Le show d'Achille

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Je suis, comme disent les jeunes, « en pls ». Littéralement, en plus. Teddy m'est tombé dessus pendant cette partie de volley épique.

Je ne suis pas très sport, je fais seulement un peu de footing tout les matins de 5:37 à 6:18, après mon smoothie framboise eucalyptus so aesthetic, mais je n'allais pas rechigner à voir Teddy en sueur taper dans un ballon avec ce sourire si craquant de psychopathe narcissique sur ses lèvres fines... 

Actuellement elles sont très proche. Heureusement, ou pas, Teddy s'empresse de se relever avec grâce, en s'éloignant de moi comme si j'avais la varicelle, ce qui est scientifiquement impossible puisque je l'ai déjà eue en 2012, même si ça arrive que les gens l'aient deux fois, le papa de Luce par exemple.

« Jvais aux tlettes » ai-je le temps d'entendre avant de voir mon prince charmant détaler comme un lapin vers les WC.

Je ne suis pas dupe, je sais que jamais il ne posera son délicat arrière-train sur un trône fait d'autre chose que d'ivoire poli, alors pourquoi part-il? Je croyais avoir trouver les bons mots. Quand on a pas de tête on a des jambes, et les miennes m'entraînent aussitôt à sa suite.

  Il est adossé au lavabo, les sourcils froncés. Sa beauté nonchalante m'énerve presque: depuis que je suis arrivé à cette colonie avec mes rêves, peut-être naïfs, de rencontre décisives et de coucher de soleil main dans la main, il n'a fait que jouer avec mes, je pense qu'on peut le dire, sentiments.
"Achille?"
"Oui merci c'est mon prénom."
Il hausse les sourcils de surprise, les mots ont fusée de ma bouche.
« Ça fait 3 jours qu'on se connaît et 3 jours que rien ne va. Fais le lien, non?"
Il ouvre la bouche pour m'interrompre mais je ne lui en laisses pas le temps.

"Tu te comportes avec moi comme si je rimais à rien, quand tu me souris c'est pour mieux m'éviter deux secondes après. Mais figure toi que je suis un humain, et que ça me fait du mal. Je suis pas juste Achille le type cringe qui fait des blagues de merde. Je pensais que toi, contrairement à tout les autres, tu l'avais compris.

Traite moi de tapette si tu veux, mais je te le dis: ce que j'éprouve pour toi n'a aucun rapport avec tout ce que j'ai pu ressentir dans ma vie.
Alors oui on a 13 ans, c'est jeune, mais même la je comprends pas comment j'ai pu vivre pendant 4745 jours sans compter les années bissextiles sans t'avoir près de moi. C'est comme si j'étais enfin complet, comme si y'avait un éléphant sous lsd qui saute dans ma cage thoracique chaque fois que je suis avec toi.

Tout les deux, on pourrait réinventer le monde. On pourrait aller au-delà des moments gênants parce que je bande quand tu es trop près. On pourrait affronter la vie comme il le faut, à deux, avec amour, et enfin montrer aux autres ce qu'on est.
Je le sais Teddy, toi aussi tu es plus que ce qu'ils voient. Ils nous ont enfermé dans des armures ridicules de fils gâté et méprisant pour toi, imbecile et heureux pour moi. Et c'est pour ça que ça me fait si mal, que tu te comportes comme si c'était ça qu'on était. Parce que mon amour pour toi c'est plus que de l'affection, c'est la liberté."

Je ne regrette rien de ce que j'ai dit. C'est la première fois que je me sens moi-même. Quelque chose a changé dans les yeux de Teddy.

"Je suis désolé de t'avoir fait tant de mal."

PÈTE MOI LE CUL TEDDY Où les histoires vivent. Découvrez maintenant