GINNY WEASLEY : CROQUEUSE DE DIAMANT

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GINNY WEALSEY : CROQUEUSE DE DIAMANT

Ginny inspire une fois, deux fois, trois fois et pose un pied dans le parc de Poudlard, pour la première fois depuis son retour à l'école. Elle se réapproprie les lieux, petit à petit, comme une enfant qui découvre le monde pour la première fois. Elle jette un œil vers le groupe de Serpentard de troisième année qui joue à a un jeu qu'elle ne connaît même pas. Elle a l'impression d'être complètement déconnectée de la réalité. Elle est heureuse que tous ses autres amis soient sortis a Pré-Au-Lard. Elle, elle a prétexté être malade, juste pour ne pas être dérangée.

Elle fait un pas, puis deux, puis trois, sent l'herbe frôler ses chevilles nues et elle frisonne. Le mois de janvier est particulièrement rude cette année, elle se demande si c'est une coïncidence. Si même le temps ne se montre pas capricieux après ce qu'il s'est passé l'année précédente. Il n'a pas neigé cet hiver, la neige est une chose bien trop belle pour pointer le bout de son nez après la guerre.

Elle fait encore un pas, encore un autre, et garde son regard rivé droit devant elle. Elle ne peut pas regarder le sol, elle se rappelle exactement chaque position de chaque corps qui s'y trouvait le 2 mai 1998. Si elle jette les yeux par terre, elle pourrait vomir, alors elle marche toujours plus loin. Elle dépasse la cabane de Hagrid, son champ de citrouille, le Lac Noir, le terrain de quidditch. Elle fait le tour du château en entier, elle ne sait même pas combien de temps elle met pour faire cet exploit. Peut-être une heure, peut-être deux.

Il fait si froid que son nez coule, ses doigts sont rouges, ses orteils gelés et elle tremble de tous ses membres mais elle continue de marcher. Jusqu'à ce que son regard soit attiré par quelque chose, sur sa droite. Elle s'arrête alors qu'elle longe la Forêt Interdite et une ombre se faufile entre les arbres. Son premier réflexe est de sortir sa baguette et de la pointer dans la direction. Mais quand les souvenirs envahissent sa tête, elle tremble tellement qu'elle se sait incapable de lancer un sort.

La chose bouge de nouveau. La Forêt Interdite semble encore plus inaccessible avec cette brume blanche qui glisse entre les arbres. Est-ce un Mangemort ? Voldemort ? Un fantôme ? Fred ? Elle se secoue la tête. Elle doit être en train de devenir folle. Elle baisse progressivement sa baguette, le cœur battant la chamade, et avance doucement pour s'enfoncer dans la forêt. Cela fait longtemps qu'elle n'a plus peur. S'il devait lui arriver quelque chose, elle ne ressentirait rien si ce n'est de la peine pour tous ceux qu'elle laisserait derrière elle, mais à quoi bon quand les jours se ressemblent tous ?

Une branche craque sous son pied et elle se crispe toute entière. Elle fait un nouveau pas et elle se dit qu'elle aurait du retourner au château pour demander de l'aide. La baguette toujours en main, elle plisse les yeux pour voir à travers le brouillard. C'est à cet instant que pierres noires brillent dans la blancheur de la brume. Elle s'arrête de respirer. Non, ce ne sont pas des pierres, ce sont des pupilles. Le souffle de la chose se distingue par la buée qui s'échappe de sa bouche. Ginny se demande de quel genre de créature il s'agit.

Elle entend de nouvelles branches craquer quand la créature fait un pas dans sa direction et les pupilles deviennent plus brillantes encore. Elle n'a plus peur. Elle ne saurait dire pourquoi cet animal lui inspire confiance, ni pourquoi sa simple présence semble faire ralentir les battements de son cœur. Elle remet prudemment sa baguette dans sa poche et lève les mains en l'air. Elle espère que ce n'est pas un hippogriffe qu'elle a face à elle.

La créature n'avance plus, elle jauge Ginny du regard et après quelques secondes qui lui paraissent des heures, les diamants noirs disparaissent dans le blanc.

— Non, attends ! S'exclame Ginny en se lançant à sa suite.

Elle ne sait pas où elle va, elle ne voit rien, mais elle s'en fiche, elle a besoin de savoir de quoi il s'agit. Elle suit son ami au bruit de ses pas sur le sol et manque de trébucher contre les racines d'un arbre. Elle se raccroche de justesse au tronc et reprend sa course. Les bruits de pas se font moins réguliers, plus lointains.

La pluie et le beau temps [dramione]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant