Chapitre 17 ❇ Un temps pour souffler

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Black Wall, Forteresse, 10 : 15

Assise devant l'immense table de la bibliothèque, Saiya épluchait plusieurs ouvrages depuis la matinée. Elle parcourait les pages sans véritable direction, mais l'idée lui permettait d'échapper aux tonnes d'interrogations qui ne cessaient de croitre dans sa tête au fil des heures.

Épuisée, l'historienne se laissa tomber contre le dossier de son siège. Elle retira doucement sa paire de lunettes et frictionna ses paupières fatiguées. Une petite pause serait la bienvenue une fois la lecture du manuscrit en cours terminée.

― Qu'est-ce que tu lis ?

― HAAA !

Saiya sursauta violemment, prise de court. Sa concentration était telle qu'elle n'avait même pas remarqué l'arrivée d'Ahsan dans la pièce. Elle n'avait pas entendu ses pas se rapprocher, ni ressenti sa présence penchée au-dessus de son épaule, curieux de savoir l'objet de son attention.

― Tu m'as fait peur, souffla-t-elle, posant délicatement sa main sur sa poitrine pour apaiser les battements rapides de son cœur.

Ahsan se décala et s'assit au bord de la table, non sans lui adresser un sourire désolé.

― Désolé. Je ne voulais pas t'effrayer.

Saiya replaça soigneusement ses lunettes sur son nez, essayant de retrouver un semblant de calme.

― Ça va, mais... qu'est-ce que tu fais là ?

Un rictus narquois étira ses traits.

― Tu ne devrais pas être en train de profiter de tes fonctions de seigneur par intérim durant l'absence de Loctus ?

Le visage détendu du Drënien se crispa en une expression bougonne.

― Misère de charlatan ! Ne m'en parle pas. Loctus sait pourtant combien je déteste être sollicité de partout. Être sous les feux de la rampe lui convient bien mieux qu'à moi. Je préfère m'occuper des affaires dans l'ombre. J'ai profité d'un moment de liberté pour venir te faire un petit coucou. Je savais que je te trouverais à la bibliothèque. T'es toujours là à fouiner à cette heure.

La surprise se peignit sur le visage de la Warloïte face à la connaissance qu'Ahsan avait de ses habitudes quotidiennes, mais elle préféra ne rien mentionner. Ses yeux se posèrent sur le plateau de repas que venait d'apporter le pirate. Le sandwich aux arômes alléchants, le verre de jus exotique et l'assiette de fruits finement découpés semblaient délicieux.

― Tu es venu prendre ta pause repas à la bibliothèque ? s'enquit-elle.

Ahsan jeta un regard rapide au plateau sur la table avant de le pousser doucement vers l'historienne.

― C'est pour toi. Quand tu t'enfermes ici, t'as tendance à oublier de prendre ton déjeuner. J'ai pensé que je pourrais au moins te fournir de quoi commencer la journée.

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