Chapitre 50

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On s'installe dans la voiture de Sarah sans un mot, notre fou rire de tout à l'heure nous à bien calmés. Au point qu'on ne sait plus de quoi parler. Il conduit les premiers mètres en silence, je ne sais pas où il nous emmène puisque je ne connais pas le coin. Cela fait déjà une dizaine de minutes qu'il est au volant, on passe plusieurs boulangeries mais ne s'arrête à aucune d'entre elles.

- On va aller à la meilleure du coin, il faut rouler encore un peu. Il m'explique en voyant mon incompréhension.

- Cette amie est proche de Sarah ? Je questionne pour faire la conversation, afin que le blanc entre nous ne devienne pas gênant. Il met plusieurs secondes avant de me répondre, concentré sur la route devant nous.

- Sarah est proche de tout le monde. Il annonce tout en tournant à un coin de rue. Je ne réponds rien, qu'est-ce que je peux répondre même ? C'est un fait qu'il annonce ici, la preuve : sa sœur m'a accepté dans sa famille sans même me connaître plus en détails. Tout en connaissant tout de même mon passé, elle m'a laissé approcher ses deux fils sans ressentir la moindre crainte à mon égard. Sarah est une bonne personne, il n'y a pas de doute.

Mon regard s'attarde encore quelques secondes sur les paysages ensoleillés avant de se diriger vers mon co-équipier. Il doit certainement se sentir épié puisqu'il tourne brièvement la tête dans ma direction avant de se racler la gorge.

- Alors, ça fait quoi d'être un oncle ? Il me demande non sans une pointe d'amusement dans la voix. Je ne peux m'empêcher de laisser échapper l'ombre d'un sourire, il est vrai qu'être considéré comme un « oncle » me fait chaud au cœur, c'en est même flatteur.

- C'est sympa. Je dis uniquement cela pour l'embêter, bien évidemment que l'idée d'être considéré comme un membre de leur famille me fait plaisir, non seulement car la famille de Sam est incroyable mais aussi parce que cela me rend encore un peu plus proche de Sam. C'est mal, je le sais, je ne devrais pas me faire ce genre d'idée mais bordel, je ne peux pas empêcher mon esprit de penser à lui de cette manière.

- Connard. Il essaye de me donner un coup de coude pour me taquiner, il échoue lamentablement à cause de sa concentration infaillible sur la route. Avoue que tu adores ça !

Je rigole de bon cœur avant de céder à sa requête.

- Ok. J'avoue que c'est super, je suis content qu'ils m'appellent comme ça. Sam me rend un sourire, cette fois beaucoup moins taquin, il est sérieux.

- Je suis heureux que tu sois venu ici Bucky, même si... euh. Je t'ai terriblement mal accueilli. Je suis désolé pour tout ça, le... Eh bien... Comment je t'ai traité après... Il se gare sur le bas-côté d'une petite route.

Nous sommes au calme, la petite ville se trouve derrière nous, aucunes voitures aux alentours ni aucunes traces d'humanité. Il ne se tourne pas vers moi, cherchant toujours ses mots, comme s'il était inscrit sur la route face à nous. Je tente alors le coup, coûte que coûte, de toute manière on devra bien en discuter un jour ou l'autre.

- Après avoir couché ensemble ?

Sam, pour une fois, ne semble pas outré par mes propos. Au contraire il hoche la tête, approuvant mes paroles. Bordel, depuis le temps que j'attendais ce moment, qu'il accepte enfin ce qui s'est passé entre nous à deux reprises. Il n'est pas obligé d'accepté positivement la situation, bien évidemment. Mais au moins admettre que je ne suis pas un fou qui a imaginé deux nuits à ses côtés, c'est plus rassurant ainsi.

- Après qu'on ai couché ensemble. Il baisse le regard vers ses mains, toujours agrippé au volant. Je crains soudainement que la conversation ne le brusque, comme à chaque fois que j'essaye d'en discuter calmement avec lui.

The Falcon and The Winter SoldierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant