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Berry avançait complètement à l'aveuglette dans une des nombreuses rues marchandes de la grande ville qu'était Tokyo. Tasuku avait décidé de lui faire une surprise en cette veille de Noël, mais la condition était qu'elle garde les yeux fermés jusqu'à leur arrivée. Autant dire qu'avec tous les passants, c'était compliqué !
— On est bientôt arrivés ? demanda-t-elle, épuisée par cet exercice imprévu. — Et voilà, tu peux ouvrir les yeux, lui annonça fièrement son petit copain.
La petite blonde s'exécuta. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'elle découvrit qu'ils se trouvaient devant une animalerie. Elle dévisagea Tasuku, hésitante sur le fait qu'elle regardait bien où il fallait.
— L'animalerie ? demanda-t-elle. — Nous sommes ici pour adopter un lapin, lui apprit-il avec un grand sourire. C'est ton cadeau de Noël en avance, l'animalerie ferme à dix-huit heures et je voulais que tu choisisses notre premier petit bébé. — Oh mon dieu, Tasuku, ce n'est pas une blague ? s'émerveilla la jeune fille. Pour de vrai ? — De vrai, de vrai, répondit-il alors qu'elle lui sautait dans les bras, émue aux larmes. Allez viens, on ferait mieux de rentrer pour voir ces petites boules de poils.
Le jeune couple entra dans le bâtiment et se rendit vite compte que la boutique était pleine à craquer de toute sorte d'animaux qui ne demandaient qu'à être adoptés. Cette animalerie n'était néanmoins pas comme les autres ; elle ne vendait que des animaux abandonnés ou rescapés, et les bénéfices des ventes servaient à améliorer les conditions de vie des petits pensionnaires en attente d'adoption. De quoi se trouver un petit compagnon et faire une bonne action !
— Regarde, les lapins sont par-là ! s'exclama joyeusement Berry, complètement aux anges.
Ils se dirigèrent main dans la main dans le coin de ces petits rongeurs. Il y en avait vraiment pour tous les goûts. Lapins lion, béliers, grands comme petits... et tous ces petits animaux n'attendaient qu'une chose : trouver un nouveau foyer.
— Tu as une idée de celui que tu aimerais ? demanda Tasuku à sa petite amie qui les observait tous chacun leur tour derrière la vitrine. — Pas vraiment, dit-elle en ne les quittant pas du regard. Je le saurai quand je le verrai. Mais si je m'écoutais, je les adopterais tous, tu le sais bien. — Commençons par y aller étape par étape si tu veux bien, proposa Tasuku en riant. Oh regarde celui-là avec les oreilles tombantes, il est rigolo. — C'est un lapin bélier, lui apprit Berry. Il a l'air d'être à part des autres, regarde. On dirait qu'il se sent seul. — Où est sa fiche ? demanda le brun. Ah, là ! Tiens, il s'appelle Bunny. — Bunny ? répéta la blonde. C'est mignon. Je trouve que ça lui va bien. Il n'a qu'un an et il a été sauvé d'une famille qui le maltraitait, pauvre bébé ... — Regarde, Berry, il vient vers toi, remarqua le garçon alors qu'elle était concentrée sur la feuille désignée au lapin.
En effet, le rongeur s'était approché de la vitre et s'était mis sur ses deux pattes arrière pour observer Berry derrière le verre. Il semblait intrigué par sa présence. Berry sentit son cœur fondre en croisant son petit regard plein d'espoir.
— C'est décidé, on prend Bunny ! annonça-t-elle en collant doucement sa main contre les petites pattes de l'animal de l'autre côté de la vitre. — Tu ne veux pas voir les autres ? demanda Tasuku. — Non, je veux Bunny, confirma-t-elle. Je sens quelque chose en lui, et il mérite tout l'amour du monde. — Alors bienvenue à toi chez les Meguro, Bunny, lança joyeusement Tasuku.
Un conseiller régla tous les détails avec eux, et bientôt, ils repartirent avec le jeune Bunny sous le bras, heureux comme des enfants le matin de Noël. C'était d'ailleurs le plus beau cadeau que Berry ait jamais reçu. Elle embrassa son petit ami sur la joue avant de regarder à travers la petite cage de transport dans laquelle se trouvait Bunny.
— Bienvenue dans ta nouvelle maison, Bunny, souffla-t-elle. Tu verras, tu seras le plus heureux des lapins avec nous.
Et ce fut ainsi que Tasuku offrit le plus merveilleux des cadeaux à sa petite amie, qui espérait vraiment que la place de concert qu'elle avait failli rater saurait ravir celui qui venait de la combler de bonheur.
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