Chapitre 24 ❇ N'hivran

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Black Wall, 12 : 20

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Black Wall, 12 : 20

Drën-Warnoff était en effervescence. Le jour tant attendu est enfin arrivé : la fête nationale de l'ivresse. Dans chaque recoin de la capitale, l'ambiance battait son plein. La Zone Zéro n'échappait pas aux festivités. Une multitude de drapeaux rouges flottaient au vent, tandis que des guirlandes de lanternes pendaient entre les constructions.

Au port, les galions et les imposants navires prenaient part à la journée de célébration. Les canons tonnaient et faisaient résonner leurs salves puissantes dans toute la ville. Les corsaires et les marins s'affairaient sur le pont, hissant les voiles ornées de motifs éclatants.

Les tavernes débordaient de vie et de liesse. Les natifs s'entassaient à l'intérieur, partageaient des éclats de rire et pitanchaient en levant leurs pintes et leurs verres en un toast à la liberté et à la camaraderie. Les serveuses, débordées mais souriantes, se hâtaient de satisfaire tout le monde. À chaque coin de regard, des tonneaux, des caisses d'alcool et des chopes remplies à ras-bords s'accumulaient en abondance.

Sur la Grande Place, c'était une véritable fourmilière de Drëniens joyeux qui se pressaient en tous sens. Les rires, les chants et les applaudissements s'élevaient dans l'air, accompagnés des mélodies entraînantes des bardes et de groupes de musiciens ambulants.

« Vive le N'hivran ! » s'égosillait de toute part.

Des étals colorés offraient une variété de mets succulents et de délices sucrés. Les arômes alléchants chatouillaient les narines des passants, les invitant à goûter les spécialités locales. La place était animée, créant une ambiance enivrante et festive.

Pourtant, malgré cette atmosphère entraînante, Saiya se sentait dépassée. Devant elle se tenaient deux Drëniens en pleine discussion, ou plutôt en pleine chamaillerie. Tous deux étaient déterminés à passer ce moment festif en sa compagnie, chacun affirmant être le meilleur choix pour elle.

— Laisse tomber, vielle bouse ! cracha l'un des candidats d'un ton menaçant. J'étais là en premier. C'est avec moi qu'elle sortira !

— Rêve toujours, sale rupus, riposta le second d'un regard haineux. C'est moi qu'elle choisira !

D'un sourire nerveux, Saiya leva les bras pour les apaiser, ses gestes empreints de douceur et de patience.

— S'il vous plaît, calmez-vous, tenta-t-elle de faire entendre raison aux deux Allevardiens.

La douceur et la beauté de Saiya agissaient parfois tel un aimant, attirant les regards, mais aussi des prétendants impétueux.

Les Drëniens continuèrent de saupoudrer leurs paroles de plaisantes invectives, prêts à en découdre pour gagner son cœur. Saiya baissa la tête et soupira, déconfite.

Plus rien ne semblait pouvoir les stopper dans leur duel. Pas tant que l'un d'entre eux ne renonce à la belle demoiselle.

Un doigt tapoté sur l'épaule de chacun les arracha soudain à leur dispute. Irrités par cette interruption, ils se retournèrent pour faire face à l'intrus. Leurs regards accrochèrent une paire d'yeux outremer blasé. Avant même qu'ils aient pu réagir, Ahsan agrippa chacun par la nuque, prit de l'élan et frappa leur front l'un contre l'autre. Le coup entraîna le duo au sol, gémissant de douleur.

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