R I M A
J'entre dans la chambre, encore énervée mais malheureusement, Marwan l'est aussi alors l'ambiance qui règne dans ce qui devrait être un cocon d'amour, me serre la gorge.
Je me mets en pyjama sans calculer Monsieur qui fait sûrement semblant d'être à fond dans sa Bible.
Il m'énerve.
Une fois ma robe de nuit mise, je me couche et mets la couette sur ma tête en frottant mes pieds l'un contre l'autre pour avoir moins froid.
Le silence.
C'est tout ce qu'on peut entendre actuellement. Ironique hein ?
Ah, non !
MARWAN - Tu vas bouder là zehma ?
— Je ne boude pas, j'ai pas envie de parler.
MARWAN - De parler ou de m'parler ?
— Les deux.
Je l'entends poser son livre et soupirer.
MARWAN - Je suis pas en tort, Rima, je vais pas demander pardon.
— Fais ce qui te chante Berrada.
Je crie lorsqu'il soulève la couette m'exposant au froid. Directement frigorifiée, je me retourne, énervée.
— Mais ça va pas ! Il fait moins mille degrés !
Il sourit, amusé.
MARWAN - Y a ton sein qui s'échappe de ta robe, bébé.
Je baisse les yeux, et effectivement, il s'est fait la malle. Furieuse, je le range avant de reprendre la couette de ses mains et m'y réfugier, limite honteuse.
MARWAN - Tu peux continuer à te zehef le sein à l'air, c'est excitant.
— Au Diable !
MARWAN - T'es sah ?! Tu dis ça à ton mari ?!
— Pardon.
MARWAN - Viens, hefek. J'ai besoin de toi là.
Faible d'esprit, je sors ma tête de la couette pour le regarder d'un mauvais œil avant de me coller à lui. Il m'a directement soulevée entre ses jambes et m'a entourée de ses gros bras. Sa chaleur corporelle a éveillé la mienne.
— J'aime pas quand t'es énervé comme ça. Tu me vois plus.
MARWAN - J'allais rien faire à part le frapper.
— J'aime pas que tu frappes nos enfants, d'ailleurs tu le fais presque jamais. Pourquoi aujourd'hui ?
MARWAN - Parce que... tsss... Marwa.
D'un coup, tout est devenu plus clair pour moi, au point que je regrette de ne pas avoir pris son parti devant Nehiyr.
— Je suis désolée, ça m'est pas du tout venu à l'esprit, j'suis bête.