Chapitre 30 - Sa plus belle faiblesse

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{Point de vue de Pablo}

On est devenu plus proche avec mon grand-père ces derniers temps, à vrai dire c'est compréhensible, cette nouvelle aussi inattendue qu'inimaginable nous a touché tous les deux. Avec mon père c'est plus compliqué, je suis partagé entre la joie, la colère et l'incompréhension. La joie parce que ce scénario que je m'étais imaginé plus jeune s'est avéré être devenu réalité, la colère parce que, même avec toute la bonne volonté du monde, je n'arrive pas à être heureux comme je le voudrai face à cette nouvelle et enfin l'incompréhension parce que je ne comprends pas pourquoi il a pris autant de temps pour revenir, malgré ses explications...

Entre toutes mes frustrations, je suis content d'avoir Willow à mes côtés, il me comprends mieux que personne suite à quoi il a dû faire face. On m'a toujours appris à être fort alors je mentirai si je disais que cette histoire me rend aussi vulnérable qu'il n'y paraît.

En réalité, tout ce qui pourrait me rendre vulnérable concerne uniquement ce petit être blond, mon père ne cesse de clamer qu'il gère l'organisation de sorte à ce que rien ne nous arrive (comme si je me préoccupais de ce qu'il puisse m'arriver...) mais je connais trop bien ce monde, bien plus qu'il ne le pense, pour savoir qu'il peut être aussi imprévisible que l'irruption d'un volcan.

Mon père ne le sait peut-être pas mais j'ai été, pendant de longues années, tireur à gage pour de nombreux particuliers, des plus rationnels aux plus tordus... Alors je ne peux que m'empêcher de repenser à toute la haine et la soif de vengeance qu'une personne puisse ressentir, encore plus en l'ayant ressenti également...

Je crains un peu de devoir vivre avec cette frustration d'insécurité pour le reste de ma vie mais en y repensant je crois que je serai prêt à subir bien pire pour lui. Qu'on me donne toutes les angoisses, toutes les peurs, en bref, toutes les douleurs du monde pour qu'il n'ait jamais à les ressentir.

Pendant que je pense à tout ça... je suis là... le dos contre la rambarde de mon balcon, une cigarette à la bouche et je le regarde, il ne fait rien, il est juste lui, je le regarde être lui... Et je me demande si je le mérite vraiment...

Je ne me sens pas coupable pour toutes les vies que j'ai pris... Ça peut paraître froid et immoral mais j'ai été conditionné ainsi... Je ne sais pas faire autrement... Et je ne m'excuserai jamais pour ça... Enfin, je ne SAVAIS pas comment faire autrement, Willow prend un malin plaisir à me montrer « comment vivre en société » comme il aime le dire...

Je souris rien que d'y penser.

- Pourquoi tu souris ? Me demande-t-il en passant sa tête à la baie vitrée tout en évitant de pénétrer dehors

C'est vrai qu'il fait froid.

- Pour rien... chuchotai-je

J'attrape alors sa tête de mes deux mains et je dépose un long baiser sur son front...

- Je t'aime... Rajoutai-je, toujours en chuchotant
- Moi aussi, je t'aime...

C'est donc ça les fameux papillons dans le ventre, quelle torture...

Ces mots ne sont pas ceux que je prononce le plus, contrairement à lui, mais je suis heureux et reconnaissant de pouvoir mettre un visage et une sensation sur le mot « amour ». Je préfère le lui montrer par des actes et je crois qu'il l'a très bien compris et accepté. Toutes formes d'attention ne sont pas cautionnées chez les Petrovski Mendoza, je crois même que nous ne savons pas comment faire... c'est héréditaire...

Est-ce que je l'aime comme n'importe qui le pourrait ? Non, absolument pas. Je crois que personne ne pourrait s'asseoir en face de moi et me dire qu'il est prêt à faire plus que ce que je suis prêt à faire pour cet être humain maladroit et têtu, même plus têtu que moi.

je ne pensais pas que c'était possible.

Il est ma faiblesse, je le reconnais, c'est peut-être un point négatif d'en posséder une mais je ne voudrai le contraire pour rien au monde. Il m'a appris à vivre alors que je pensais devoir survivre toute ma vie... Il me fait ressentir et m'apprend de nouvelles choses, émotionnellement et socialement parlant... et je suis sûr, à cent pour-cent, qu'il m'en reste encore beaucoup à découvrir.

J'ai suggéré à Willow que Stan et Savannah viennent vivre avec nous, je sais combien ils lui manquent et je pense que ça nous ferait du bien à tous les deux. Comme Esteban aimait le dire... Plus on est et moins les problèmes paraissent importants. Je ne dirai pas qu'ils me manquent également, n'abusons pas, mais leurs compagnies me déplaisent moins que celles de n'importe qui d'autre...

Esteban reste un sujet sensible à évoquer pour moi, même si j'avais déjà fait le deuil de notre amitié en acceptant qu'il était celui que ma grand-mère avait réussi à détourner, il a été le soutien morale qui m'a accompagné pendant toutes ses années...

Est-ce que je regrette ? Non... C'était lui ou celui que j'aime... Le choix était vite fait... Mais... Est-ce que j'aurai aimé qu'il soit toujours là ? Peut-être... Sous différentes conditions...

{point de vue omniscient}

Pablo reconnaît que Willow est sa faiblesse. Ils ont encore beaucoup à vivre, mais après avoir suivi toute cette histoire, je pense que l'on peut dire qu'il est SA PLUS BELLE FAIBLESSE...

[FIN]

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Merci d'avoir suivi cette aventure 🥹
En espérant que cela vous ai plus :)
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