Paul rentra du bureau sur les coups de 19h. Nine l'attendait avec impatience. Elle avait annulé sa sortie du soir prévue avec ses copines. Dans la journée, elle avait trié son dressing, dénichant et entreposant ses possessions les plus coûteuses en son centre, sur le tapis persan et la table ovale en marqueterie. La fille Klein avait passé plusieurs heures à estimer combien les 5 sacs Birkin d'Hermès, les 2 City de Balenciaga, le Sac de Jour de St Laurent, les 4 Lady de Dior, les 3 Luggage de Céline, les Jacquemus valaient. Leur valeur totale s'élevait à une centaine de milliers d'euros. De quoi se débrouiller quelques mois, si elle faisait attention à ses dépenses. L'idée de les vendre lui fendait le cœur. Elle n'avait pas d'autre choix que de s'en séparer. Elle était dos au mur.
Paul, exaspéré, leva les yeux au ciel en voyant sa fille. Elle l'attendait de pied ferme, les bras croisés, la posture et le menton droits en signe de détermination. Allons bon, c'était reparti pour tour. Qu'allait-elle sortir cette fois-ci ? Nine lui exposa la gravité de la situation. Elle en était réduite à liquider le peu qui lui appartenait pour mener une vie décente. Devant l'insensibilité de son père, qui avait répliqué avec sarcasme qu'elle avait un dressing entier empli de fringues, chaussures et accessoires dont le tiers avait encore son étiquette d'origine, elle pleura des larmes de crocodiles. Bien essayé, mais le manège habituel ne fonctionnait plus. En désespoir de cause, la jeune femme se résigna.
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Antoine était de bonne humeur. Cela faisait 3h qu'il avait vidé Lucie dans la cuvette des toilettes. Poudre, pilules, il avait liquidé son stock. En entier. Ou presque. Il en avait gardé un tout petit peu. Il n'y toucherait pas, il se l'était promis. Le porte-monnaie sur pattes allait bientôt remettre la main à la poche. Il sifflotait un air entraînant lorsqu'il pénétra dans l'office de son père. Il avait une nouvelle à annoncer : il avait trouvé un moyen de subvenir à ses besoins. Par l'intermédiaire de Dimitris, mais son père n'avait nul besoin d'être mis au courant. Pour la première fois depuis un long moment, Paul manifesta de la fierté. Son fils n'était pas un cas désespéré.
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La défiance de Nine envers Leila était à son paroxysme. Elle lui avait interdit l'accès à son espace personnel, la forçant à ramasser son linge sur le pas de sa porte. Nine poussa le bouchon jusqu'au point de surveiller Leila d'un œil malveillant pendant quelques jours tandis qu'elle faisait le ménage, allant jusqu'à rater des cours. D'ailleurs, elle avait remarqué que Leila faisait de plus en plus mal son travail. Sans doute parce que son esprit était occupé à comploter ?
L'étudiante hésitait à faire appel à une société de sécurité pour faire installer des caméras dans la maison. Mais comment s'y prendre ? Leila était casanière. Elle sortait en de rares occasions, principalement pour effectuer des courses à Uniprix.
Face à l'étudiante qui la fliquait, Leila ne pipa mot. Le comportement de Nine était redevenu odieux. Comme aux premiers jours de l'arrivée de Leila, mais en pire. La bonne apprit à la dure que cela était possible. Elle supporta le traitement que la fille Klein lui réservait sans moufter. Elle le devait impérativement. C'était son devoir. La jeune femme poussa le vice jusqu'à utiliser les vêtements propres et secs de Leila comme torchons. Celle-ci les trouva déchirés, réduits en lambeaux, accrochés en lieu et place de la serpillière. Nine poursuivait sa vengeance contre celle qui avait volé la place de sa mère, prit en otage le cœur et l'argent de son père. Son regard avait accroché le saphir et la clé suspendus à son cou. Ils s'étaient échappés du pull de Leila, quand elle s'était penchée pour nettoyer le contenu des yaourts et bouteilles que la peste avait vidé exprès par terre. Elle la punissait pour ses cachotteries et son opportunisme à la Bel-Ami. L'odieuse Nine se servait également de la jeune femme comme défouloir. Elle passait ses nerfs sur elle pour décompresser. Elle n'avait jamais eu à gérer l'angoisse provoquée par la gestion de l'argent.
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La lumière dans l'ombre
Misterio / SuspensoFLASH INFO : Incendie criminel à Sâvres. Le cadavre d'un père de famille et de son enfant ont été retrouvés dans les décombres de leur demeure. Un autre membre de la famille et l'employée de maison sont suspectés. Contactez le numéro suivant si info...