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6 décembre - Nom d'un pain d'épices !

« The moon is right. The spirits up. We're here tonight. And that's enough. Simply having a wonderful christmastime. Simply having a wonderful christmastime »

Wonderful Christmas Time - Demi Lovato

❄️🎄❄️🎅🏻

6 décembre

Cette journée d'hier avec Louis a été parfaite. Passer du temps en sa compagnie m'a fait plus de bien que je ne l'aurais cru. Ça ne sert plus à rien que je l'évite, il était mon meilleur ami et je suis heureux de constater qu'il l'est toujours aujourd'hui. Il m'a raccompagné chez moi et j'ai passé une nuit agréable à sourire comme un idiot sans savoir pourquoi. Peut-être parce que je suis heureux.

Aujourd'hui je ne suis pas de repos, j'aide mes parents au café et j'adore ça. Ces journées nous permettent de passer du temps ensemble et autant dire qu'on en a à rattraper. Un mois ne sera pas suffisant pour rattraper dix années sans présence physique. Je parcours encore la salle du café avec mon petit tablier rouge et mon bonnet de Noël qui attirent certains regards, et je me demande si je ne suis pas en train de me faire des films.

S'il n'y avait que le regard des femmes, ça irait, mais le regard des hommes me met assez mal à l'aise. Je ne sais pas s'ils font ça par envie ou juste pour se moquer de moi. J'assume d'être gay, mais il y a un large seuil à ce que je peux tolérer. Je me contente d'être poli en fredonnant les chansons de Noël qui passent en boucle dans les haut-parleurs. Mon père est en train de faire du pain d'épices en cuisine, la bonne odeur émane jusque dans la salle et me donne l'eau à la bouche.

Je profite que tous les clients sont servis pour vérifier que je n'ai pas de message de Louis, il n'y en a aucun.

Je range mon téléphone et me rends dans la cuisine pour rejoindre mon père pour piquer un morceau de pain d'épices, mais je me reçois une tape sur la main qui me fait reposer ma part. Je me sens comme un petit garçon qu'on gronde.

— Ne touche pas à ça, Ariel. Ce n'est pas pour toi, c'est pour les clients, me réprimande mon paternel.

— Mais c'est pas juste ! La bonne odeur vient me narguer les narines et j'ai même pas le droit à un bout ? C'est bientôt Noël, papa, pitié.

— Pas la peine de me prendre par les sentiments, jeune homme. J'ai dit non. J'ai prévu de faire une maison en pain d'épices, ça te dit de m'aider ?

— Une maison en pain d'épices ? Nom d'un pain d'épices ! Que c'est une bonne idée, j'en salive déjà. Qu'est-ce que je fais ?

— Du moment que tu ne salives pas sur ce que je vais servir à mes clients, ça me va. Va chercher les accessoires dans l'arrière-cuisine pour l'assemblage. C'est sur l'étagère tout au fond derrière la farine.

— Oui chef !

Je m'exécute comme un bon petit soldat en riant face à mon air ridicule et me rends dans l'arrière-cuisine chercher ce qu'il m'a demandé. Je me débrouille plutôt bien en cuisine et j'adore manger, alors ça me rend heureux d'aider mon père. Si quelqu'un m'avait dit que je serais heureux en revenant ici, je ne l'aurais certainement pas cru. J'avais même secrètement rêvé que Louis ait quitté la ville, mais il y est enraciné comme un arbre centenaire.

Je dépose tous les accessoires et ingrédients sur le plan de travail à côté de mon père. J'attends qu'il tourne le dos et pique un morceau malgré qu'il me l'ait interdit. Il me fait les gros yeux et finit par en rire en me montrant comment on va procéder.

— Alors, comment va Louis ? lance-t-il innocemment.

— Bien, je suppose. Pourquoi tu me demandes ça ? demandé-je en rougissant.