Chapitre 24

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 Walker s'éloigne de plusieurs mètres en se tenant la joue, le coup à dû le secouer puisque j'ai tapé avec le bras bionique. Tant mieux il me lâchera la grappe le temps que je m'occupe de son pote.

Ce dernier juge de haut en bas, les poings droits devant prêt à me régler mon compte. Sa pose est incertaine, ses appuis ne sont pas bons, tout ce qu'il risque dans cette position, c'est de perdre.

Finalement, je n'ai pas le temps de lui en coller une que Walker vient se placer à ses côtés, comme un garde du corps devant son client. Ces deux abrutis envoyés par le gouvernement ne sont même pas capables de se défendre devant un super-soldat, alors face à la petite armée je n'ose même pas imaginer...

- Je ne sais pas pour qui tu te prends Walker, mais tu n'es certainement pas mon pote donc tu vas baisser d'un ton avec moi. Tu n'es encore moins digne de ce bouclier, Steve serait du même avis que moi. Et pour le bien de tout le monde arrête de croire que tu es au-dessus du monde juste parce que tu l'endosses.

Mon petit discours n'a pas l'air de lui plaire puisqu'il sort son arme. Rien que ce geste me dégoûte, Captain America avec un pistolet silencieux, du jamais-vu. Il me pointe avec celle-ci puis m'intime d'un geste de tête de me décaler de l'encadrement de la porte. Malheureusement pour lui, je ne compte pas bouger d'un centimètre.

- Dégage Barnes ou je tire. Ses menaces ne m'atteignent pas, je hausse les épaules pour bien lui faire comprendre.

- Je ne me répéterais pas. Bouge de là ou je te bute ! Son cri résonne dans la pièce. J'espère que de là où se trouve Sam ils n'entendent rien de tout cela, j'espère que Walker ne gâchera pas encore une fois le plan.

Walker pivote légèrement son flingue avant d'appuyer sur la gâchette. Je comprends que j'ai commis une erreur au moment où je sens un courant d'air aussi rapide que l'éclair près de mon bras droit. Ce vent furtif est soudainement remplacé par une douleur aiguë qui s'infiltre dans tous mes muscles. La balle qui n'a fait que m'effleurer termine sa trajectoire dans la porte derrière moi.

J'ose un rapide coup d'œil vers ma blessure. Le tissu est déchiré et du sang s'échappe de la zone touchée. Beaucoup de sang. La pièce tourne autour de moi. J'ai mal. J'ai si mal. La blessure n'est pas belle, la balle qui ne m'a pourtant pas touchée à arracher une bonne partie de ma peau. J'ai l'impression d'avoir un feu logé dans mon corps, allant de mon épaule jusqu'à mon poignet. Je lève la tête comme au ralenti, encore abasourdi par la scène mais surtout par la douleur. Je tente de contenir plusieurs grognements de douleur, en vain. J'ai tellement mal. Cela fait des années que je n'ai pas ressenti de douleur physique aussi puissante.

Je m'écroule sur le sol. Ma chute est douloureuse. Mon corps engourdi me fait un mal de chien. J'attrape ma blessure brutalement et tente de la compresser afin de faire cesser le saignement. Un grognement désastreux s'échappe de ma gorge, je presse d'autant plus fort ma plaie. Le sang continue de couler abondamment, tachant le sol de rouge mais aussi mes mains et mes fringues. Une pensée soudainement m'envahit, j'espère que du côté de Sam tout se déroule comme prévu, qu'il ne s'est pas fait tirer dessus. Sam. Le plan, Sam. La discussion avec les rebelles. Walker. Sam. Où est Sam ? Il faut que je me ressaisisse, je dois protéger Sam de Walker. Cet enfoiré de Walker. La scène me revient subitement, Walker m'a tiré dessus. Il a osé me tirer dessus. De quoi est-il capable ? Qu'elles sont ses limites ? Il n'a eu aucune hésitation pour me menacer puis appuyer sur cette gâchette, je n'ose pas imaginer ce qu'il peut faire si on lui donne les moyens.

Je secoue vivement ma tête, il faut que je me ressaisisse pour Sam. Je dois m'assurer qu'il aille bien. Mon mouvement soudain fait presque cesser les vertiges dont je suis victime. J'en profite donc pour me remettre sur pieds. J'ai vaguement conscience de la flaque de sang que j'ai créé par terre, mais je dois me ressaisir pour Sam. Mon cœur bat plus vite en l'imaginant lui aussi toucher par l'une des balles de Walker. J'enlève précipitamment ma veste et arrache la manche du vêtement. Je me sers du tissu comme pansement pour contenir le sang, le temps que je mette un terme aux conneries de Walker. J'examine la pièce, le bourdonnement dans mes tympans prend fin doucement, me permettant de me concentrer un peu mieux sur la situation actuelle.

The Falcon and The Winter SoldierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant