day eighteen : couronne

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   Il était une fois, dans une contrée lointaine, une reine, soucieuse du  bonheur de sa fille, la princesse Corina Dujardin de Montéclair

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Il était une fois, dans une contrée lointaine, une reine, soucieuse du  bonheur de sa fille, la princesse Corina Dujardin de Montéclair. Cette belle jeune femme, en âge désormais de se marier, faisait chavirer les cœurs depuis longtemps déjà. Sa beauté était si saisissante qu'elle relevait de l'irréel ; que ce soit ses longs cheveux couleur corbeau, ses yeux noisette dans lesquels des mouchetures dorées semblaient parfois y danser, ou encore sa peau de porcelaine, la future héritière du royaume ne laissait pas grand-monde indifférent.
Cependant, les avances de tous ces potentiels prétendants tous plus riches les uns que les autres ne faisaient que renforcer davantage sa solitude. La belle princesse ne s'intéressait guère à l'argent, tout ce qu'elle désirait, c'était voyager à travers le monde, tel un oiseau. Elle savait qu'une  fois qu'elle aurait épousé un prince d'une contrée voisine, son rêve s'éloignerait à grands pas, mais elle ne s'attendait pas à ce que ses désirs soient effacés si tôt ...

Corina, mon enfant, nous allons recevoir la visite du prince Grant en fin de semaine. N'est-ce pas merveilleux ?

La reine venait de détruire sans le savoir toutes les illusions de sa fille. Pourtant, en bonne héritière, la princesse ne put qu'opiner en 
cachant son émotion. La visite du prince Grant, souverain du pays voisin, n'était certainement pas anodine, surtout par les temps qui couraient.
Le royaume des Dujardin de Montéclair était en faillite. Tout l'or des mines avait été exploité, et il ne restait quasiment plus rien à l'empire pour renaître de ses cendres et faire florir son économie. Chaque jour, une dizaine d'artisans finissaient par fermer boutique, endettés jusqu'au cou, et ne pouvant plus assurer un commerce rentable. Il était donc du devoir de la princesse Corina de se marier avec un riche héritier d'un des royaumes voisins, afin de faire renaître sa patrie. Il en allait de son honneur.

Il a fait parvenir une lettre dans laquelle il dit être très soucieux de la situation de notre royaume, continua la reine avec enthousiasme. Il demande à passer du temps avec vous afin de mieux vous connaître.
Vous m'en voyez ravie, mère, souffla la princesse, qui pensait pourtant tout le contraire.
Mon enfant, je sais que vous avez toujours voulu visiter le monde extérieur, mais notre peuple a besoin de vous. Vous ne pouvez pas les laisser tomber alors que vous êtes leur dernier espoir.
Bien sûr, mère.

Le bien-être des citoyens passait avant toute chose aux yeux de la reine, et la princesse Corina comprenait aisément la situation. Seulement, elle  aurait voulu pouvoir penser à elle, rien qu'une fois.
Après la mort héroïque au combat de son frère aîné, jusque-là futur héritier du trône, ainsi que celle de son père, le roi, la princesse était donc le dernier espoir du royaume, car sa mère, la reine, bien que très belle elle aussi, n'était plus vraiment en âge de se marier à nouveau et gouvernait donc seule jusqu'à ce que sa fille soit en âge d'épouser un prince voisin.

Retournez donc à vos appartements, très chère, dit finalement la reine. Il me semble que vous devez étudier avec Wesley cet après-midi.
Vous avez raison, confirma la jeune femme. Je vous dis à plus tard, mère.
 
Sur ces mots, la princesse se retira de la salle de réception du château et gagna sa chambre majestueuse, ou son tuteur n'allait pas tarder à la  rejoindre.

Mewcember Challenge 2022Où les histoires vivent. Découvrez maintenant