Je presse un peu plus fermement la main d'Ayo, elle semble le remarquer puisqu'elle se tourne vers moi inquiète.
- Tout va bien ? Je hoche la tête pour ne pas l'inquiéter plus que cela.
Elle n'a pas besoin de savoir les angoisses et les peines qui me traversent. Steve me manque atrocement c'est un fait, mais je n'ai pas envie d'étaler cette partie de moi-même à quelqu'un d'autre. Pas même à Sam. J'en aurais bien discuté avec ma psychologue mais Walker à annuler toutes mes séances, quel abruti ce gars... Je ne sais pas si j'aurai osé me livrer sur tout ce que je pense de cette situation, sachant qu'elle devait certainement rapporter tout cela à ses supérieurs, alias le gouvernement. Cependant elle aurait peut-être pu m'aider à comprendre si mes émotions sont normales ou non lors d'une période aussi difficile.
Je me lève finalement. Ayo m'imite, comprenant le message. Elle commence à partir avant de se retourner une dernière fois.
- Je te préférais les cheveux longs au fait. Sa remarque m'arrache un petit sourire, c'est bien la seule personne à penser cela. Je haïssais cette coiffure. Je lui dis adieu avec un geste de la main, elle me répond avec un sourire discret. C'était peut-être la dernière fois de cette journée où nous pouvions parler calmement, j'en suis bien conscient.
Je retourne en prenant mon temps à l'appartement, je ne suis pas pressé.
En bas de l'appartement se trouvent les deux abrutis : Walker et son acolyte dont j'ai encore oublié le putain de nom, je grommelle avant même de leur adresser la parole. Ils sont sur leurs téléphones et ne me voient même pas arriver, quelle bande d'abrutis... Heureusement qu'on ne les envoie pas à la guerre ces deux-là. Qu'est-ce que ce serait sinon ? Il serait capable de rater leur mission juste par manque d'attention, bien trop absorber par leurs écrans. Ils sentent finalement ma présence et daignent de lever leurs yeux de leur téléphone.
- Barnes. Je t'ai donné un ordre, un seul ordre et tu n'es même pas capable d'obéir. Je roule des yeux, il me tutoie encore l'imbécile.
- Bon écoute moi bien Walker. Je vais te le dire une dernière fois et si ça ne rentre pas dans ton crâne la prochaine fois j'utiliserai la manière forte, je te péterai les dents pour être clair. Je ne suis pas ton pote, et encore moins ton chien. Si tu crois que je vais obéir comme un bon toutou et rester coincé dans un appartement juste pour te faire plaisir sache que tu es à côté de la plaque. Maintenant fou moi la paix ou je te jure que je te casse la gueule avant l'heure. Il semble réticent mais obéit quand je commence à lever mon poing bionique, je ne le ferai pas ici, je ne suis pas stupide mais j'ai vraiment envie de lui donner envie de se chier dessus. En plus, le mec m'a bien tiré dessus, j'ai le droit à ma petite vengeance, inutile soit elle.
J'entre dans le bâtiment en prenant soin de refermer la porte à clé derrière moi, si ça empêche Walker et son pote de venir, ça m'arrange. Je monte les marches quatre à quatre et constate que les valises sont toujours à leurs places. Je suis soulagé, j'ai désespérément besoin de changer de fringues. Je ne sais pas non plus à quand remonte ma dernière douche mais j'ai l'impression que cela fait une éternité.
Zemo est encore allongé sur le canapé, il n'est toutefois plus dans la position dans laquelle Sam et moi l'avons laissé précédemment. Un chiffon humide recouvre son front, j'ai du mal à imaginer Sam prendre soin de lui, dans tous les cas je préfère penser que Zemo a dû se soigner lui-même. Sam, est quant à lui devant un ordinateur, affairé à écrire quelque chose. Peut-être des collègues, Joaquin qui sait ? Ou peut-être la mystérieuse interlocutrice qui l'a appelé pendant notre intervention à Madripoor ? Je sens la colère monter en moi, je suis à fleur de peau. Il va falloir que je me repose avant que je ne cause des dégâts à moi ou aux autres.
Lorsque je referme la porte derrière moi, le criminel et mon partenaire se tourne dans ma direction.
- On a reçu une livraison de ton pote Joaquin. Merde, mon ton ne se voulait pas aussi froid. Sam semble lui aussi surpris de l'intonation que j'ai employée.
- Cool. Il répond avant de se reconcentrer sur son activité super importante j'imagine.
- Tu bosses sur quoi ? Je demande en m'approchant de lui. Il ne lève toujours pas les yeux de son écran et me répond simplement.
- Un rapport de mission pour Joaquin. Je tourne les talons avant de m'emporter davantage. Joaquin, Joaquin, toujours ce putain de Joaquin. À croire qu'il n'a que ce nom à la bouche.
Je dépose nos bagages dans notre putain de chambre et ouvre la première rapidement. Bingo c'est la mienne ! Je m'empare de quelques fringues propres, un nouveau bandage pour ma blessure avant de filer dans la salle de bain, salle de bain qui est forcément accessible par le salon. Je vais toutefois dans la cuisine et m'empare du rouleau de cellophane, cela me permettra de ne pas abîmer ma plaie pendant ma douche et surtout de ne pas l'infecter avec du savon et de l'eau. J'évite volontairement Sam, de toute façon je ne suis même pas sûr qu'il m'accorde la moindre attention. Il doit probablement encore faire son rapport pour Joaquin.
Je m'enferme dans la salle d'eau et me déshabille en un temps record, j'enlève le pansement fait par Sam, il n'y a aucune trace de sang quasiment, c'est une excellente nouvelle. Je panse de nouveau ma plaie avec la cellophane, c'est un bandage de fortune certes mais il reste très efficace.
Je m'apprête à rentrer sous l'eau brûlante lorsque mon téléphone sonne. Ce n'est pas une chose qui arrive régulièrement, je n'ai aucune application sur mon appareil et quasiment aucun contact. Mon cœur loupe un battement lorsque je remarque que la notification provient de Sam.
« Tu es jaloux ? » Je roule des yeux en lisant le message, même s'il ne peut pas me voir.
Quel enfoiré, il ne me prête aucune attention, ne parle que de son collègue, bon j'abuse un peu... et il ose me demander ce genre de chose. Moi jaloux ? Jaloux de qui, de quoi ? Du fait qu'il ait des amis, des proches et des collègues ? En quoi cela me regarde ? Absolument rien. Je ne suis pas jaloux. Je ne suis pas jaloux puisque Sam est seulement un ami. Un ami avec qui j'ai couché et que j'ai embrassé sans aucune honte pendant une mission importante il y a à peine une heure de cela. Bordel, il faut que j'arrête d'avoir ce genre de pensée.
Je jette un coup d'œil en bas, je suis à demi dur. Putain de merde, cette journée est interminable.
« Va te faire voir. » Je lui envoie en retour.
Je ne regarde même pas s'il m'envoie une réponse. Je tourne le robinet afin d'obtenir un jet d'eau froide et rentre dans la douche sans me poser plus de questions. J'ai besoin de me réveiller un bon coup, la journée n'est pas encore finie et je sens que ce qui m'attend risque d'être terriblement difficile. Et j'ai surtout besoin de faire taire les envies au sud de mon anatomie.
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The Falcon and The Winter Soldier
ФанфикTrois mois se sont écoulés depuis la mort de Steve, Sam et Bucky ne se parlent plus. Cependant une mission va les forcer à se retrouver. Cette histoire contient des spoilers de la série, conclusion ne lisez pas si vous n'avez pas regardé la série...