Chapitre 16

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Sharon n'a pas menti sur le fait que là où l'on se dirige, les quartiers sont plus aisés. Les buildings semblent ne pas avoir de fin, on dirait qu'ils sont à quelques centimètres d'atteindre les étoiles.
Uniquement des voitures luxueuses stationnent dans les rues, la nuit ici personne ne traîne dehors. Si on ne pense plus à la ville basse, Madripoor peut quasiment paraître comme une ville normale.

Sharon s'arrête devant une maison à plusieurs étages, elle gare son automobile dans un petit garage aux abords de ce que j'imagine être son habitat.

- Bienvenue chez moi. Annonce-t-elle en ouvrant la porte d'entrée.

Nous n'avons pas le temps de répondre qu'une petite bête noire se jette sur nous. Elle s'attaque directement à Zemo, lui saute dessus et essaye de le mordre du mieux que sa petite taille le lui permet.

- Félix non ! Ordonne la maîtresse de l'animal, il obéit sans la moindre hésitation.

- Excusez-le, il n'est pas habitué aux invités. En fait non je m'en fou qu'il te bouffe Zemo. Le chien salue ensuite Sharon, content de la revoir après quelques heures d'absence avant s'échapper pour aller dans le jardin.

- Je déteste les chiens. Grommelle Zemo, victime de l'assaut du fameux Félix.

- Tant mieux. J'ose me moquer.

L'entrée donne sur un couloir composé de plusieurs portes. Sharon ne prend pas la peine de s'attarder dessus, et nous emmène directement dans le salon. La pièce se trouve au bout de l'entrée, la décoration est sobre, quelques vases et meubles sont disposés par ci et par là, sans plus. Les murs sont d'un blanc opaque. Une petite cuisine est ouverte sur l'espace canapé.

- Vous voulez un verre ? Nous propose Sharon.
- Un Whisky s'il vous plaît. Demande Zemo avant de s'affaler dans un des canapés sans demander la permission à personne, pas même à son hôte.
- Non, toi vas te faire foutre. Sam ? Bucky ? Un whisky ?

J'accepte volontiers, sachant que l'alcool ne peut pas m'affecter à cause du sérum. Tandis que mon coéquipier prend la sage décision de rester raisonnable. Elle me sert le breuvage alcoolisé.

J'entends vaguement que les conversations naviguent sur plusieurs sujets, mais n'y prête pas grande attention. Je discerne que Sam informe Sharon, qu'il ira demander une faveur aux autorités lorsqu'elle nous aura aidées et que cette mission aura été mis à terme. Il ira donc témoigner pour elle et la sortir de ce pétrin.
Malheureusement les sujets dérivent sur un point sensible que j'aurais préféré éviter.

- Sinon comment va Steve ? Demande-t-elle innocemment.

Un grand silence s'impose dans la pièce. Mon corps se crispe à la question, mes dents sont tellement contractées que sa mâchoire commence à devenir douloureuse. Ma main de chair empoigne si vigoureusement le verre qu'il finit par se briser dans mes mains. Je remarque vaguement que les quelques personnes autour de moi sursautent et se tourne dans ma direction, mais je ne réagis pas. Complètement figer.

J'entends faiblement Sam mais sa voix paraît tellement lointaine que je n'y prête pas attention. On me tire par le bras, et je suis mécaniquement.
Je sens de l'eau couler sur mes mains. Je perçois le verre désormais brisé tombé dans l'évier. Je crois que je saigne, toutefois je ne suis pas assez contient pour y faire réellement attention.

Je sens une main se poser sur mon épaule et me tourne vivement. Ce n'est que Sam. Il me pousse pour me forcer à m'asseoir sur l'un des comptoirs de la cuisine. J'obéis, soulager d'avoir été ramené à la réalité.

- Désolé pour ton verre. S'excuse Sam à ma place lorsque Sharon revient dans la cuisine.

- Et moi je suis désolée d'avoir posé la question, je ne pensais pas... Elle s'arrête avant de reprendre quelques instants plus tard. Ici on ne capte plus rien depuis que Thanos... Vous savez. Les gars qui s'occupaient de nous relier au reste du monde, aux chaînes d'infos, ou encore aux radios ont disparu pour refaire leurs vies, après le Blip. Aujourd'hui plus personne ne le fait. Je croyais que c'étaient des rumeurs ce que les gens racontaient. Désolé... Je ne voulais pas- Sam la coupe dans son monologue d'un geste de la main.
- C'est la vie c'est comme ça il faut faire avec. Il change de sujet pour mon plus grand soulagement. Tu peux m'apporter du désinfectant et un bandage, s'il te plaît ?

The Falcon and The Winter SoldierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant