L'étoile de Belfalas - EomerXOC

Au coeur de l'Ouestfold

06 Mars 3019 du Troisième Âge - Plaines de l'Ouestfold :

La nuit avait été courte. À nouveau, ils avaient monté le campement près du Gué de l'Isen.
Amarïe avait passé une grande partie de la nuit éveillée, même après qu'elle eut terminé son tour de garde.
Elle avait discuté avec Aragorn et ce dernier lui avait relaté leurs aventures depuis leur départ de Fondcombe. Si le fils d'Arathorn n'avait jamais émis de jugement sur son cousin, la jeune femme avait comprit que Boromir avait succombé au pouvoir de l'Anneau Unique. Cette arme dévastatrice qui n'a qu'un seul maître.

Ils avaient levé le campement à l'aube et avaient continué à avancer vers l'est avant de pénétrer dans l'Ouestfold. Les vastes plaines à l'herbe épaisse s'étalèrent alors sous les sabots de leurs montures alors que, au sud, les sommets des Montagnes Blanches s'élançaient vers le ciel en des dents acérées.

Le silence du chemin aller avait laissé place aux récits des deux jeunes hobbits. Ces deux joyeux lurons avaient le don pour mettre du baume au cœur meurtri d'Amarïe alors qu'eux-mêmes avaient vécu des jours traumatisants. Elle était heureuse que ceux pour qui son cousin s'était sacrifié soient saints et saufs. La mort de Boromir n'avait pas été vaine.

Lorsque le soleil eut atteint son zénith, décision fut prise de marquer une pause pour que leurs chevaux puissent se reposer et se désaltérer. Ils en profitèrent pour se sustenter avant de reprendre la route.
Merry et Pippin, assis derrière Aragorn et Gandalf, écoutaient la discussion que ces derniers entretenaient avec le souverain rohirrim. Legolas et Gimli se tenaient plus en avant, l'elfe observant avec une curiosité non feinte la cime de Fangorn s'éloigner au Nord.

Amarïe fermait la marche, du moins c'est ce qu'elle pensait. Perdue dans ses pensées, elle ne sentit la présence du Troisième Maréchal de la Marche que lorsque celui-ci mena son cheval au niveau de son étalon. Elle sursauta alors avant de reporter son attention sur le cavalier.

- Veuillez me pardonnez, s'excusa le rohirrim avec galanterie. Je ne pensais pas ainsi vous surprendre.
- Ne vous excusez pas, lui sourit la jeune femme. J'étais perdue dans mes pensées, ça m'apprendra à ne pas être plus attentive.
- Certes, acquiesça l'homme. Mais j'entends également que votre esprit soit tourmenté. Et comment pourrait-il ne pas l'être ?
- Il ne faut pas perdre espoir, lui sourit Amarïe.

Le rohirrim ne put que lui sourire poliment puis un court silence s'installa avant qu'il ne décide de changer de sujet.

- Comment se fait-il que le prince Imrahil ait pris le risque d'envoyer sa fille au secours du peuple rohirrim, demanda Eomer.
- Il a hésité mais je pense qu'il se doutait que rien ne m'aurait arrêté, répondit la jeune femme.
- Pardonnez-moi mais...j'ai du mal à saisir les raisons qui vous ont poussé à venir jusqu'au Rohan, continua le rohirrim.
- J'ai fait un rêve il y a de cela quelques nuits, ajouta la rousse. J'y ai vu la chute du Gondor et les ténèbres s'épaissir... Avant qu'une lumière ne les perce à l'ouest. Et l'herbe grasse de vos vastes pâturages m'est apparue. Ne me demandez pas de vous expliquer le comment ou le pourquoi, mais lorsque je me suis réveillée, j'étais persuadée et je le suis toujours, que le destin de mon peuple est lié au vôtre. Si le Rohan tombe, le Gondor suivra avant que le mal ne s'abatte sur la Terre du Milieu.
- Je crains que les ténèbres ne soient déjà trop présentes, répondit l'homme.
- Mais il y a toujours de l'espoir, lui sourit Amarïe.
- C'est bien vrai et votre présence en est la parfaite illustration, ajouta Eomer.

Le compliment du rohirrim provoqua un léger rougissement des joues de la jeune femme, laquelle ne put s'empêcher de détourner le regard sur l'horizon, gênée.

- Merci de vous être tenue à nos côtés, la remercia l'homme.

Surprise qu'il m'a remercie, Amarïe reporta son attention sur le neveu de Theoden. Son regard tomba dans celui, noisette, du cavalier. Elle y vit alors la sincérité de ses paroles et ne put que sourire avec gentillesse.