22 - Chasse à l'homme

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Les Falagarans appartiennent à une espèce
rompue aux joutes mentales depuis maints siècles.
S'étant comparés aux humains en ce domaine,
ils ont obtenu la certitude que leur don dépasse
les possibilités naturelles d'un être vivant,
quel qu'il soit. Aussi, les premiers à avoir été
confrontés à des Djemaïs ont dû revoir leurs
croyances à la baisse. Historiquement, le premier
face-à-face entre un Falagaran et une créature
venue de la galaxie d'Andromède s'est soldé
par la disparition du natif de Yontifalagar.
Son corps a été retrouvé assez loin de sa maison,
dans une ravine isolée, à moitié dévoré par des
animaux sauvages et des insectes. Cette découverte
a définitivement sonné la fin des illusions falagarannes.

Encyclopediæ Humanum



L'alerte a été donnée et les membres de la D3S présents sur la planète ont aussitôt été déployés dans le secteur pour enquêter sur la cause de ces disparitions. Les victimes ont toutes été découvertes sur un territoire peu étendu, laissant à penser que le ou les coupables des meurtres devaient être les mêmes.

Bien évidemment, tous les regards pointent vers les Djemaïs.

Y aurait-il un autre groupe implanté sur le continent le plus peuplé d'Erismata, ou s'agit-il de survivant du premier combat au Parinamata ?

La dernière victime, une vieille femme de deux cent quatre-vingt-six ans, a ému toute la communauté de la Fédération des Mondes. Pourquoi s'en prendre à quelqu'un d'aussi âgé, avec une telle sauvagerie ?

Aucun Falagaran ne possède l'étoffe d'un coupable, en raison de leur éducation où le respect des anciens revêt une importance capitale.

Les quelques humains qui se trouvent sur place, à savoir certains membres de la D3S de Sinead McNamara et quelques militaires, sont également hors de cause, car assez faciles à localiser via leurs implants.

Restent donc, les Djemaïs qui semblent de parfaits responsables pour ces exactions.

L'ensemble des Falagarans mâles présents sur la planète a été difficile à convaincre de ne pas se mettre en chasse, dès que la nouvelle des assassinats est tombée. Mais la Matie y est parvenue, arguant de la nécessité de protéger les regroupements de populations et de laisser les mains libres à Sinead et ses troupes, bien formées à cette tâche.

Le fait que cette dernière soit une hybride a incité les Falagarans à faire confiance à ses compétences.

Ordre a été donné à Sinead de poursuivre et capturer quelques représentants de cette avant-garde, qui, selon toute probabilité, préparent une invasion. Leur technique semble viser un but bien précis : saper le moral des indigènes, car il n'existe aucune justification stratégique à tuer des civils âgés.

Les mises à mort ont été effectuées à l'arme blanche, gorges tranchées.

Une meute de Siravals(40) a été appelée à la rescousse. Ces animaux s'y entendent pour traquer une proie sans relâche. Munis de colliers pour les localiser, ils ont été lancés à la poursuite des meurtriers.

Ces petits félidés sauvages, pas plus grands que des chats terriens, n'ont jamais pu être domestiqués, car trop imprévisibles. Cependant, ils sont sensibles à la suggestion mentale et ils ont été conditionnés pour suivre ces effluves inconnus qui flottent près des victimes.

Avec leur agilité hors du commun, ils peuvent se faufiler de partout et ne se fatiguent que très rarement.

Il reste à espérer que les Djemaïs se sont déplacés en marchant et pas dans des engins mécaniques. Ça aurait compliqué la quête des siravals.

Soleil mort - McNamara 6Où les histoires vivent. Découvrez maintenant