CONSTELLATIONS

CHAPITRE 24

Zack se retourne vers la voix inconnue et découvre une femme, qui tient McEwin par l'épaule. Elle est grande, très belle, des paillettes sur les paupières, les lèvres brillantes et un chemisier rouge parfait assorti à ses ongles. .

— Giulia, voici Zack, le batteur, présente le chanteur.

Elle lui adresse un vif sourire et il sent tout son corps se réchauffer, presque fébrile de fascination.

— Puis-je m'entretenir avec le groupe complet, Enki ? Demande-t-elle en cherchant des yeux le reste éparpillé des Red Comets.

— Évidemment, Giulietta, mais laisse-les un peu se remettre de leurs émotions.

Zack les regarde, sans trop savoir où se mettre. Des tas de questions lui traversent le crâne mais l'aura de ladite Giulia l'empêche d'oser prendre la parole. Il sent naître une admiration fascinée pour elle. Elle est visiblement proche de McEwin, puisqu'iels se tiennent tout contre l'autre et iels semblent se connaître depuis longtemps, comme de vieux compagnons de route. Elle est grande comme il est petit, sa peau est aussi foncée que celle du chanteur est claire et sa tenue est aussi rouge que celle de l'homme est verte. On dirait des pièces de puzzle opposées qui s'emboîtent parfaitement. Zack est bouche-bée.

— C'est qui ? Glisse Max à son oreille en s'approchant.

Le batteur hausse les épaules sans quitter Giulia des yeux. Ilio arrive derrière lui et échange un regard interrogateur avec Hope en demandant quand est prévue l'heure du repas.

— Vous êtes qui au juste ? Se décide à demander Max en fronçant les sourcils.

— Giulia Rossini, dit la femme en lui serrant la main avec un sourire.

— J'aime bien votre maquillage, répond Max en guise de réponse.

— Vous êtes italienne ? Demande Ilio en souriant.

— Si, di Palermo, dit-elle en souriant, anche tu ?

— Franco-italien·ne, oui ! Ilio, bassiste, du Piémont, dit-iel en lui serrant la main.

Lorsque McEwin propose de discuter autour d'une table et d'un bon repas, Ilio est lae premier·ère à dire oui. Les Red Comets se retrouvent dans un restaurant chic de Londres, en compagnie d'une star internationale et de sa probable compagne. Zack, qui n'a toujours pas décroché un mot, ne quitte pas l'italienne des yeux.

— Elle est fascinante. Tout est distingué et gracieux, que ce soit dans sa personnalité ou dans ses mouvements, c'est fou…

— Damn, tu as une vrai problème avec les italien·nes, buddy…

Ilio commande une pizza — parce que c'est une "valeur sûre" et que rien ne vaut une bonne Margherita — et interroge Giulia du regard, qui s'éclaircit la voix avant de commencer :

— Enki m'a beaucoup parlé de vous. J'avoue avoir été sceptique devant son enthousiasme excessif mais, nuance-t-elle devant les sourcils froncés de Hope, après cette performance remarquable, n'ayons pas peur des mots, je me dois de vous féliciter.

Elle boit une gorgée de champagne, paupières mi-closes et semble déguster le fait que la tablée soit suspendue à ses lèvres. Elle plante ensuite son regard tour à tour dans les yeux des quatres jeunes musicien·nes et reprend :

— J'ai de l'argent. J'aime la musique. C'est pourquoi après avoir été convaincue par vos chansons, votre style et vos créations, je vous propose de signer avec moi — je suis productrice.

Max lève un sourcil.

— Vous n'êtes pas la productrice d'Enki ? Demande-t-elle en se tournant vers le chanteur.