Au cours de ce conflit pour le moment larvé,
les dirigeants de la Fédération des mondes
ont coutume de se réunir dans un vaisseau
en vol en des lieux et vers des destinations
gardées secrètes. Dans le cas contraire, la
cible serait trop parfaite pour des espions
djemaïs motivés.
Encyclopediæ Humanum
Presque vingt jours terrestres après les échauffourées qui ont permis aux humains de faire prisonnier deux soldats djemaïs, une réunion de la FDM a lieu. L'endroit de ce meeting est tenu secret, car il regroupe tous les dirigeants des planètes amies.
L'émissaire falagaranne, en la personne de la Matie elle-même, mène les débats.
— Président Ortega, vous avez la parole au nom de l'UE.
— Merci, Matie ! J'ai une question pour vous. Comment se passe l'opération vous concernant ?
— Quelle opération ? s'étonne Sakura Kobayashi le représentant de Rhéa.
Mikalotiasilnalodevakatan se sent légitime pour répondre au Rhéan curieux.
— Rien qui vous concerne, honorable président. Juste un problème technique mineur concernant la modification des moteurs AC de nos centrales électriques.
— Un problème mineur ? Si votre production énergétique est aux fraises, ça concerne toutes les nations qui sont sur et autour de votre planète !
— Cher Sakura, si vous m'aviez laissé répondre au président Ortega, vous sauriez que le souci a été réglé depuis trois jours maintenant. Et tout ce qui devait être fait l'a été.
Jorge Ortega ne dit mot, se contentant de regarder fixement la Matie de Yontifalagar. De même que Mariana Radulescu, la présidente martienne.
Un œil averti aurait pu discerner un esprit de connivence entre les trois. Mais, les trois autres présidents sont des néophytes dans leurs postes et ne possèdent pas encore le vice nécessaire à leurs fonctions.
— Bien ! Pourquoi nous être réunis ici ? J'imagine que ce n'est pas seulement pour parler d'électricité ? fait remarquer Ruslan Karpenko, le président d'Héra.
— Non, en effet, reprend la présidente de session, Mikalotiasilnalodevakatan. Nous avons convenu de faire un point de la situation chaque semaine et c'est aujourd'hui que ça tombe. Commençons donc par le recensement de tous nos vaisseaux de guerre. Président Parisi, voulez-vous commencer ?
Luigi Parisi s'éclaircit la voix.
— Volontiers ! Nous possédons six croiseurs lourds, seize navires de moyen tonnage, cent soixante-quatre chasseurs et vingt-neuf navettes armées et diverses. Ce qui nous donne un total de cent soixante-quatre bâtiments armés. Nous avons un autre croiseur en construction et divers autres navires.
— Merci Président. Pour les autres, si vous pouviez être brefs en annonçant seulement le nombre, nous finirions plus rapidement. Ruslan ?
— Cinq lourds, dix moyens, cent quatorze chasseurs et vingt-huit divers.
— Merci ! À vous, Sakura ?
— Cinq croiseurs, quatorze moyens tonnages, cent vingt-six chasseurs et trente-deux navettes.
— Merci ! Mariana ?
La présidente martienne prend une feuille et annonce :
— Douze bâtiments lourds, vingt-huit moyens tonnages trois cent soixante-douze chasseurs et soixante-quinze divers.
— Merci ! Jorge ?
— Vingt-six croiseurs lourds, cinquante-quatre destroyers et apparentés, mille dix-sept chasseurs et cent vingt-deux divers.
La matie termine de noter le nombre de vaisseaux terriens et reprend la parole.
— Bien ! Pour Yontifalagar, nous avons cinq croiseurs lourds, douze moyens tonnages, deux cent dix chasseurs et vingt-sept navettes.
Tous peuvent la voir rentrer les données dans son comm portable.
— Ce qui nous donne un total de cinquante-neuf vaisseaux lourd, cent trente-quatre moyens, deux mille trois chasseurs et trois cent trois divers.
Avec une moue appréciatrice, Ruslan Karpenko commente les chiffres.
— Nous sommes parés à recevoir les Djemaïs comme il se doit ! C'est une vraie armada que nous possédons.
Avec un air chagrin, Mariana Radulescu commente la sortie de son homologue héran.
— Ça pourrait l'être si nous connaissions la quantité de navires que possède Teer Yi Hiri. Avez-vous cette information ?
À son grand regret, le représentant d'Héra adresse un signe de dénégation.
Des coups légers retentissent à la porte, qui s'ouvre sans attendre l'invitation d'entrer.
Le capitaine du vaisseau avance, la mine défaite.
— Présidents, Matie, les Djemaïs arrivent !
— Dans quel secteur ? demande Jorge Ortega.
— À un peu moins de deux heures-lumière de Yontifalagar. Pile dans l'axe qui mène vers Andromède.
Même s'ils s'y attendaient, la nouvelle reste un coup dur pour tous.
Mikalotiasilnalodevakatan, fidèle à elle-même, se lève.
— Madame, messieurs, il est temps de rejoindre nos lignes et de donner les ordres qui s'imposent... Au fait, Capitaine, avons-nous une idée de leur nombre ?
— Pas encore, madame ! Ils sont arrivés regroupés très proches les uns des autres. Et à cette distance, nous ne parvenons pas encore à les dissocier. En outre, rien ne nous assure que d'autres escadres ne sont pas en chemin.
— Merci ! Nous partons !
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44 - Sousni baratak : ils arrivent, en falagaran.
