10 décembre - Mon beau sapin

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« Mon beau sapin, roi des forêts. Que j'aime ta verdure. Quand par l'hiver, bois et guérets. Sont dépouillés, de leurs attraits. Mon beau sapin, roi des forêts. Tu gardes ta parure. »

Tino Rossi - Mon beau sapin

                            ❄️🎄❄️🎅🏻

10 décembre

J'ai catégoriquement refusé de sortir de ma chambre pour le reste de la soirée. Il a dit que je n'étais qu'un gamin, mais je m'en fiche. J'agis comme je veux, que ça lui plaise ou non. Ce n'est que ce matin que je choisis de sortir de ma prison dorée parce que je n'entends plus de bruit en bas. Il est parti ? Tant mieux.

Je me dirige vers la salle de bain histoire de prendre une longue douche pour chasser tout ce qu'il a pu dire hier soir. J'ai attendu, j'ai rêvé et espéré qu'il prononce ces mots pendant de longues années. À tel point que c'était devenu une obsession. Il m'a fallu du temps pour essayer de cicatriser alors je ne peux pas le laisser débarquer comme ça et briser tout le travail que j'ai fait sur moi-même.

Je l'ai vu avec cette fille, j'ai vu leur complicité et il m'a avoué lui-même qu'il couchait avec elle. Que me faut-il de plus ? Louis est hétéro et je ne sais pas ce qu'il cherche à prouver ni à qui, quand il m'embrasse ou qu'il me demande de toucher son torse, ou encore quand il me fait pareille confession. Il faut que je chasse le goût de ses lèvres sur les miennes, de ma tête. Je prolonge ma douche en lavant mon corps une seconde fois, à deux doigts de laisser glisser mes doigts vers mon corps d'homme qui en désire un autre.

Mais non, je n'en ferais rien. Pas en pensant à lui.

Une fois cette douche qui m'a détendu un peu, je m'habille d'un autre pull de Noël, cette fois à l'effigie de deux célèbres souris du parc d'attractions et d'un pantalon bordeaux. Je descends au rez-de-chaussée, mes cheveux encore mouillés de ma douche et j'ai l'impression que je vais m'écrouler en découvrant Louis qui se lève du canapé et replie la couverture. Ma grosse boule de poils, à ses pieds. Traîtresse va ! C'était donc là qu'elle était passée toute la nuit. Elle me nargue en agitant sa truffe en plus.

Il a dormi ici ? Il me regarde et ce regard veut dire qu'il veut poursuivre la conversation que nous avons eue hier soir. Non, hors de question. La porte de la maison s'ouvre, pour mon plus grand soulagement, sur mes parents qui se précipitent au chaud.

— Quel froid ! grelotte ma mère. Oh, bonjour Louis. Ariel ne m'avait pas dit que tu devais passer.

— Bonjour Madame Rivière, Monsieur Rivière. J'allais partir.

— Sûrement pas le ventre vide ! Nous venons à peine de rentrer à cause de la tempête de cette nuit, alors j'insiste, prends le petit-déjeuner avec nous.

— Maman, puisque Louis te dit qu'il allait partir. Laisse-le, insisté-je avec désespoir.

— Non en fait ta mère a raison, j'ai bien envie de rester pour le petit-déjeuner. En quoi puis-je vous aider, Madame Rivière ? répond-il fier de lui avec un regard qui veut dire, tu vas devoir me supporter encore.

— Oh, mais quel amour tu es. Viens.

Je rêve. Il prend mes parents à partie maintenant ? Mais quel con ! Et pourquoi ma mère ne m'écoute pas ? J'étais pourtant clair en insinuant qu'il devait partir, je m'époumonais à dire que je ne voulais pas qu'il reste et ils ont tous fait la sourde oreille. Tout le monde a décidé de se liguer contre moi dans cette maison ?  Je jette un regard à mon père qui hausse les épaules et les mains pour me faire comprendre qu'il n'y est pour rien lui.

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