M A R W A N
En arrière avec ma femme, on regarde les jeunes s'agiter dans tous les sens pour prendre des photos. Entre les deux jumeaux qui forcent leur sœur à les photographier en tenant leur nièce d'un bras. Nolann qui rit, un peu trop d'ailleurs. Et de l'autre côté, Nehiyr qui boude dans son coin en regardant la femme de sa vie, regarder la mer avec son chien en mains, sans pouvoir l'approcher.
Depuis ce matin, avec Rima on évalue la température entre les deux. Même si Zéphaniah tente de rester polie en ne montrant pas qu'elle est en colère contre notre fils, malheureusement pour elle, ils sont comme des aimants, alors quand l'un se tient à un bout et l'autre à l'opposé, c'est complètement cuit.
RIMA - J'aime pas cette ambiance.
— Laisse les. Tu veux trop te mêler de leur couple, toi.
Elle soupire.
RIMA - T'as raison, je le couve trop. J'en ai marre d'être comme ça.
— Il a fait le con, il mérite.
RIMA - Je me demande ce qu'il s'est passé.
— T'as dit quoi y a une minute ?
Elle pouffe de rire avant de s'accrocher à mon bras.
RIMA - Écoute, je vieillis, je deviens une commère.
— Tu fais ta kpakpato.
Elle ouvre grand les yeux avant d'exploser de rire.
RIMA - Qui t'a appris ce mot ? Ta maîtresse ?
— Oui.
Elle me dévisage.
RIMA - Tu veux te retrouver comme ton fils ?
— Non. Jamais. Je meurs sans ma dose.
Son regard m'envoie des éclairs avant qu'elle ne finisse par sourire lorsqu'on se pose au bord de la rembarre qui donne sur la mer, non loin de Zéphaniah.
Rima pose ses mains sur le bord avant de sortir son appareil photo et commencer à capturer tout ce qui nous entoure, moi y compris. Je la regarde faire.
Aujourd'hui, elle rayonne. Comme d'habitude, en fait.
J'aime voir sur son visage, la joie. Je sais que je fais l'oeuvre de Dieu en rendant cette femme heureuse. Elle est l'arbre qui produit les plus bons fruits. La joie. L'amour. La bienveillance. La paix. La maîtrise de soi.
J'ai la grâce d'avoir épousé une femme dont je suis fier. Je suis plein de gratitude de l'avoir pour moi.
Hessoul.
RIMA - Tu penses à quoi en me fixant comme ça ?
Je cligne des yeux et la vois, appareil braqué sur moi. Elle sourit.
RIMA - Wawa ?
— Rien. T'es belle.
Son sourire s'agrandit alors qu'elle me regarde avec méfiance.