Au cœur du continent d'Allevard, alors que des corps sans vie éveillent l'inquiétude et que les ombres de l'horreur grandissent, la légende terrifiante du Siphonneur émerge. Hawke, éminent commandant de la République avancée de Storm, est chargé de...
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Black Wall, Zone Zéro, 12 : 08
Zone Zéro, cité d'écume, cartel des coupe-jarrets... autant de noms attribués aux bidonvilles de la capitale. Si la surface était réputée pour sa chaleur, la Zone Zéro incarnait une véritable fournaise.
Les bas quartiers constituaient un authentique monde souterrain. Ils baignaient dans un panorama nocturne, éclairés par son écosystème rougeoyant de flammes. De même que par des myriades de cristaux phosphorescents incrustés dans les parois rocheuses, des cascades et des giclées de laves échelonnées çà et là. Les constructions disparates demeuraient une énigme, avec une promiscuité de bâtisses étroites et entassées. La voûte était hérissée de stalactites par milliers.
Une pollution multiforme provoquait la coloration des eaux. Elle libérait ainsi des gaz pestilentiels, bien plus infernaux qu'à la surface. L'atmosphère empestait le soufre dégagé par le volcan.
Au milieu de ce décor, les trois Allevardiens faisaient route vers le logis du dénommé Barboss. À mesure qu'ils se déplaçaient sur les innombrables ponts suspendus, les Stormites ne restèrent pas indifférents devant le tableau présenté sous leurs yeux. Deux termes résumaient l'état actuel de ces lieux : la chienlit sur le plan urbanistique et l'anarchie du point de vue comportemental. Le tintamarre ambiant renforçait cette notoriété. À commencer par cette Drënienne furieuse, poursuivant son amant infidèle à coup de jurons et de tirs à silex. Le couple les devança sans leur prêter la moindre attention. Sans compter le batifolage d'enfants qui couraient le long des ponts. Leurs cris guillerets résonnaient de toute part.
― Pfiou ! Cet endroit, on aurait dit les portes de la mort, s'exclama Ezelynn, en essuyant son front humide d'un revers de bras.
― Un lieu de damnation, tu veux dire ! redéfinit Isaiah, frustré de transpirer sous son armure. On se croirait nager au cœur même du volcan.
Saiya, qui montrait le chemin, se pinça les lèvres pour réprimer ses envies de rire.
― Nous sommes arrivés.
À quelques mètres devant eux s'apercevait un taudis. Isaiah sentit d'un coup des présences dans les environs.
― Nous sommes observés.
― Ne vous en faites pas, rassura Saiya. Ce sont les gardes postés par Loctus pour surveiller la maison de Barboss.
Des lanternes, dressées au-dessus de chaque extrémité de la porte miteuse, illuminaient l'entrée. Ils atteignirent le seuil. La Warloïte frappa une succession de coups digne d'un code.
― Tu peux entrer, Saiya ! dit aussitôt l'homme de l'autre côté.
Ils pénétrèrent dans la maison. La lueur des bougies éclairait la pièce restreinte. Un nain à la barbe hirsute était attablé au coude d'un mur décrépi. Son visage buriné fixait son verre de rhum qu'il vida d'une goulée.
