14. Ne m'attendez pas pour la prochaine, je vais fumer.

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- Luciana fais pas ça ! Arrête, ton frère est une pourriture !

- Mais c'est mon frère !

Dave me regarde droit dans les yeux. Mon bras toujours tendu en sa direction.

- BORDEL LUCIANA QU'EST-CE-QUE T'ATTENDS, TIRE ! TIRE BORDEL ! Cri Luca.

« Tire. » Mon doigt fais pression sur la gâchette et la balle part. En plein dans la tête de Dave. Son corps s'effondre et je lâche immédiatement l'arme pour m'approcher de Luca, encore au sol. Il était à deux doigts de se faire abattre...

- Luciana ? Luciana tu m'entends ?

La voix grave d'Adamo me sort de mon passé. L'impression d'avoir déjà vécu cette scène m'a replongé en plein dedans...

- Oui...oui.

Luca est par terre, se tenant la jambe. Il lui a tiré dans la cuisse. Il geint de douleur et maintenant je comprends. Dave avait lui aussi découvert le trafic de Luca...mon frère avait seulement 18 ans, et il faisait déjà dans le trafic d'humains, tandis que moi, je faisais absolument tous pour le protéger.

- On y va.

Je fronce les sourcils face à ses mots et le questionne du regard.

- Si on le kidnappe, il ne parlera pas, si on le tue, on ne pourras jamais le voir s'effondrer. La mort est parfois une issue trop facile. Dans ce cas là, il vaut mieux partir en espérant qu'il souffre avant de se faire soigner.

Je hoche la tête et le suis. Mais avant de franchir la sortie de l'entrepôt, je me retourne vers le monstre qui me sert de frère, il se tient toujours la jambe en gémissant de douleur.

- Je pouvais donner ma vie pour la tienne Luca. Je croyais tellement en toi...

Et sur mes mots, je quitte cet entrepôt de malheur.

Le sommeil me manque encore, en ce moment, je ne dors presque pas. Je ferme les yeux et me remémore toute la soirée...Luca qui m'ordonne de tirer et cette détonation venant du flingue d'Adamo. Ce flash-back qui me hante encore...j'aurais dû écouter Dave depuis le début.

Je me lève de mon lit et me dirige vers la cuisine, il me faut un verre d'eau. Mes pieds se posent doucement sur le sol. Il doit-être plus de minuit. Je descends doucement les escaliers mais soudain, une mélodie me parvient aux oreilles. Du piano. Je change de direction et mes jambes me guident vers le son harmonieux.

J'arrive en face d'une grande porte, elle est entre-ouverte...je la pousse un peu plus pour voir ce qui se passe. Je rentre dans la pièce et mes yeux parcours chaque millimètres de la pièce. Des livres, des livres de partout...sur des étagères, quelques uns en pile, sur le sol. « Tu as interdiction de sortir dans la cour, d'aller dans mon bureau où dans ma chambre et de descendre dans la bibliothèque, c'est compris ? ». C'est donc sa bibliothèque...la mélodie n'ayant pas cessée, je continue de marcher parmi tous ses livres, cette bibliothèque est un vrai trésor. Je ne pensais pas qu'il lisait autant...il faudrait plusieurs vies pour lire tout ça !

Je m'arrête quand j'aperçois en face de moi, ce magnifique piano à queue blanc. Au centre de cette pièce remplie de mille et un livre, se trouve un piano, tout aussi magnifique que le reste de la bibliothèque. Je n'aperçois que les cheveux noirs d'Adamo, qui est sûrement en train de jouer...je contourne ce magnifique objet et évite de me faire remarquer en me plaçant derrière lui. C'est magnifique.

Il joue avec tant de passion, tant d'amour...il joue comme si il pouvais ressentir chaque note traversant son corps et son esprit, il joue comme si le temps était figé et qu'il était seul dans ce monde si meurtrier. Ses doigts virevolte sur les touches blanches et noires, que cela est beau. Il semble apaisé et il n'a que d'yeux pour son piano.

Venin AmoureuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant