COMME UN MIROIR BRISÉ

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COMME UN MIROIR BRISÉ

Scorpius est le dernier à descendre du Poudlard Express et Hermione se demande s'il est vraiment si pressé que ça de rentrer au Manoir. Hermione avait bien évidemment parler avec McGonagall de son projet mais la professeur avait conclu leur discussion par cette unique phrase :

— C'est votre fils, vous faites ce que bon vous semble. Tant que le cours du temps n'est pas altéré, bien-sûr.

Hermione aurait aimé lui répondre que c'était un peu tard pour ça. Mais les lèvres de Draco forment de nouveau un fin sourire quand Scorpius se dirige vers eux et Hermione sent son cœur battre dans sa poitrine. Il traîne derrière lui une valise pleine à craquer de vêtements et d'autres objets. Apparement, McGonagall avait avancé le nécessaire d'argent pour lui permettre de se créer une garde-robe provisoire. Somme qu'Hermione s'était empressée de rembourser quand elle l'avait découvert.

— On rentre à la maison ? Demande Scorpius en s'arrêtant à leur hauteur, un sourire rayonnant sur son visage.

Le reste de leurs amis se sont déjà éclipsés. Hermione veut être sûre que personne ne pourra les voir avant de transplaner tous les trois. Elle leur fait un signe de la tête pour qu'ils la suive dans un coin plus reculé. Elle tend finalement son bras et Scorpius s'y accroche sans attendre.

— À trois. Un, deux,

Mais Draco pose une main sur son avant-bras. Elle lève sur lui un regard dubitatif. Il vaudrait mieux se dépêcher avant que d'autres personnes ne circulent la ou ils se sont cachés. Soudain, elle a peur qu'il ai changé d'avis, qu'elle ai mal interprété tous les signes qu'elle a cru voir.

— Je m'en charge, répond simplement Draco.

Sa voix est rauque, cassée. Il n'a pas du prononcer plus de dix mots aujourd'hui. Scorpius change de position et pose une main sur l'épaule de son père, l'autre fermement serrée autour de la poignée de sa valise.

Hermione s'apprête à poser une main sur son avant-bras, mais Draco ouvre les doigts et la brune glisse sa main à l'intérieur. Elle se sent rougir à ce simple contact alors même que ce n'est pas la première fois qu'elle lui tient la main. Mais cette fois, ils retournent au Manoir et alors que cela devrait lui donner la chair de poule, elle sent un bien-être sensationnel se répandre à l'intérieur d'elle-même.

Draco se concentre sur le Manoir et la seconde d'après, ils sont tous les trois aspirés par le vide. Leurs pieds frôlent soudainement l'herbe fraîche qui bordent la clôture du domaine. Hermione inspire l'odeur. Plus loin, derrière eux, se trouve le village rempli de maisons si minuscules qu'on croirait qu'elles sont celles de poupées. Scorpius s'empresse d'ouvrir le portail.

Il franchit la barrière mais semble intrigué par le fait qu'il manque bien des choses à ce Manoir du passé qu'il n'a jamais connu pour qu'il ressemble à sa maison. Les bancs en bois du jardin, les arbres, la fontaine, le kiosque, tous ces éléments manquent au décor. Draco attrape la valise que Scorpius a laissé derrière lui et fait un pas en avant.

Hermione sourit encore. Elle a bien l'intention, comme elle s'est vue faire dans ses rêves, de rendre sa vie à cette maison désormais si vide et froide. Effacer les traces de la guerre, du passage de Voldemort et des Mangemorts. Draco franchit lui aussi le portail.

— Tu viens, maman ? S'exclame Scorpius en s'arrêtant au milieu de l'allée.

Hermione hoche la tête et s'avance elle aussi en empoignant son sac. Elle fait un pas, puis deux, puis trois et se heurte violemment à une barrière invisible qui lui fait faire le même chemin en sens inverse. Scorpius s'arrête de rire et Draco lâche soudain ce qu'il a dans les mains pour faire demi-tour.

La pluie et le beau temps [dramione]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant