose pour le Terrier : l'impression d'être à la maison parce que cet endroit est toujours plein de monde, de vie et de bruit.

La pluie et le beau temps [dramione]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant