R I M A
Choquée, je fais les gros yeux en regardant autour de moi alors que le jeune homme me regarde avec un sourire en coin.
Je n'ai jamais réellement aimé ce garçon, j'ai toujours senti quelque chose de dangereux en lui mais comme Nehiyr l'appréciait beaucoup j'ai fait énormément d'efforts pour le sentir.
Au final, regardez ce qu'il a fait de mon fils. Qui est lui aussi un imbécile pour s'être laissé marcher dessus mais pour ça je peux dire que c'est le mauvais trait que Nehiyr a pris de sa mère.
— Est-ce que tu es fou Tyrell ?
TYRELL - Non.
— Réponse typique d'un fou.
TYRELL - Madame, vous devriez vraiment faire gaffe ou au moins traîner souvent avec votre mari. J'suis du genre rancunier.
— Je n'ai pas peur de toi.
TYRELL - Nehiyr devrait, il me connaît.
— Tu ne toucheras pas un cheveux de mon fils.
TYRELL - C'est pas vous que je cherche à atteindre, celui que je veux c'est Nehiyr.
— Tu es gay ?
Il fait une mine offusquée avant de rire amèrement.
TYRELL - N'importe quoi. Votre fils m'a trahi en me dénonçant et en prenant la fille que je convoite depuis maintenant quatre ans. Il n'a aucun principe.
— J'en n'ai assez entendu, Tyrell rentre chez toi dans la paix du Christ.
TYRELL - Vous savez, les choses qu'on voit à la télé ça n'arrive pas qu'aux autres.
Et sur ces mots, il a disparu, mains dans les poches.
Honnêtement, je ne sais pas quoi croire et quoi faire. Est-ce que je dois en parler à Marwan ? Il va le cuire in extremis. Est-ce que je dois avoir peur ? Non.
Ma foi.
On verra ce que nous dit l'avenir, un enfant comme ça ne peut rien me faire.
Tu aurais du le prendre au sérieux Rima...
Z E P H Y
Une semaine plus tard...
— Soan pose-moi, pose-moi s'il te plaît ! Lâchai-je en sentant tout le poids de mes jambes tirer le bas de mon dos.
Mon infirmier de substitution, me pose immédiatement en s'assurant que je sois à l'aise alors que je soupire.
Cette rééducation est éprouvante, comme chaque fois.
SOAN - Ça va aller Zéphaniah, tu fais des efforts de fou.
Soan est un stagiaire qui remplace mon autre infirmier parti en vacances. Étant donné que les tâches ne sont pas super dures, un stagiaire peut s'en occuper et puis il est quand même en cinquième année de médecine. Il a vingt-quatre ans.
C'est un tunisien.
— Je suis fatiguée... dis-je en sentant des larmes monter dans mes yeux.
Aujourd'hui, la journée a été éprouvante par sa longueur et par le fait que j'ai du venir seule à ma rééducation, tout le monde travaille. Je suis trop épuisée pour reprendre le travail. En ce moment, je me fatigue rapidement.