Chapitre 7

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Plusieurs fois, Simon, sous sa forme de chouette, entendit des patrouilles d'elfes des neiges passer près de leur campement mais pas une seule ne vint leur chercher des problèmes, sûrement parce qu'ils ne soupçonnaient pas deux animaux tranquilles dans leur coin ou parce qu'ils ne voulaient surtout pas déranger le naozuran du moment. Au bout d'un certain temps, le métamorphe et l'omagi se décidèrent à lever le camp et se mettre en route.

Suivant le document pris au palais, ils se dirigèrent vers le nord du territoire, traversant différents paysages enneigés et glacés avant d'arriver devant la façade d'un édifice en brique, à moitié enterré sous la neige. D'un coup d'œil, Simon inspecta les différentes ouvertures par lesquelles rentrer en reprenant forme humaine quand Hélios remarqua.

     - C'est bizarre, y a pas de barreaux aux fenêtres, la porte d'entrée n'a qu'un pauvre petit verrou et aucun Mage du Froid de garde ici.

Intrigué, son maitre s'approcha de la porte et vit que son naozuran avait raison. Aucune sécurité en vue, pas le moindre anti-sortilège comme dans la prison. Alors que Simon saisissait les poignées de la porte d'entrée d'une manière manière hésitante, elle s'ouvrit soudain à la volée.

Tandis que Simon sursautait et Hélios se hérissait, un écureuil à la queue en plumeau se faufila à toute vitesse vers l'extérieur mais s'arrêta aussi vite quand il se retrouva entre les pattes du félin ailé. Tétanisé de peur, le minuscule animal n'osa plus bouger un seul muscle jusqu'à ce qu'une elfe des rivières accourt de la bâtisse pour l'attraper.

     - Ouf, tu es là, s'exclama l'elfe des rivières en serrant le petit mammifère contre elle. Merci de l'avoir intercepté.

Simon et Hélios se regardèrent mutuellement, blanc comme un linge, devant la jeune elfe. Terminé, les infos de Théo et l'enquête de l'Ombre, ils allaient bientôt finir sous les barreaux pour complices du criminel et de l'un de ses sbires. Alors que le métamorphe et le naozuran se désespéraient, la voix douce et chaleureuse de l'elfe les surprit alors.

     - Eh bien, qu'attendez vous ? Entrez donc vous réchauffer ! proposa-t-elle dans un grand sourire. Je pense que, tout comme moi, vous n'appréciez pas vraiment la fraicheur glaciale de ce territoire. Eh, sympa les yeux vairons !

Étonnés de cet accueil, tout autre de ce qu'ils le prévoyaient, les deux enquêteurs en herbe entrèrent à la suite de l'elfe des rivières dans l'édifice de brique et y découvrirent une surprenante scène. À l'intérieur, une douce chaleur enveloppait la pièce, bien plus réconfortante que la température du palais et pas une seule cage ou barreaux. En tournant la tête, ils virent des oiseaux voler en toute liberté au dessus de leur tête et des groupes mammifères répartis un peu partout.

     - Bienvenue dans la clinique ! leur annonça l'elfe des rivières en ouvrant grand les bras. C'est ici que nous soignons et hébergeons des animaux blessés ou infirmes pour les protéger quelques temps. Je m'appelle Billie et avec d'autres elfes de différents clans, nous suivons l'exemple de la Ménagerie royale des fées.

     - C'est.. ce n'est pas une prison ? débita Simon, bouche bée, avant de plaquer sa main devant sa bouche. 

     - Mais non, voyons ! Qui a osé vous dire cela ? leur répondit Billie. Encore certains elfes des neiges désignent cet endroit comme un zoo mais de là une prison !

     - Moi, je n'aimerais jamais être enfermé entre quatre murs, commenta mentalement Hélios sceptique.

     - Les animaux recueillis ici sont libres de partir s'ils le souhaitent mais restent parce qu'ils s'y plaisent ! continua l'elfe loin des commentaires du naozuran. Laissez moi vous montrer un exemple avec ma protégée.

Réseau dangereuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant