Un bruit soudain me force à ouvrir les yeux. Je me relève dans un instinct de panique, ayant perdu tout repère. Où suis-je ? La lumière du jour m'aveugle, je ne vois plus rien. Je plisse les yeux sans obtenir de résultat. Il faut que je me barre d'ici, peu importe où je me trouve. J'essaye désespérément de me lever mais un tissu me couvre le corps, je suis cloué contre une matière molle. Je me débats avec le tissu, ne voyant toujours rien du monde qui m'entoure. Le bruit continue, je panique complètement. Je ne peux m'empêcher d'imaginer Karli et sa troupe, énervé de les avoir empêchés d'agir. Pitié ne me tuer pas, pas maintenant.
La vision me revient petit à petit, par endroit. Je suis assis sur un canapé, dans un salon. Tout me revient soudainement, le lieu où je me trouve dans la foulée. Je suis en sécurité chez Sarah. Je plaque ma main contre mon abdomen, cherchant à ralentir les battements de mon cœur. Il est bien trop rapide pour un réveil. Lorsque j'arrive à obtenir une légère diminution, je relève la tête et examine mon environnement. Les neveux de Sam font mine de se battre avec le bouclier en main, cela semble les amuser puisque le plus jeune explose de rire. Le bruit recommence pour la troisième fois, mon cerveau à moitié éveillé mets plusieurs secondes avant de comprendre qu'il s'agit du métal du bouclier tapant contre le sol. Mon cœur cesse de tambouriner aussi fort dans ma poitrine, rassuré.
Les enfants remarquent finalement que je suis éveillé, le plus grand repose le bouclier dans son sac avant de s'enfuir en courant. Tandis que le plus jeune, m'observe avec un sourire en coin, fier de son coup. Il pose ensuite un doigt sur sa bouche, m'intimant de ne rien dire à sa mère ou son oncle j'imagine avant de rejoindre son grand frère je ne sais où. Je ne peux m'empêcher de sourire, repoussant au plus loin la panique qui m'a envahie quelques minutes auparavant.
Mes crises au réveil n'ont jamais posé de problèmes lorsque j'étais seul chez moi. Cela arrive souvent que je me lève en ayant l'impression d'avoir été de nouveau kidnappé par Hydra ou enlevé pour je ne sais quelle expérience scientifique, cela entraîne généralement une crise de panique que je suis obligé de faire passer en prenant des doses assez fortes de médicaments. Ce n'est pas bon, j'en suis bien conscient mais c'est la seule solution qu'à trouver mon ancienne psychologue pour m'aider. Je n'ai pas pensé à les prendre en partant en mission et heureusement pour moi je n'ai pas encore été victime de crise de panique intenable. Cependant ici, chez Sarah je suis obligé de ne pas paniquer. Chez moi je peux me lever, tenter de m'enfuir, tout casser sur mon chemin si cela me chante car mon esprit est figé de peur. Ici, je prends le risque de blesser quelqu'un, pire de : blessé les enfants de Sarah et ça je ne me le pardonnerais jamais.
Avec un soupir, je me relève prêt à attaquer cette journée. Il nous reste encore quelques morceaux du moteur à traficoter aujourd'hui, Sarah nous a assurer qu'un mécanicien du coin allait s'en charger dans la matinée mais les autres activités sont déjà prises, il ne reste aucune rénovation où nous pouvons aider. Alors peu importe l'avis de sa sœur, Sam et moi comptons l'aider jusqu'à temps que je reparte à Brooklyn.
J'essaye de repousser mes émotions négatives mais la crise de panique est toujours proche. Je la sens tiraillée ma gorge, noué mon estomac. J'en ai la nausée, l'idée qu'elle se pointe ici, en plein milieu du salon à Sarah me donne envie de vomir. Personne ne doit me voir ainsi, j'essaye de garder cette pensée en tête afin d'éloigner mes démons mais ils persistent. J'observe mes fringues au sol, ne trouvant même pas le courage de me changer. Mon regard s'attarde sur le plancher, il remonte jusqu'au bouclier. C'est une mauvaise idée, je le sais mais je l'observe de loin, ce métal qui m'est si familier. Mon esprit divague sur Steve, mon cœur se tord, j'essaye d'éloigner mes pensées négatives, mais c'est si dur. Je ferme les yeux, repoussant le plus possible mes larmes. Non. Non, pas ici. J'ai beau lutté, elles reviennent toujours à la charge. Les pensées négatives aussi. Lorsque je rouvre les yeux je remarque que des pieds se sont placés devant mon objectif, j'essuie d'un mouvement machinal mes larmes. Je sais que c'est Sam, je reconnais la forme de ses jambes mais je n'ose pas lever le regard, il n'est pas stupide, il sait ce qui était en train de se dérouler dans mon esprit. Mais aussi que j'étais en train de pleurer.
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The Falcon and The Winter Soldier
Fiksi PenggemarTrois mois se sont écoulés depuis la mort de Steve, Sam et Bucky ne se parlent plus. Cependant une mission va les forcer à se retrouver. Cette histoire contient des spoilers de la série, conclusion ne lisez pas si vous n'avez pas regardé la série...