"Rencontre du troisième titre avec des pequeños du Touquet"

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Pov Joaquina (oui.) (vous etes pas prêts)
DISCLAIMER cestgeorges : je ne connais absolument pas la culture/langue espagnole (team allemand lv2 ahahahahaha) donc si parfois je dis nimp c'est que je suis certes inculte mais pas méchante. Pardon. C'est parti.

"JOJO TU FOUS QUOI???"

J'ignore les cris de mon petit fils, ce qui est une chose que je ne fais jamais.

"MAIS JOJO ON VA CREVER PUTAIN"

En effet je mets toujours un point d'honneur à féliciter mes 2 pequeño tití à chaque fois qu'ils utilisent des mots grossiers.

"JOJO BORDEL DE DIEU SA MÈRE"

Le concept de mot "familier" a été inventé par les mêmes qui ont fait du capitalisme le tyran de notre société. Aussi c'est pourquoi une bouffée de fierté m'a envahît la première fois que mon petit Bilal - qui a maintenant 17 ans, le temps passe si vite! - a dit son premier "putain". De la même manière, j'ai refusé le sobriquet de "grand mère" ou "mamie".

Mais le moment n'est pas aux embrassades. Aujourd'hui est le jour de la Grande Évasion. Aussi veuillez me laisser une minute, ça fait bien 11 ans que je n'ai pas conduit et les routes françaises sont pleine de bosses et de travers, on dirait mon dos. Encore heureux, je n'ai pas les mains qui suent sur le volant! Ma faculté à ne jamais avoir sué est une des choses qui font partie de mon herencia, si j'ose dire.

"Mami, intervient une grosse voix chaleureuse depuis la banquette arrière, pour une fois Bilal a raison tu vas très vite là."

"No importa que! Mon petit Diego c'est toi qui -"

"AHHHHH SA MERRRRREEEEE"

Ah mierda! Estamos en la caca.
Pendant ma seconde d'inattention, la voiture a fait une embardée et s'est méchamment enfoncée dans les buissons de la forêt longeant la route.

Je sors de la voiture avec élégance. Pequeño tití 1 et pequeño tití 2 m'imitent, moins gracieux et dynamiques, le système scolaire français les amollissant peu à peu.

  "Allez, pequeño, c'était pas si terrible! On a bien rigoláda!"

"J'ai particulièrement apprécié la partie où je frôle la mort." bougonne Bilal, suivit du rire reconnaissable de son frère cadet (vous l'entendez j'en suis sûre), rire interrompu par un atroce sanglot. Ni unos ni dos je m'avance vers l'endroit d'où proviennent les mugissements.

  Deux pequeño, l'un aussi blond et grand que l'autre est brun et petit, sont en train d'essayer de s'extirper des ronces à quelque mètre de nous. Le plus grand des deux est le responsable du bruit, chacune de ses respirations dégoulinant de morve et de détresse. Son air benêt contraste avec la tête de lapin vicieux de son compagnon qui le regarde avec dubitation. Je me félicite à ce moment plus que jamais d'avoir mes petits fils comme petits fils.

  "Holà pequeño amigos vamos bamos ?"

  "Khè?"Réagit faiblement le premier pendant que le second me jette un regard méprisant. Diego m'empêche de lui arracher les bras à l'espagnol avec un  "Ça va vous êtes qui?" étonnamment acceptable dans une conversation en société.

  "Rfon rnfest rnfperdu" dégouline le benêt. "Les frnfilles ont ndreussi à frejoindre le brgroupe mais pas NOUOUSSSS BOUHAHOUHHH."

  "Mais vazy Achille leur répond pas ça se voit c'est des putains de mafieux ils vont nous kidnapper et demander une rançons à nos darons !!" l'engueule le teigneux en lui prenant le bras d'une façon qui laisse à penser que la camaraderie n'est pas la seule chose qui les lie.

  "Rnfmen fou mon pfere pourra payer sfans prfobleme" réplique mollement "Achille" avant de renifler en aspirant au passage l'intégralité de mes ancêtres dans sa narine gauche.

"On ne fait pas partie de la mafia"je les rassure, flattée, "enfin plus pour moi, et si  mon but était de capturer des pequeño bourgeato du nord je me serais postée sur une plage du Touqu..."

"Attend!! Vous faisiez une partie de laser tag???" me coupe la parole de manière adorablement anarchique Diego, en pointant du doigts les ridicules fusils en plastico pendant faiblement aux flancs de nos deux gugus.

  "Ben oui" lève-les-yeux-au-ciel l'insupportable brunito.

  "On est en colo" précise adroitement son fidèle destrier, qui semble d'ailleurs avoir déplacé la quantité de mucus présente dans son enveloppe corporelle sur son sweat-shirt, ses propos étant devenu plus compréhensible et sa manche droite plus foncée. L'information explose dans mon cerveau.

"Caramba! Vous avez un camp de colo pas loin?"

"Mouais mais... VOUS VOYEZ VOUS VOULEZ NOUS KIDNAPPER" s'écrit-il comme si quelqu'un avait allumé une bougie dans son esprit avant de souffler dessus aussitôt.

"Mais nan. Ma grand mère s'est échappé de sa maison de retraite- avec notre aide d'ailleurs, de rien- et un endroit où se cacher un temps nous serait d'une aide non-négligeable." explique posément Diego.

"Oui! C'est pour ça que vous allez nous suivre les pequeño."

Ni uno ni dos nous voilà dans la voiture, que Bilal avait adroitement sortie des buissons pendant notre conversation avec les deux imbecilos.

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Une quarantaine de minutes et un album de la Mano Negra plus tard, nous voilà devant l'entrée dudit Laser Tag où un groupe de plus ou moins adolescent dégénérés patientent, encadré par un sosie pas trop mal de Griezmann qui ne manque pas de passer un savoureux savon aux deux rescapés, un adorable chevelu au sourire aussi rond que ses lunettes de soleil et une Bellassima jeune femme à mèches oranges qui me fait regretter de ne pas avoir eu 50 ans de moins.

PÈTE MOI LE CUL TEDDY Où les histoires vivent. Découvrez maintenant