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Z É P H A N I A H

Si vous pouvez, écoutez tout le chapitre avec cette chanson : Falling like the stars - James Arthur.

Playa del Carmen, Mexique, 19:38

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Playa del Carmen, Mexique, 19:38

Le bruit de ma valise que Enrico fait rouler au sol pendant que ma mamie est accrochée à son bras, se mêle aux multiples effusions sonores qui retentissent dans la ville. Je marche avec mes béquilles.

Ça me semble lunaire de dire ça. Enfin, bref...

Mamie Raymonde est toujours aussi joyeuse que la dernière fois que je l'ai vue. Elle a repris des couleurs depuis la mort de mes parents. Elle m'a toujours envoyé des photos et des messages pour que l'on garde contact.

« Mamie t'attendra toujours, ma petite fille » c'est ce qu'elle m'a toujours dit, alors je suis venue à elle.

MAMIE - Regarde Ashah, ici j'emmène tous le temps les petits enfants de Rico pour qu'on achète les meilleurs guanábana, tu vas goûter hein ?

J'ai frissonné lorsqu'elle a prononcé ce nom. C'est le deuxième nom que mon père m'a donné. Il est d'origine indienne et signifie espoir. Mon père avait un meilleur ami d'origine indienne qui a perdu son enfant avant ma naissance alors pour lui rendre hommage il a donné à sa fille le nom de ce bébé mort trop tôt.

Ma grand-mère a toujours adoré ce prénom bien plus que Zéphaniah.

Je souris en hochant la tête.

Je sens que ce nouvel air frais me fait déjà du bien, loin de tout. J'ai quitté la France deux jours après mon annonce.

Mamie et Enrico sont des personnes bienveillantes et aimantes, je rends grâce à Dieu qu'elle ait pu trouver une personne comme lui pour la rendre heureuse après que mon papi biologique soit mort d'ivresse. Cet homme a traumatisé ma mère et ma mamie. Enrico, l'a sauvée.

Ça me dépasse qu'à bientôt soixante-cinq ans elle soit toujours en aussi bonne forme et amoureuse. 

Deux heures plus tard, après avoir pris l'apéro avec eux et leur avoir raconté tout ce qu'il faut qu'il sache on en est venu à parler de ce qui m'a emmenée ici.

J'ai fait pleurer ma grand-mère sans le vouloir mais pour une fois je n'ai pas pleuré. Enrico m'a sagement écoutée.

J'ai du leur expliquer que j'ai des sautes d'humeur, que je suis renfermée et maussade pour ne pas dire morte de l'intérieur. Matin, midi et soir je dois prendre mes antidépresseurs et mes anti-inflammatoires, donc autant dire que je suis shootée. Je n'ai pas voulu mentir alors j'ai avoué que je fume de la beuh pour me sentir encore plus détendue mais que je suis prête à me forcer à arrêter.

Ici, je veux travailler ou pouvoir vivre de ma passion s'il me le permette et je m'attellerai aux tâches qu'ils me donneront.

MAMIE - Ma fille... tu as souffert hein ? Me demande-t-elle en me regardant avec peine.

Z E P H YOù les histoires vivent. Découvrez maintenant