The Falcon and The Winter Soldier

Chapitre 53

22H40

Je rentre dans mon appartement, détrempé. Il pleut des cordes dehors.

Je dépose ma valise dans l'entrée en soupirant de soulagement, le trajet en avion a été épuisant. Six heures de vol, cloîtré dans un siège entre un papi qui ronfle et un enfant qui hurle, ce n'était pas de tout repos.

La température dans l'appartement est glaciale, personne n'est venu mettre le chauffage pendant mon absence. En même temps qui aurait pu ? Je ne connais personne dans l'immeuble. L'ambiance est encore pire, j'avais oublié l'état de ce logement... Les murs sont vides, pas un cadre, pas une photo. Rien. Je ne parle même pas de l'absence de meuble, il y a seulement le strict minimum. Un canapé qui est accessoirement ce qui me sert de lit, traîne près de la fenêtre donnant sur la rue, une télé accrochée sur le mur d'en face. La cuisine ouverte, juste derrière mon salon, est la seule pièce un minimum comblé. Je l'ai par ailleurs laissé en bordel avant de partir, car je n'ai pas nettoyé mon assiette ni ranger les cadavres des boîtes de pizzas.

La vie ici est merdique. Et j'avais oublié à quel point. J'aurais mieux fait de rester en Louisiane, quitte à dépenser tout mon fric dans les hôtels du coin, au moins j'aurais été dans un endroit accueillant. Ici... C'est vide, que du vide. Je donne un vulgaire coup de pied dans le tas de lettres qui m'ont été déposées durant mon absence, aucune d'elles n'est personnelle, ce ne sont que des putains de factures.

Et le pire dans toute cette situation, c'est que Sam me manque terriblement. Lorsque je suis parti d'ici il y a des jours de cela, je le détestais au plus profond de mon être. Or, pendant notre « cohabitation », je suis tombé amoureux de lui, quel con je fais. Et désormais, j'ai envie de le revoir, je sais qu'on s'appellera dans peu de temps, du moins je l'espère. Il n'a pas intérêt à m'ignorer de nouveau, sinon je retourne lui en coller une en Louisiane, en espérant qu'il y soit. Ma vie sans lui semble... fade ? Et je n'en ai jamais été aussi conscient.

J'ai besoin de me changer les esprits, je n'ai plus envie de broyer du noir ainsi. Et je ne dois en aucun cas rattacher toutes mes pensées et surtout tous mes espoirs sur Sam. Je dois aussi vivre ma propre vie. Je me débarrasse de ma valise en la posant dans ma « chambre », enfile une veste adaptée au temps dehors et fuis le silence de mon appartement pour les rues grouillantes de population. J'ai pour la première fois depuis un long moment, envie de manger dehors au lieu de rester cloîtré chez moi. J'en profite en chemin pour acheter un livre dans une petite librairie, il faut que je commence par meubler mon salon discrètement. Histoire de ne pas causer un changement trop brutal à mon cerveau. Et puis mon livre m'occupera quelques jours. Donc je n'aurais plus la fichue tendance de penser à Sam constamment.

20H02

Je suis en affalé au sol une assiette dans les mains, mon regard est occupé à observer ma bibliothèque, je l'ai acheté il y a deux jours de cela. Et pour la première fois de toute mon existence, je me suis empressé de la monter et de l'exposer dans mon salon. C'est l'un des premiers meubles que j'ai acheté de mon plein gré depuis que Steve est décédé. La dernière fois, c'est lui qui m'a accompagné (c'était plutôt « forcer » d'après moi...) et guidé dans chacune des étapes : de l'achat au montage en passant par le choix des couleurs.

Il s'est écoulé 2 semaines depuis que je suis rentré chez moi, et que je n'ai pas de nouvelle de Sam, je rectifie : de nouvelle concrète et intéressante. On a échangé quelques messages, juste pour se tenir informé de l'avancée de la mission. Rien de bien utile concernant notre relation, d'après moi.

J'ai donc lu, voir même : trop lu. Il fallait bien que je me tienne occupé dans les moments difficile et ennuyeux. C'est d'ailleurs pour cela que j'ai acheté une bibliothèque, les livres avaient fini par faire des piles jusqu'au plafond chez moi, ce n'était vraiment pas pratique. Donc mon nouveau meuble est déjà bien rempli, si je continue sur la même lancée, je crains devoir acheter à nouveau une bibliothèque.