La force spatiale, aussi appelée marine
spatiale, reprend l'organisation, les grades
et les classes de navires en usage dans
la navale française. Ainsi, on retrouve des
marins ou matelots, des quartiers-maîtres,
enseignes, lieutenants de vaisseau,
capitaines de corvette, amiraux...
Pour les bâtiments, croiseur, cuirassé,
escorteur et autres appellations sont utilisés.
Certaines coutumes persistent, comme
l'emploi du sifflet de gabier, du bonnet à
pompon rouge, des marinières blanches
rayées de bleu et des vareuses avec le grand
col carré qui descend dans le dos.
La proue et la poupe, pour l'avant et l'arrière,
ont aussi été conservées. Par contre, bâbord
et tribord ont été abandonnés, car il semble
vain de désigner de la sorte l'intérieur de
vaisseaux à section en majeure partie circulaire.Encyclopediæ Humanum
La situation d'urgence a incité le Conseil des Anciens, vénérable institution présidée par la Matie Mikalotiasilnalodevakatan, à commencer sans tarder le regroupement des habitants pour faciliter leur protection.
Du fait de leur éloignement géographique relatif, les Falagarans ont tendance à se comporter de manière égocentrique... sauf, au cours de crises de grande envergure. L'histoire de leur civilisation, que tous connaissent sur le bout des doigts avec leur mémoire eidétique(39), leur a appris à réagir avec une démarche ordonnée lorsque la nécessité devient impérieuse.
Existe-t-il un événement plus motivant que la perspective d'une invasion, voire d'un génocide ?
La majeure partie des mécas qui œuvrent sur Yontifalagar est en train d'être reprogrammée et armée pour participer à la défense active de la planète. Ces êtres biologiques artificiels sont dépourvus de toute initiative, car pilotés par une IA volontairement bridée, mais peuvent se rendre utiles, pour peu qu'ils soient correctement dirigés.
Pristigar, la plus grande ville qui tient lieu de capitale, ne comportait que treize mille sept cents habitants, avant le début des hostilités.
La semaine qui a suivi les combats sur le continent Parinamata a vu les effectifs de la cité quasiment quintupler, sans que le flot de déplacés ne cesse de croître. Il en est ainsi pour chaque embryon de bourgade inclus dans la Nation.
En étant regroupés, les Falagarans deviennent une cible moins diffuse, néanmoins, plus aisée à protéger et à évacuer efficacement.
Dans le même temps, les navires de guerre arrivent en grand nombre. Quinze pour les astronefs de fort tonnage, comme les cuirassés et les croiseurs et cent dix-sept pour ceux de moyen et de faible tonnage. À ceci, il faut ajouter les sept cent quarante-trois chasseurs cantonnés dans les gros vaisseaux. Voici l'armada issue des mondes humains qui n'ont pas totalement dépouillé la défense de leurs planètes. Restent en arrière quelque dix-huit bâtiments de guerre lourds avec leur contingent de Phantoms III et IV et deux cent trois petites unités. En outre, tous ces navires de réserve peuvent se rendre sur le lieu de bataille en une journée environ.
À tous ces vaisseaux, il faut aussi ajouter ceux des Falagarans, qui se montent à cinq croiseurs, dont trois lourds et vingt-deux de tonnages plus réduit.
Le nombre total peut sembler important, seulement, les stratèges de la fédération ignorent de combien d'astronefs dispose la flotte d'invasion djemaï.
Nul doute que dans l'autre sens, la méconnaissance des forces en présence reste de mise. Malgré l'existence d'une avant-garde près de Héra et Yontifalagar, ces éclaireurs n'ont pu recenser l'ensemble de l'armada Humano-Falagarannes.
Ces deux escarmouches terminées, commence maintenant une attente qui malmène la patience de tous. L'ignorance de l'emplacement de Djemaa rend irréalisable une attaque préventive contre Teer Yi Hiri et ses troupes. Voici la raison majeure pour laquelle l'armée alliée campe sur ses positions.