day thirty : soleil/journée ensoleillée

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   Bridget avait toujours été d'un naturel timide, c'était la première chose qui avait frappé Elliot à son sujet

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   Bridget avait toujours été d'un naturel timide, c'était la première chose qui avait frappé Elliot à son sujet. En apprenant à la connaître un peu plus, il avait découvert une jeune fille douce et pleine de bonté envers le monde entier. Une lycéenne qui aurait donné sa chemise même à la pire brute du quartier qui l'aurait martyrisée quelques instants plus tôt. Mais Bridget était comme ça, elle vivait pour les autres.
Parce que s'occuper et prendre soin des gens autour de soi permet d'oublier ses propres problèmes, de les enfouir au plus profond de son être. À force, on finit même par les oublier, si on y croit fort... mais cela ne dure qu'un temps. Ces choses qui nous torturent et auxquelles on ne veut pas faire face tout de suite parce qu'elles nous font trop mal finissent toujours par revenir. Alors chérir les siens oui, mais panser ses propres blessures aussi, seul ou avec le soutien d'un être cher.
C'était pour cela qu'Elliot avait emmené Bridget dans un parc animalier ce jour-là. Il avait offert une journée de congé à la Mew Mew verte -chose qui avait fait râlé les autres de jalousie, évidemment- et lui avait proposé une sortie. Il était resté vague lorsqu'elle lui en avait demandé la raison.

   —   Je pense juste que ça nous fera du bien à tous les deux.

   Bridget avait accepté, le rose aux joues, sans vraiment chercher à comprendre. Du moins, elle n'avait pas posé plus de question au blond. Et lorsque les filles avaient cherché à savoir pourquoi Elliot tenait à l'emmener quelque part seule, elle était restée vague à son tour.
Et voilà comme ils s'étaient retrouvés dans un parc animalier par cette étrangement chaude journée d'hiver. La Mew Mew était restée aussi discrète et maladroite qu'à son habitude, observant les animaux protégés avec un petit sourire triste. Nul doute qu'elle ne se rendait même pas compte de l'air maussade qu'elle affichait malgré elle.
Alors qu'ils approchaient de la fin de leur visite en terminant par la serre aux papillons, ils passèrent sur un pont surmonté par plusieurs arcades recouvertes de toutes sortes de fleurs toutes plus resplendissantes les unes que les autres. Chacune d'entre elles étaient répertoriées sur des panneaux explicatifs tout le long du pont. Bridget était émerveillée par cette beauté.

   —   C'est vraiment magnifique, souffla-t-elle.
   —   C'est la première fois que tu commentes enfin quelque chose avec un vrai sourire, lui fit remarquer Elliot.

   La jeune fille parut surprise. Elle se mit à rougir violemment, se confondant, comme toujours, en excuses.

   —   Arrête un peu d'être désolée pour tout et pour rien, lui dit le blond en s'accoudant contre la rambarde du pont. Tu sais, tu n'as pas à demander pardon d'être en vie.

   La verte ouvrit de grands yeux, bouche-bée.

   —   À force de trop vouloir plaire aux autres, on finit par se perdre soi-même, reprit le jeune homme. Tu es une personne formidable, Bridget. Tu aimes tes amis et tes proches d'un amour sincère et tu serais prête à tout pour eux, mais est-ce que tu penses à toi de temps en temps ?
   —   Je... balbutia-t-elle. C'est juste plus...
   —   Plus facile de s'occuper des autres ? devina Elliot. C'est vrai. Mais qui se soucie autant de toi ? Je ne dis pas que ce n'est pas bien de dévouer sa vie aux autres, mais tu devrais apprendre à t'aimer autant que tu aimes les gens. Tu es une belle personne, n'en doute pas.

   Bridget baissa la tête, ne sachant que répondre. Au fond d'elle, elle savait que son patron avait raison et qu'elle devait prendre davantage soin d'elle et arrêter de se reléguer au second-plan, mais c'était si dur de faire passer ses intérêts avant ceux des autres.

   —   Tu as la chance d'avoir quatre amies qui seraient prêtes à tout pour toi, lui rappela le blond. Et tu peux aussi compter sur Wesley et sur moi. Tu n'es pas seule, Bridget.
   —   Merci, murmura-t-elle d'une voix à peine audible.
   —   Tiens, on n'a qu'à se faire une promesse, proposa-t-il, lui faisant relever la tête. Demain, prends ta journée et ne pense qu'à toi. Coupe ton téléphone et fais uniquement des choses qui te plaisent à toi. Pas aux autres, à toi. Promets-moi qu'à partir de maintenant, avant de penser aux autres, tu feras ce qui te rend vraiment heureuse.

   La Mew Mew ne sut que répondre devant la demande d'Elliot. Pouvait-elle vraiment lui promettre une telle chose, elle qui aimait tant faire plaisir aux gens autour d'elle ? Pouvait-elle pour une fois penser à son propre bonheur et mettre celui des autres entre parenthèses ?

   —   Je vais essayer, répondit-elle finalement, un véritable sourire ornant enfin son visage.
   —   C'est ce que je voulais entendre, répliqua Elliot. Oh, d'ailleurs, cela va de soi, mais si jamais tu ressens le besoin de parler à qui que ce soit, même à moi, n'hésite pas, d'accord ? Un rappel ne fait jamais de mal.
   —   D'accord, accepta-t-elle.

   Bridget leva la tête vers le toit de la serre qui laissait filtrer les rayons du soleil. À cet instant, elle aurait pu promettre à Elliot n'importe quoi. La jeune fille était enfin prête à mieux s'écouter et s'aimer.
C'était décidément une si belle journée ensoleillée.

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Mewcember Challenge 2022Où les histoires vivent. Découvrez maintenant